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LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI

Monsieur le Président,

Depuis le début de la guerre en septembre 1939 jusqu'à la victoire des alliés en Europe le 8 mai 1945, plus d’un million de Canadiens ont servi leur pays au sein de nos Forces armées.

Plus de 43 000 d’entre eux ont perdu la vie.

Lors de la libération des Pays-Bas, que nous soulignons également cette semaine, 7 600 Canadiens ont péri au cours d’une campagne brutale qui a duré huit mois.

On peut difficilement saisir l’ampleur des sacrifices auxquels cette génération a consenti. Parce qu’il s’agit d’une époque où le Canada, Monsieur le Président, comptait seulement 12 millions de citoyens. Pensons-y.

Pourtant, ils ont accepté cette tâche et l’ont accomplie, sans se plaindre, jusqu'à ce qu’elle soit terminée et qu’on leur ait permis de rentrer chez eux et de reprendre leur vie. Du moins, ceux qui ont eu la chance de rentrer chez eux.

Ce faisant, après la guerre, ils ont jeté les fondements de sept décennies de paix et de prospérité, et ont également permis à une nouvelle génération d’immigrants des quatre coins de l’Europe et, par la suite, du monde entier de bâtir une vie nouvelle au Canada et de bâtir le Canada.

Pour eux, ce pays était un emblème de la paix et un lieu pour s’échapper des crises et des tourments.

Alors – et encore maintenant – le Canada offrait une promesse d’un meilleur avenir, plus pacifique et plus prospère.

Monsieur le Président : peut-il vraiment avoir un exemple plus durable et plus poignant de l’importance du Canada dans le monde que celui-ci?

Les dizaines de milliers de patriotes, les hommes et les femmes, qui se sont enrôlés pour servir durant les jours les plus sombres de la guerre, au début des années 1940, n’auraient pas pu savoir que les Alliés seraient ultimement victorieux.

Ils ne pouvaient pas savoir qu'un jour ensoleillé du mois de mai, de longues années plus tard, les soldats canadiens seraient accueillis en héros par des foules d'hommes, de femmes et d'enfants ravis dans les rues d'Amsterdam, de Rotterdam et de La Haye.

Ils savaient seulement qu’ils avaient l’obligation morale de servir. Une obligation qu'ils avaient en commun, Monsieur le Président, avec les six courageux Canadiens qui ont tragiquement perdu la vie il y a une semaine, pendant qu’ils participaient à l’opération REASSURANCE.

Monsieur le Président, au moment où nous soulignons la libération des Pays‑Bas et le jour de la Victoire en Europe, nous rendons hommage à tous ces grands Canadiens.

Nous rendons hommage à leur endurance, à leur force morale et à leur détermination qui ont changé le cours de l’histoire.

Nous rendons hommage aux sacrifices qu’ils ont faits.

Car, les Canadiens qui sont allés au front et qui ont servi pendant la Deuxième Guerre mondiale n’ont pas seulement vaincu les forces du fascisme, de l’autoritarisme et de l’oppression.

Ils ont bâti un monde meilleur.  

Ils ont formé des alliances transatlantiques qui nous protègent encore aujourd’hui et des liens qui favorisent notre prospérité.

Quand le premier ministre Mark Rutte des Pays-Bas s’est adressé à cette Chambre en 2018, il a évoqué l’amitié indéfectible qui existe entre nos deux pays. Une amitié tissée pendant la guerre par les actions extraordinaires de Canadiens ordinaires.  

Nos soldats ont libéré les villes de l’occupation nazie, et les enfants qui les ont acclamés dans les rues s’en souviennent encore.  

Soixante-quinze ans plus tard, ils s’occupent encore des tombes de nos soldats morts au combat. Leurs enfants, et leurs petits-enfants, déposent des fleurs au pied des monuments érigés à la mémoire de nos héros canadiens.

Monsieur le Président, il y a 75 ans, nos parents, nos grands-parents et nos arrière-grands-parents, la Génération grandiose, ont fait leur part pour bâtir un monde plus prospère, sûr et libre.

Comme l’a dit notre ministre des Anciens Combattants, bien des gens ont sacrifié leur avenir pour libérer des personnes qui souffraient depuis des années sous une occupation brutale. Ils ont laissé derrière leur famille, leurs amis, leurs enfants, leurs parents et leur communauté. Des gens qui les aimaient.

Mon grand-père, Wilbur Freeland, et ses deux frères, Carleton et Warren, faisaient partie de ces volontaires. Carleton et Wilbur sont revenus à la maison. Mais pas Warren.

Aujourd’hui, pendant que notre pays est confronté à une nouvelle bataille contre une pandémie qui ne connaît pas de frontières, je ne peux penser à un meilleur exemple à suivre. À une meilleure raison d’être au service de notre pays. 

Pour les gens de la Génération grandiose qui sont encore parmi nous, nos aînés, ceux qui ont le plus besoin de notre protection en ce moment contre la pandémie de la COVID-19.

Ils comptent sur nous pour que nous fassions ce qui est bien, responsable et juste, Monsieur le Président, même si c’est difficile.

Pour que nous mettions de côté, pendant un moment, le réconfort et le plaisir que nous apporteraient les rassemblements et les interactions sociales auxquels nous sommes habitués.

Pour que nous suivions les conseils des professionnels de la santé publique, que nous nous lavions les mains, que nous évitions les voyages non essentiels et que nous restions à la maison, autant que possible, le temps que cela prendra.

Je pense en fait que c’est très simple, Monsieur le Président.

On a le devoir, envers la génération de Canadiens ayant remporté la grande Victoire en Europe et instauré le climat de paix qui a suivi, de faire tout ce qu’on peut pour les protéger.

Et on a le devoir, envers les prochaines générations, nos enfants et nos petits-enfants, de leur laisser un pays plus prospère, libre et sûr que celui qui nous a été laissé. 

Ils ont fait leur part. Maintenant, c’est à notre tour.

Merci, Monsieur le Président.