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Discours du PM à la cérémonie d’ouverture du Sommet

LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Bonjour à toutes et à tous.

C’est un réel plaisir pour moi d’être avec vous aujourd’hui en tant que Premier ministre du Canada, mais surtout en tant que fier francophone.

Je tiens à remercier le Président de la République de Madagascar et la population malgache pour leur accueil chaleureux. Je souligne d’ailleurs que Monsieur le Président a étudié dans une université de chez nous, l’Université du Québec à Trois-Rivières. Son parcours témoigne ainsi des liens de toute nature qui se tissent entre les pays et citoyens de l’espace francophone.

J’en profite aussi pour remercier ma grande amie la Secrétaire générale et ancienne gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, pour son travail formidable à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. Michaëlle, ton leadership fait la fierté de tous les Canadiens

L’OIF est une organisation qui apporte une contribution importante dans un monde en constante évolution, et ce, grâce à son action et aux valeurs partagées qu’elle porte.

Pour nous Canadiens, la Francophonie, c’est une appartenance fondée sur une langue, une histoire et une culture communes, qui nous unissent d’un bout à l’autre de notre vaste territoire. Et c’est aussi une fenêtre sur un monde riche et diversifié, fort de ses différences, mais uni dans ses valeurs et ses aspirations.

Ainsi, même si bien des défis demeurent à relever, les opportunités à saisir sont nombreuses.

Les pays de l’Afrique jouent un rôle central au sein de la Francophonie.

On le sait, l’Afrique est le continent avec la population la plus jeune au monde. Cela représente un potentiel inestimable pour ses pays, mais aussi pour le Canada, qui s’y réengage afin d’y être un partenaire fiable sur le long terme. 

En tant que père et ministre responsable de la Jeunesse, je rappelle à chaque occasion que les jeunes ne sont pas les leaders de demain, ils sont déjà les leaders d’aujourd’hui!

Notre défi, c’est de leur donner une voix forte, d’être à leur écoute et d’intégrer leur perspective dans nos décisions. C’est aussi de leur garantir un environnement sain, à eux et aux générations qui les suivront, en se donnant les moyens de lutter activement contre la pollution et les changements climatiques, ce qui passe notamment par la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

Les jeunes d’aujourd’hui sont des citoyens du monde – ils souhaitent découvrir, apprendre, élargir leurs horizons. Ils ont une ouverture d’esprit et un désir de liberté et d’égalité qu’aucune autre génération auparavant n’a affichés.

Mettons-les à contribution!

Nous devons tous aussi s’assurer de donner la place qui leur revient aux femmes et aux filles.

Je suis féministe. Et j’en suis extrêmement fier.

Car les femmes et les filles ont un rôle essentiel à jouer en politique, dans le monde des affaires, dans la résolution des conflits et dans le maintien de la paix. Elles doivent participer pleinement à la société. Et ce n’est pas juste aux femmes de le dire, mais à nous, les hommes, aussi. C’est notre combat aussi.

Parce que quand les femmes et les filles réussissent, on en bénéficie tous.

Mais pour que les femmes réussissent, nous devons d’abord nous assurer de respecter leurs droits fondamentaux. Le droit de vivre sans violence, le droit au libre-choix en matière de santé sexuelle et reproductive, le droit à l’égalité et le droit à la participation pleine et entière à la société.

Pourtant, trop souvent encore, ces droits sont bafoués. Les femmes et les filles sont victimes de violence physique et sexuelle. Elles se voient mariées, souvent en bas âge, sans leur consentement. Elles n’ont pas accès à l’avortement de façon libre et sécuritaire. Elles sont soumises à des mutilations génitales.

C’est assez ! Il n’existe aucune excuse pour de telles pratiques, pour de telles violations de leurs droits fondamentaux. Tous ensemble, femmes et hommes, nous avons le devoir de mettre en place les conditions nécessaires afin que les femmes et les filles atteignent leur plein potentiel.

Les membres des communautés lesbienne, gaie, bisexuelle et transgenre souffrent dans trop de pays, incluant chez certains membres de la Francophonie présents ici aujourd’hui. On leur doit le même respect, les mêmes droits et la même dignité qu’à tous les autres membres de notre société.

