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LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Bonjour, mes chers amis.

Merci, John, pour l’introduction.

Merci, Julie et Bob, de m’avoir accueilli ici aujourd’hui et d’avoir aidé à organiser le Forum sur le leadership économique Australie-Canada.

Il s’agit de notre première rencontre depuis février 2020, et le monde a bien changé depuis.

On a traversé une pandémie qui a causé la perte de millions de vies et la plus grande contraction de l’économie mondiale depuis la Grande Dépression.

Les chaînes d’approvisionnement ont été perturbées et, lorsque la demande a rebondi, elles ont eu du mal à reprendre le rythme, ce qui a fait grimper le prix des marchandises dans le monde entier.

La guerre est revenue en Europe, et Poutine a choisi de militariser les denrées alimentaires et l’énergie, ce qui a eu pour effet d’aggraver l’inflation mondiale.

L’autoritarisme est en hausse, et les régimes autoritaires cherchent à déstabiliser la paix et la prospérité dont ont bénéficié des générations entières.

Le monde connaît donc une période de grande incertitude.

Toutefois, les liens entre le Canada et l’Australie n’ont pas changé.

On a une histoire commune en tant que pays du Commonwealth et systèmes parlementaires de Westminster.

Et en tant que démocraties et nations du Pacifique.

On a aussi un avenir commun en tant que pays riches en ressources.

Le Canada et l’Australie disposent des ressources et de l’énergie dont un monde carboneutre aura besoin.

Et on ne saurait trop insister sur l’importance de bâtir cette économie propre.

Les changements climatiques ont des conséquences dévastatrices sur les populations et sur nos économies.

Le Canada est actuellement confronté à la pire saison des feux de forêt de son histoire.

L’Australie, quant à elle, a connu une saison des feux de brousse dévastatrice il y a quelques années.

À l’heure actuelle, la situation des feux de forêt est particulièrement grave en Colombie-Britannique, où sévit également une sécheresse sans précédent.

Les pompiers travaillent à plein régime depuis le printemps, et je tiens à remercier encore une fois l’Australie d’avoir envoyé des pompiers spécialisés pour nous aider.

Malheureusement, on a perdu deux de nos pompiers la semaine dernière – deux personnes qui avaient risqué leur vie pour assurer la sécurité des autres.

On se souvient de leur service et de leur sacrifice.

Les effets des changements climatiques sont de plus en plus évidents – et il faut agir.

On doit réaliser des investissements qui permettront de bâtir une économie plus propre et de réduire la pollution.

C’est ce que fait le Canada depuis 2015.

D’un point de vue économique, et comme le disent les joueurs de hockey sur glace, le Canada a vu où la rondelle se dirigeait en ce qui concerne les changements climatiques et les milliers de milliards de dollars d’investissements mondiaux destinés à l’édification d’une économie propre.

Pour favoriser l’adoption de solutions fondées sur le marché, on a établi une tarification prévisible de la pollution, laquelle a eu pour effet de stimuler l’innovation et d’apporter une certitude aux entreprises et aux investisseurs, tout en remettant de l’argent dans les poches des familles.

On travaille également avec l’industrie à la décarbonisation et on investit dans les technologies propres.

Et on a mis en place des mesures d’incitation fiscale qui permettent au Canada d’être une puissance en matière d’énergie propre.

Toutes ces politiques s’appuient sur l’avantage canadien, à savoir nos ressources naturelles, nos communautés diversifiées et soutenues et notre solide classe moyenne.

Mais on sait que la réduction de la pollution est un enjeu mondial qui exige des solutions mondiales.

Et que, pour bâtir une économie propre solide qui offre de bons emplois, on doit travailler avec des partenaires aux vues similaires qui perçoivent les mêmes possibilités que nous dans l’avenir.

Des partenaires qui non seulement comprennent ce potentiel économique, mais qui s’engagent à bâtir cet avenir d’une manière durable et équitable.

Des partenaires comme l’Australie.

Cela est plus important que jamais.

La pandémie, l’invasion de l’Ukraine et l’évolution des tensions géopolitiques ont mis en évidence les vulnérabilités stratégiques de nos économies.

La Russie utilise l’énergie et les exportations de céréales comme leviers dans sa guerre illégale.

La Chine limite l’accès aux marchés.

