Transcription - Discours lors du Sommet du B20 à Bali, en Indonésie
Discours lors du Sommet du B20 à Bali, en Indonésie
C'est formidable que le Sommet du G20 se déroule en Indonésie cette année. La croissance rapide de l'Indonésie offre d'énormes possibilités aux investisseurs et aux entreprises. J'arrive tout juste du Cambodge, où on a annoncé que le Canada et l'ANASE allaient établir un partenariat stratégique. Ce partenariat est un témoignage éloquent de notre engagement dans la région et s'inscrit dans le cadre de notre plan visant à élargir considérablement nos liens économiques. La semaine dernière, on a annoncé la Stratégie canadienne pour l'Indopacifique, qui sera lancée prochainement.
L'Indopacifique est la région économique qui connaît la croissance la plus rapide dans le monde. C'est une plaque tournante de plus en plus importante pour le commerce et pour créer de bons emplois aujourd'hui et pour l'avenir.
On travaille à approfondir nos relations d'amitié dans la région, à trouver de nouveaux alliés et à promouvoir la stabilité. On sait que les dirigeants d'entreprise comme vous sont la clé de notre succès individuel et collectif. On sait également que la prévisibilité et la fiabilité qu'offre l'ordre international fondé sur des règles sont nécessaires à la réussite des entreprises et du commerce dans le monde. C'est une chose que le Canada défendra toujours. Le message du Canada est clair : nos valeurs font de nous un partenaire solide et fiable. On dispose de matières premières, d'un accès aux marchés ainsi que d'une main-d'œuvre qualifiée, instruite, ambitieuse et diversifiée comme nulle autre.
On effectue des investissements importants dans la région indopacifique qui renforceront notre engagement ici à long terme. Par exemple, on investit dans une nouvelle porte d'entrée commerciale canadienne en Asie du Sud-Est qui aidera les entreprises canadiennes à pénétrer de nouveaux marchés, en les reliant aux réseaux d'affaires de cette région dynamique. On va également resserrer les liens étroits entre les populations du Canada et de la région indopacifique.
Aujourd'hui, on annonce un accord entre le Canada et l'Inde qui permettra un nombre illimité de vols entre nos deux pays. En accélérant et en facilitant la circulation des biens et des personnes, on favorisera le commerce et l'investissement entre le Canada et l'Inde et on aidera nos entreprises à croître et à réussir.
Tous les enjeux qui comptent pour le monde et pour les Canadiens, que ce soit la sécurité, la prospérité, les droits de la personne, la santé publique ou les changements climatiques, ces enjeux vont être influencés par les relations que le Canada et nos partenaires entretiennent avec les pays de la région indopacifique. Je suis donc heureux d'être en Indonésie aujourd'hui pour poursuivre ce travail.
Comme vous le savez tous, le monde évolue rapidement et, au cours des deux dernières années, on a été confrontés à d'énormes défis qui ont accéléré davantage cette évolution. Pendant la pandémie, on a tous dû s'adapter. Les enseignants et les enfants ont donné et suivi leurs cours en ligne, les petites entreprises se sont tournées vers le commerce électronique et chacun s'est adapté du mieux qu'il a pu. Après la tenue d'un G20 virtuel en 2020, le fait de pouvoir se réunir en personne à Rome l'année dernière nous a donné l'espoir que les choses revenaient enfin à la normale. Mais, bien évidemment, ce n'est pas exactement ce qui s'est passé. La guerre brutale que mène la Russie en Ukraine provoque des crises alimentaires et énergétiques, en plus de perturber les chaînes d'approvisionnement et d’augmenter le coût de la vie. Les familles craignent de ne pas pouvoir mettre de la nourriture sur la table ou de ne pas pouvoir chauffer leur maison en hiver.
Ces défis sont réels. La collaboration entre les entreprises, les gouvernements et la société civile est le seul moyen de trouver des solutions concrètes et durables. Et la technologie, si elle est utilisée à bon escient, est certainement un outil qui nous aidera à bâtir un avenir meilleur pour tous. Mais chaque fois que l'on parle de l'industrie 4.0 et de la prospérité qu'elle peut générer, on doit aussi se rappeler de toujours placer les gens au cœur de nos efforts. La technologie ne cesse de s'améliorer, et c'est très bien, mais en même temps, la technologie doit aussi améliorer la vie des gens.
La pandémie a démontré à quel point les technologies jouent un rôle incontournable dans nos vies. Plus que jamais, il faut saisir les occasions que nous offre l'économie numérique si on veut bâtir un avenir plus prospère.
Les technologies émergentes transforment radicalement les entreprises et les modèles d'affaires et ouvrent de nouveaux débouchés. La haute technologie, la quantique et l'intelligence artificielle sont des points forts du Canada. Le Canada est non seulement le pays le plus instruit de l'OCDE, mais nos politiques d'immigration solides et de premier plan au niveau mondial attirent des talents hautement qualifiés dans des secteurs compétitifs. En fait, Toronto et Vancouver ont connu la plus forte croissance de l’emploi dans le domaine de la haute technologie en Amérique du Nord au cours des deux dernières années. Les nouvelles technologies peuvent rendre les économies mondiales et le commerce international plus accessibles aux gens de partout, mais on doit s'assurer que les retombées de ces technologies ne profitent pas seulement aux plus riches. On doit s'assurer que les plus petites entreprises et économies peuvent accéder pleinement au marché mondial. On doit veiller à ce que les plus petites entreprises et économies jouissent d’un accès complet au marché mondial.