D’autres défis se présentent aussi à nous, au premier chef la menace de la radicalisation et de l’extrémisme violent.

Or, nous savons maintenant que les gens isolés ou marginalisés sont plus susceptibles de se radicaliser ou de tomber sous l’emprise de groupes extrémistes. À l’opposé, les gens qui se sentent intégrés, considérés et estimés à leur juste valeur ont beaucoup plus de chance d’apporter une contribution positive à la société.

Ainsi, afin de prévenir la radicalisation, nous devons mettre en place des stratégies de prévention. Ceci inclut la création d’une société où la diversité est célébrée et où nous maintenons un dialogue constant avec les membres des communautés minoritaires.

Et parce que trop souvent nos jeunes sont plus vulnérables à la radicalisation, nous devons en faire plus pour eux, en offrant à tous les jeunes la formation professionnelle dont ils ont besoin afin qu’ils se joignent au marché de l’emploi et contribuent à l’épanouissement de leur société.

Souvent, on en vient à discuter des questions identitaires. Eh bien, l’identité canadienne est fondée sur des valeurs de diversité, d’inclusion et de démocratie. Celles-ci sont au cœur de notre réussite. Elles contribuent à renforcer notre classe moyenne et à permettre à plus de gens d’y accéder.

Un pays multiculturel, fier de ses valeurs communes autant que de ses différences, avec deux langues communes. Ces dernières sont autant de fenêtres sur le monde qui s’ouvrent à nos enfants et à tous ceux qui choisissent de s’établir chez nous.

Laissez-moi maintenant dire quelques mots à mes compatriotes anglophones dans leur langue, eux qui embrassent le caractère bilingue de notre pays.

Le bilinguisme fait partie de la nature profonde du Canada. Il nous enseigne chaque jour à être plus forts et plus ouverts. La participation du Canada à la Francophonie nous offre aussi une tribune unique pour mettre de l’avant nos valeurs d’ouverture et de diversité ainsi que notre programme de renforcement socio-économique pour tous.

Aujourd’hui, nous, les francophones du Canada, sommes l’une des composantes essentielles de cette société pluraliste et ouverte. C’est pourquoi nous sommes prêts à jouer un rôle de premier plan au sein de l’espace francophone mondial.

Nous en avons la preuve ici-même, puisque les Canadiens sont représentés à ce Sommet non seulement par le gouvernement fédéral, mais aussi par les gouvernements du Québec et du Nouveau-Brunswick. Actifs depuis longtemps au sein de la francophonie canadienne et internationale, ils y exercent un leadership remarquable.

Le gouvernement de l’Ontario souhaite maintenant se joindre à l’OIF à titre d’observateur, ce dont nous sommes tous très fiers. En effet, l’Ontario, qui compte quelque 600 000 francophones et des millions de francophiles, apportera certainement une contribution importante à l’organisation. Le Canada appuie fermement sa candidature et enjoint tous les membres de l’OIF à en faire de même.

Comme Québécois, je tiens par ailleurs à souligner les efforts constants de protection et de promotion du français déployés par le gouvernement du Québec. En plus de défendre notre belle langue française,  ces efforts permettent d’assurer le caractère bilingue du Canada, et ils sont essentiels à la vitalité et à l’essor de notre langue chez nous et à travers le monde.

Nous sommes ici pour nos communautés francophones au pays et ici pour les francophones et francophiles partout sur notre planète.

Nous sommes déterminés à resserrer les liens qui nous unissent déjà. Nous nous engageons à créer de nouveaux liens avec les pays qui partagent notre vision d’un monde plus égal et meilleur.

Mes amis, c’est à nous de porter le changement positif dont nous avons besoin. C’est à nous de partager nos valeurs avec les autres sociétés francophones et francophiles.

Le 21e siècle nous appartient si nous sommes prêts à relever ensemble les défis auxquels nous sommes confrontés.

Les opportunités qui s’offrent à nous sont sans précédent ; à nous de les saisir.

Les pays de la Francophonie ont un rôle déterminant dans l’avenir que nous laisserons à nos enfants et à nos petits-enfants.

Tous ensemble, soyons à la hauteur de leurs attentes et livrons-leur ce monde meilleur qu’ils attendent avec tant d’impatience et qu’ils bâtiront avec nous, si on leur tend la main. Merci.