Plus que jamais, on a besoin de chaînes d’approvisionnement résilientes, de relations commerciales stables et de liens solides avec des partenaires qui partagent nos valeurs.

Il y a quelques mois, le Canada a dévoilé sa Stratégie pour l’Indo-Pacifique.

L’un de ses principaux objectifs est d’approfondir nos amitiés et de promouvoir la stabilité dans la région.

Cette région économique est celle qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Sa classe moyenne est en pleine expansion, et la demande de biens que le Canada peut lui fournir ne cesse de croître.

Avec notre Stratégie pour l’Indo-Pacifique, on se positionne pour saisir les opportunités dans la région, tout en faisant la promotion de nos valeurs.

Et peu importe avec qui on travaille en partenariat, on doit s’assurer que les mêmes normes que les nôtres sont respectées en matière d’environnement, de main-d’œuvre et de droits de la personne.

L’Australie, en tant que démocratie dans la région, partage ce point de vue.

En tant que proche allié démocratique, l’Australie est l’un de nos partenaires les plus importants dans la région et dans le monde. Je sais qu’on cherche tous deux à établir et à promouvoir des normes responsables en ce qui a trait à la conduite des affaires.

Le travail que l’on fait en partenariat avec les peuples autochtones et notre engagement en faveur de la réconciliation économique constituent un élément important de notre approche.

Ce n’est pas le cas dans tous les pays.

Il est vrai que certains pays produisent ces ressources et ces intrants à moindre coût, en termes de dollars.

Mais le coût réel est trop souvent la dégradation de l’environnement, des normes de travail peu rigoureuses et même des violations des droits de la personne.

Il faut cesser d’ignorer les leçons du passé : ce n’est pas en prenant des raccourcis que l’on parvient à des solutions réelles, responsables et à long terme.

Lors de la COP15, qui s’est tenue à Montréal en décembre dernier, l’Australie nous a aidés à cofonder l’Alliance pour des minéraux critiques durables.

Pour la première fois, de grandes économies – à savoir le Canada, l’Australie, les États-Unis, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et le Japon – ont décidé de conjuguer leurs efforts pour veiller à ce que l’extraction et la mise en valeur des minéraux critiques se fassent d’une manière qui protège la nature, respecte les droits des peuples autochtones et produit peu d’émissions.

On s’est unis autour d’un intérêt commun, passant du stade de la concurrence à celui de la coopération.

Parce qu’on sait que la demande est là, et qu’on veut travailler ensemble pour répondre à cette demande de manière responsable, dans le respect de nos valeurs.

Les pays du monde qui cherchent à mettre en place une économie carboneutre accélèrent leurs efforts pour accéder aux minéraux critiques dont disposent l’Australie et le Canada.

Mais on doit agir vite pour répondre à la demande liée aux grands projets.

Je parle ici de toute demande possible, qu’elle provienne de projets d’extraction de minéraux critiques ou d’une centrale éolienne qui produit de l’hydrogène.

Les investisseurs veulent venir au Canada. Mais on sait qu’ils recherchent une certitude en matière de réglementation.

Ils ont besoin d’un système transparent et prévisible.

Le travail que l’on a fait pour assurer la participation des partenaires autochtones dès le début de l’évaluation des projets n’est donc pas seulement la bonne chose à faire, mais aussi la chose intelligente à faire.

Et, bien franchement, ceux qui, par le passé, ont négligé l’importance de la consultation ont non seulement fait le mauvais choix parce qu’ils ont tourné le dos à la collaboration, mais aussi parce que leur décision a entraîné de nombreux retards coûteux et inutiles, notamment des projets qui s’enlisent dans les tribunaux.

Au cours de la dernière année, on a fait des investissements pour augmenter la capacité de nos agences d’évaluer les projets en s’assurant qu’ils sont conformes à nos normes rigoureuses : que ce soit par rapport à la protection environnementale, à nos engagements envers les Autochtones ou pour le développement économique.

En plus, on ajoute à nos généreux crédits d’impôt à l’investissement des mesures d’encouragement à adhérer à des normes de travail élevées.

Parce qu’il est essentiel que les syndicats et les travailleurs fassent partie de l’équation.

Après tout, les gens sont notre priorité.

Lutter contre les changements climatiques, c’est protéger les gens.

On doit aussi bâtir une économie forte qui offre de bons emplois aux travailleurs, aujourd’hui et dans les décennies à venir.

