Tard hier soir, l’Iran a confirmé avoir abattu par erreur le vol 752.

C’est une affaire extrêmement sérieuse.

Le Canada et le monde se posent encore beaucoup de questions, des questions qui exigent des réponses.

Plus tôt ce matin, je me suis entretenu avec le président iranien Rouhani.

Je lui ai dit que le fait que l'Iran admette que ses propres forces armées ont involontairement abattu le vol 752 est une étape importante pour apporter des réponses aux familles.

Cela dit, j’ai souligné que beaucoup d’autres étapes restent à franchir. Une enquête complète et approfondie doit être menée.

Il faut que toute la lumière soit faite sur ce qui a pu permettre à une tragédie aussi horrible de se produire.

Les familles demandent justice et exigent des comptes. Et elles méritent de pouvoir tourner la page.

J’ai répété au président Rouhani qu’il est absolument nécessaire pour le Canada de participer à l’enquête.

Nous nous attendons à une pleine coopération de la part des autorités iraniennes.

À l’heure actuelle, l’octroi de trois visas a été approuvé pour des membres de l’Équipe permanente de déploiement rapide.

On s’attend à ce que les principaux membres de cette équipe arrivent à Téhéran vers 16 h aujourd'hui et établissent une présence sur le terrain pour soutenir les familles canadiennes.

D’autres membres de l’équipe s’y rendront également par la suite. Nous travaillons avec des partenaires qui facilitent le processus d’octroi des visas.

Pour le moment, les Iraniens coopèrent à ce processus.

Lors de mon appel avec le président Rouhani, j’ai également condamné les frappes iraniennes menées en Irak, qui ont mis en danger la vie de nos membres qui combattent Daech ainsi que ceux de la coalition.

J’ai également répété l’appel du Canada à la dé-escalation des tensions, ainsi que notre engagement à assurer la paix et la sécurité dans la région. 

C’est durant les périodes de tension comme celle-ci que de telles tragédies peuvent survenir et coûter la vie de nombreux innocents.

Le président Rouhani a réagi en s’engageant à collaborer en vue de permettre aux victimes de tourner la page, de favoriser la désescalade des tensions dans la région et de poursuivre ce dialogue.

Nous restons axés sur la reddition de comptes, la transparence et la justice pour les familles et les proches des victimes.

Comme le ministre Champagne l’a déclaré hier, notre gouvernement prend des mesures supplémentaires en vue de mieux soutenir les gens en deuil.

J’ai demandé au greffier du Conseil privé de mettre sur pied une équipe opérationnelle d’urgence, dont les membres ont tenu une réunion plus tôt aujourd'hui.

De plus, des représentants des services consulaires et de l’immigration ont été déployés aux quatre coins du pays de manière à ce qu’ils soient directement en contact avec les familles des Canadiens touchés par cette tragédie.

Le ministre Mendicino a mis sur pied une ligne d’urgence pour veiller à ce que des fonctionnaires d’Immigration Canada soient disponibles pour résoudre les problèmes d’obtention de visas.

Le ministre Champagne et moi-même continuons d’être en contact avec tous autres ordres de gouvernements pour faire en sorte que les familles reçoivent le soutien dont elles ont besoin.

J’ai parlé à tous les chefs de l’opposition ainsi que plusieurs premiers ministres des provinces affectées.

Lorsque les Canadiens traversent de grandes difficultés, ils se montrent solidaires les uns avec les autres.

Face à la tragédie, nous avons su être là pour nos voisins, nos communautés et nos concitoyens.

Je sais que cet élan de compassion apporte du réconfort à ceux et celles qui ont perdu un proche à la suite de cette tragédie.

Mais sachez que notre gouvernement n’arrêtera pas d’exiger des réponses aux questions qui persistent.

Nous serons là – je serai là – pour veiller à ce que la lumière soit faite sur ces événements bouleversants.

Je reste en étroite communication avec nos partenaires, et mes ministres aussi.

Hier soir, j’ai discuté avec le premier ministre Abe, du Japon, qui s’apprête à se rendre au Moyen Orient, et je reparlerai bientôt au président ukrainien Zelenskyy et au premier ministre suédois Löfven.

Le ministre Champagne a eu des discussions avec ses homologues d’Iran, de Suisse, de Turquie, de Suède et d’Ukraine, en partie pour parler des progrès concernant l’octroi de visas aux membres de nos équipes.

Il convoquera également une deuxième réunion téléphonique du Groupe international de coordination et d'intervention pour les familles des victimes du vol PS752 afin de coordonner nos actions au profit des familles, de concert avec des représentants de l’Ukraine, de la Suède, de l’Afghanistan et du Royaume-Uni qui sont également en deuil. 

Le ministre Garneau s’est également entretenu avec les autorités françaises plus tôt aujourd’hui.

Je vous assure que toutes ces discussions se poursuivent.

J’aimerais terminer en vous décrivant une partie de ce que j’ai fait hier.

J’ai eu l’occasion de rencontrer les familles de certaines victimes.

Elles ont mal, elles sont en colère et sont en deuil.

Elles veulent des réponses. Elles demandent justice.

Le geste dont l’Iran s’est avoué responsable est très grave.

Abattre un avion civil est horrible.

L’Iran doit en assumer l’entière responsabilité.

Le Canada n’aura pas de répit tant que nous n’aurons pas obtenu les comptes, la justice et la lumière que les familles méritent. 

Encore une fois, merci d’être des nôtres.

Je vais maintenant prendre vos questions.