Si on veut uniformiser les règles du jeu, on doit mettre en commun nos renseignements et nos meilleures pratiques. On doit définir et élaborer des normes communes. Par exemple, le Canada est un chef de file du développement et de l'utilisation responsables de l'intelligence artificielle. De plus, on entreprend d'importantes réformes législatives qui renforceront les mesures de protection de la vie privée des Canadiens, y compris des dispositions précises visant à protéger les enfants. Alors qu'on s'efforce de garantir et de défendre la liberté d'expression, on doit aussi indiquer clairement qu'il n'est pas acceptable d'intimider et d'attaquer les gens en ligne. Les gouvernements, et en particulier les grandes entreprises technologiques, doivent protéger les données et la vie privée des personnes, et s'attaquer au harcèlement et à la violence en ligne pour garantir la confiance dans la technologie.
Au Canada, on se concentre sur la création de bons emplois durables pour la classe moyenne, aujourd'hui et à l'avenir. Le Canada compte certains des travailleurs les plus compétents et les plus talentueux au monde. Ce sont ces personnes qui possèdent les compétences et l'expertise nécessaires pour alimenter notre avenir carboneutre commun. Je pense aux innovateurs qui lancent des projets d'hydrogène propre dans tout le pays, de Terre-Neuve à l'Alberta. Ce sont eux qui produiront l'énergie propre que le Canada exportera vers les marchés allemands, à mesure que l'Europe accélérera sa transition vers les énergies renouvelables et délaissera le pétrole et le gaz russes. Je pense à nos travailleurs du secteur de l'automobile, qui fabriquent des véhicules électriques en Ontario munis de batteries produites au Québec à partir de nickel et de lithium extraits dans le nord du Canada. L'acier et l'aluminium utilisés dans la production de ces batteries proviennent également du Canada et sont les plus propres au monde, car plus de 80 % du réseau électrique du Canada est déjà exempt d’émissions et que celui‑ci est en voie d’atteindre 100 %.
(Applaudissements)
Et cela n'est pas seulement important pour la lutte contre les changements climatiques, mais aussi parce que les clients demandent de plus en plus à connaître l'impact qu'ont leurs produits et leurs sources d'approvisionnement. C'est un impératif; c'est un avantage commercial d'être plus propre et plus vert. Et c'est ce que le Canada et un grand nombre d'entre vous ici comprennent parfaitement. Pour bâtir un avenir carboneutre, nos travailleurs canadiens sont au cœur de notre réussite.
Plus tard cette année, on va rendre public notre plan pour la création d'emplois durables, une feuille de route pour notre propre transition juste. Ou, en termes plus clairs, notre plan pour faire en sorte que les travailleurs possèdent les compétences nécessaires pour réussir dans l'économie d'aujourd'hui et de demain. Ce plan s'appuie sur des années de travail de notre gouvernement pour faire en sorte que les travailleurs et les citoyens comprennent qu'une ouverture sur le monde peut s'avérer bénéfique pour eux, et pas seulement pour l'économie. C'est ainsi que le Canada a pu éviter la vague de protectionnisme qui a déferlé sur le monde ces dernières années et signer un nombre record d'accords commerciaux. Et c'est pourquoi le Canada demeure le seul pays du G7 à avoir conclu un accord de libre-échange avec tous les autres pays du G7.
(Applaudissements)
Au Canada – tout comme dans la région indopacifique et le reste du monde – les initiatives d'économie circulaire gagnent en popularité. Les entreprises considèrent la carboneutralité comme un principe fondamental. Cette nouvelle réalité présente des possibilités, non seulement pour le développement des affaires, les exportations et les partenariats, mais aussi pour le renforcement des capacités. Les investisseurs mondiaux se sont toujours intéressés au Canada pour ses ressources, mais ils devraient également s’intéresser au Canada pour son ingéniosité. C'est là notre véritable avantage concurrentiel. Le Canada est rapidement en train de devenir le fournisseur d'énergie et de technologie dont aura besoin un monde carboneutre parce que les Canadiens possèdent les compétences qui seront requises dans un monde carboneutre.
Le monde évolue rapidement, mais les valeurs fondamentales du Canada, comme la paix, la démocratie, la stabilité et le respect des droits de la personne, sont là pour rester. Face à de nombreux défis, comme l'augmentation du coût de la vie causée par l'inflation mondiale, on doit continuer de placer les gens et les travailleurs au premier plan. Les dirigeants d'entreprise, comme vous tous, savent très bien que l'infrastructure sociale est tout aussi importante que la construction de routes et de ponts de qualité. Au Canada, on investit dans des programmes comme la garde d'enfants à 10 dollars par jour pour s'assurer que les parents, et surtout les mères, n'ont pas à choisir entre leur famille et leur carrière. On a augmenté le salaire minimum fédéral ainsi que les prestations de revenu pour les travailleurs à faible revenu.
Les mesures prises par notre gouvernement ont permis à notre pays de réduire les inégalités de manière historique.
Les dirigeants d'entreprise avisés savent qu'il faut investir dans les travailleurs et les personnes pour rester compétitif. De nos jours, la manière dont une entreprise soutient, habilite, retient et développe sa main-d'œuvre est au cœur de sa réussite. Eh bien, c'est aussi la façon dont les gouvernements doivent penser et fonctionner. Lorsqu'on soutient la classe moyenne, lorsqu'on place les gens au centre de nos politiques, on crée les conditions propices à la croissance et on suscite le consensus nécessaire pour apporter de véritables changements dans les domaines qui comptent pour tout le monde, comme la lutte contre les changements climatiques.
Et vous pourrez toujours compter sur le Canada à cet égard, alors qu'on bâtit ensemble un monde plus prospère pour tous.
Merci beaucoup mes amis.
(Applaudissements)