Il faut bâtir une économie durable et prospère, qui crée des possibilités pour tous, peu importe où ils vivent.

Les travailleurs sont au cœur de notre économie.

On ne peut pas oublier que la vraie richesse est créée dans les mines, dans les usines et dans les centres de recherche.

Elle est créée par des personnes qui travaillent fort et qui donnent le meilleur d’elles-mêmes chaque jour.

Le monde est dans une situation inquiétante.

Et, en ce moment décisif, il faut se demander qui sont vraiment les mieux placés pour réussir.

Ceux qui exploitent les travailleurs?

Ceux qui polluent?

Les régimes autoritaires qui alimentent leurs économies en endettant les économies émergentes?

Lorsque vous achetez des produits canadiens ou australiens, vous pouvez compter sur les normes élevées que l’on applique chez nous. Ce n’est pas un désavantage – c’est en fait notre avantage concurrentiel.

Le Canada a conclu plusieurs accords commerciaux majeurs depuis 2015, et on s’est efforcés d’inclure des normes élevées dans chacun de ces accords.

Il suffit de penser à l’AECG avec l’Europe, au nouvel ALENA et à l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, ou PTPGP, dont font partie le Canada et l’Australie.

Le fait d’inclure des mesures de protection du travail et de l’environnement et d’autres mesures de protection dans les accords commerciaux permet non seulement d’arrêter le nivellement par le bas, mais aussi de favoriser la course vers le sommet.

De concert avec des partenaires aux vues similaires, on bâtit un marché mondial des ressources et de l’énergie produites dans le respect des normes les plus rigoureuses.

En respectant nos valeurs chez nous et à l’étranger, on contribue non seulement à accroître la prospérité, mais aussi à renforcer la démocratie.

Car pour qu’une démocratie soit saine, il faut que les gens puissent s’imaginer un avenir – un avenir en lequel ils croient et un avenir qu’ils veulent bâtir et protéger.

Et on ne peut plus tenir cela pour acquis.

On a vu ce qui s’est passé en 2008 et par la suite.

Pendant trop longtemps, les idéologies de la déréglementation, de la libéralisation du commerce et de la mondialisation débridée ont pris le dessus, car les gens croyaient qu’elles créeraient des conditions propices à tous.

Les grandes entreprises ont profité. Cependant, les emplois de la classe moyenne ont été exportés outremer et n’ont pas été remplacés.

Et, après 2008, quand le PIB a recommencé à grimper, les salaires sont restés les mêmes.

Les inégalités se sont accentuées, et bien des gens qui travaillaient fort ont malgré tout été laissés pour compte.

La classe moyenne s’est vidée. Et les gens étaient de plus en plus désillusionnés.

La population ressent une véritable souffrance économique.

Et, malheureusement, certains veulent l’exploiter sans fournir de solutions concrètes pour alléger l’anxiété économique.

Ils veulent soulever la colère des gens.

Ils veulent provoquer l’indignation, à leur propre avantage, et amener les gens vers le populisme et le protectionnisme.

Ils disent que rien ne fonctionne et ils veulent faire table rase.

Cependant, dans des moments comme ceux-là – des moments porteurs de conséquences et de transformations – le monde réclame un leadership sérieux.

Je sais que vous ici présents le comprenez, parce que j’ai parlé de ces difficultés avec votre premier ministre et mon ami Anthony Albanese plusieurs fois.

Il s’attaque à ces problèmes de façon réfléchie et responsable.

Je lui ai parlé au Sommet de l’OTAN la semaine passée et dans le cadre d’un entretien téléphonique quelques semaines auparavant.

On a parlé de l’importance de ce forum.

Du travail qu’on peut faire en partenariat, en particulier au sujet des minéraux critiques qui seront essentiels à notre avenir axé sur l’énergie propre.

Ce partenariat est si important.

C’est pourquoi je suis vraiment heureux de voir beaucoup de membres de l’Équipe Canada ici, aujourd’hui, quels que soient nos couleurs politiques ou l’ordre de gouvernement où l’on travaille.

Le Canada, l’Australie et le reste du monde ont besoin, au public comme au privé, de dirigeants qui comprennent la complexité de ces enjeux.

Et qui arrivent à la table prêts à trouver des solutions pour le 21e siècle.

Un bon exemple, c’est Sayona, que j’ai visité ce printemps.

La société mère de Sayona, qui gère un projet de production de lithium et de graphite au Canada, a son siège social à Brisbane.  

C’est un investisseur australien qui voit l’énorme potentiel du Canada pour répondre à la demande mondiale d’électrification.

De l’extraction à la fabrication, en passant par le raffinage, le Canada a l’expertise nécessaire pour tout faire.

Cela dit, ce ne sont pas seulement les entreprises australiennes comme Sayona, qui mène ici un projet de lithium, qui voient le potentiel du Canada.

On parle aussi du potentiel que Volkswagen a vu quand elle a choisi d’installer au Canada sa toute première méga-usine de fabrication de batteries outremer.

Il est à noter, cependant, que ce ne sont pas seulement les matériaux bruts et le climat d’investissement qui attirent les investisseurs mondiaux.

Notre gouvernement a travaillé fort pour obtenir cette entente avec Volkswagen, mais les dirigeants de l’entreprise nous ont clairement dit que c’est la réputation et la force de notre main-d’œuvre qui ont scellé leur décision.

Et on ne peut pas oublier que la fiabilité de notre main-d’œuvre est en partie attribuable à l’infrastructure sociale qu’on a mise en place.

Les programmes tels que les soins de santé, les soins dentaires et les services de garde favorisent la stabilité, appuient les travailleurs et créent des conditions propices à la croissance économique.

Ne vous fiez pas seulement à moi, fiez-vous aux faits :

Depuis que le Canada a commencé à déployer son programme de services de garde partout au pays, ces deux dernières années, la participation économique des femmes n’a jamais été aussi forte.

Après la pandémie, on a connu l’une des reprises de l’emploi les plus fortes dans le monde, et notre taux de chômage reste près de son creux historique.

Le Canada est désormais le pays connaissant la croissance la plus rapide parmi les pays du G7, il occupe le premier rang sur le plan démographique et le deuxième rang – seulement après les États-Unis – sur le plan de la croissance économique. Les chiffres de ce matin nous montrent en effet que l’inflation a chuté pour atteindre 2,8 %. 

Depuis 2015, on a travaillé fort pour diversifier notre économie et on constate que le Canada est en tête dans des secteurs à forte croissance tels que l’informatique quantique, la robotique et l’intelligence artificielle.

Notre filet de sécurité sociale solide attire des professionnels du monde entier et l’investissement mondial.

Et on réalise des investissements stratégiques pour stimuler l’innovation propre et fournir une énergie propre afin de pouvoir répondre aux besoins de la région indo-pacifique en pleine croissance et d’un continent européen qui tente de se défaire rapidement de sa dépendance envers les combustibles fossiles russes. 

Le Canada est prêt à devenir le fournisseur fiable d’énergie propre dont le monde a besoin.

Et on est prêts à travailler avec nos partenaires, au public et au privé, qui souhaiteraient faire partie de cet effort.

Le monde réclame du leadership.

Et quand je regarde à l’horizon, et dans cette pièce, je peux voir que l’Australie est prête également.

L’Australie est un partenaire et un ami aux vues similaires, qui vise les normes les plus élevées, et ensemble on peut être à la hauteur de la situation.

Je sais que vous avez beaucoup d’autres séances aujourd’hui, mais je tiens à vous laisser sur une dernière réflexion.

En ces temps très incertains, on doit tous prendre conscience que les politiques économiques sont en même temps des politiques de sécurité, des politiques climatiques et des politiques sociales.

Dans ce monde très interrelié, on ne peut plus agir en vase clos.

On doit tenir compte de tout ce qui se fait autour.

Il ne s’agit pas seulement d’être un allié fiable. Il s’agit de savoir que ce qui se passe ici – l’extraction, la transformation, la fabrication et le commerce des ingrédients essentiels à notre économie du futur – est possible grâce à des travailleurs bien rémunérés –

Quand les conséquences environnementales sont réfléchies –

Quand les partenariats avec les peuples autochtones sont intégrés dans nos modes de fonctionnement –

Et quand on met en place un réseau commercial robuste avec des partenaires aux vues similaires.

Il est temps de faire preuve de leadership en reconnaissant ces enjeux et en saisissant les occasions qui se présentent.

Et je sais que c’est ce qu’on est tous venus faire ici.

Merci, mes chers amis.