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LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Bonjour à tous.

Je tiens à remercier Ian McKay d’Investir au Canada d’avoir organisé cet événement. Et bien sûr, je vous remercie tous de vous être joints à nous.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais prendre un moment pour parler du coronavirus. Je sais que les gens sont inquiets.

Je tiens à vous assurer que nos responsables et professionnels de la santé travaillent fort pour assurer la sécurité du Canada et des Canadiens. 

Notre gouvernement met en œuvre une approche qui implique de nombreux ministères grâce à notre Groupe d’intervention en cas d’incident qui se réunit régulièrement. 

Nos interventions sont basées sur les meilleures preuves et données scientifiques disponibles et on continue à suivre l’évolution de la situation à l’échelle mondiale, tant sur le plan de la santé que celui de l’économie.

Toronto a tiré beaucoup de leçons de la crise du SRAS en 2003, et on applique plusieurs de ces leçons durement apprises. On continuera d’entreprendre les démarches nécessaires pour assurer la sécurité des Canadiens et veiller à ce que vous disposiez des renseignements à jour pour protéger votre famille.

J’attendais avec impatience cet événement parce qu’il met en lumière le type d’avenir que les Canadiens sont en train de bâtir à l’échelle du pays.

Un avenir où l’innovation permet de créer de bons emplois pour les gens. Un avenir où nous faisons croître l’économie tout en protégeant notre environnement. Un avenir où le Canada est le meilleur endroit au monde où investir.

L’exploitation minière est depuis longtemps un pilier essentiel de notre économie. Des activités de production minérale sont menées dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada.

Les travailleurs me l’ont souvent dit : c’est le genre d’emploi qui me permet d’élever une famille. 

Le genre d’opportunités qui motivent nos jeunes à rester dans notre ville. Le genre de projets qui permettent d’améliorer le sort de communautés entières, y compris de nombreuses communautés autochtones.

C’est pourquoi notre gouvernement veut maintenir la force et la croissance de notre industrie minière.

Nous voulons attirer de nouveaux investissements pour garder les bons emplois ici, créer des opportunités pour les travailleurs et les propriétaires d’entreprises et maintenir l’excellente réputation du Canada dans ce domaine.

Nous nous réunissons à un moment important. L’économie mondiale évolue rapidement. 

Plus tôt cette année, Larry Fink de BlackRock a annoncé des changements radicaux à la stratégie d’investissement du fonds, reconnaissant les changements climatiques comme un facteur déterminant de l’avenir de toute entreprise.

Larry a souligné que les changements climatiques transforment fondamentalement les finances et incitent les entreprises, les secteurs et des pays en entier à réévaluer leurs hypothèses de base concernant l’avenir.

Cependant, alors même que cette réalité s’installe dans le monde entier et ici même au Canada, le débat entre l’environnement et l’économie devient de plus en plus controversé et polarisé.

Je crois qu’on peut tous s’entendre pour dire qu’il n’est jamais utile de laisser les points de vue polarisés définir le contexte d’un débat. Pour nous adapter à des bouleversements majeurs comme les changements climatiques et saisir les nouvelles opportunités qu’offrent les marchés émergents, comme celui des technologies propres, nous devons plutôt trouver un terrain d’entente.

Et c’est de ça que je suis venu vous parler aujourd’hui. Mais je veux d’abord vous parler de l’industrie minière, car votre industrie reconnaît déjà qu’une bonne politique sur le climat est bon pour les affaires.

De plus en plus, les investisseurs cherchent à financer des projets dans des endroits où les gouvernements ont mis en place un cadre solide pour concilier le développement des ressources et la lutte contre les changements climatiques.

Depuis le début de notre mandat, notre gouvernement a entrepris des démarches importantes et ambitieuses pour répondre et s’adapter à l’urgence climatique.

Nous avons notamment mis un prix sur la pollution. Nous allons bannir les plastiques nocifs à usage unique. Nous investissons dans les technologies propres, la formation des compétences et dans l’innovation.

Et nous avons renforcé le processus d’évaluation environnementale pour les grands projets d’infrastructures de façon à ce qu’il tienne compte dès le début des perspectives des communautés autochtones et respecte leurs droits.

Certains voudraient vous faire croire qu’avoir un plan sérieux pour lutter contre les changements climatiques n’est pas bon pour nos entreprises.

Mais regardons les chiffres.

La semaine dernière, Statistique Canada a publié des chiffres qui montrent que les investissements directs étrangers ont augmenté de 18 % par rapport à 2018.

Les données montrent qu’un plus grand nombre d’investisseurs considèrent le Canada comme un endroit idéal où investir, et nous voyons déjà des initiatives révolutionnaires se concrétiser dans nos communautés.

Les chefs de file mondiaux de l’industrie de l’aluminium Alcoa et Rio Tinto ont choisi le Saguenay, au Québec, pour lancer un nouveau procédé révolutionnaire de fusion de l’aluminium qui ne génère aucune émission de gaz à effet de serre. Il produit en fait de l’oxygène.

Voilà le genre d’investissement que nous voulons attirer.

La plupart d’entre vous savent déjà qu’une industrie minière et un secteur des ressources naturelles prospères ne sont pas forcément des obstacles à la lutte contre les changements climatiques. Ils peuvent non seulement faire partie de cette lutte, mais aussi y apporter des contributions essentielles.

Dans une lettre annonçant la décision de Teck de retirer le projet de sables bitumineux Frontier qu’elle avait proposé, le PDG Don Lindsay a indiqué que les marchés financiers mondiaux évoluent rapidement et que les investisseurs et les clients se tournent de plus en plus vers les pays qui sont dotés d’un cadre permettant de concilier le développement des ressources et la lutte contre les changements climatiques, afin de fabriquer les produits les plus propres possibles.

L’industrie minière peut non seulement diriger la transition écologique, mais aussi en profiter.

Pour produire des batteries à haute densité et des éoliennes, il faut du cuivre, du nickel et du cobalt. 

Pour construire un panneau solaire, il faut 19 métaux et minéraux, dont 14 se trouvent au Canada.

Lorsqu’on parle d’emplois verts ou de la transition écologique, les gens ne pensent pas toujours au secteur minier, mais c’est une industrie qui a un rôle essentiel à jouer.

Vous êtes nombreux dans le secteur à le savoir.

Déjà, vous innovez. Vous adoptez des pratiques plus responsables et vous explorez de nouvelles opportunités qui découlent d’une économie plus verte.

Mais pour que l’industrie minière demeure forte, vous avez besoin d’un partenaire qui vous aidera à croître et à rester compétitive sur le marché mondial.

Notre gouvernement est ce partenaire.

L’année dernière, ici même au congrès de l’ACPE, nous avons lancé, avec bon nombre d’entre vous comme partenaires essentiels, le Plan canadien pour le secteur des minéraux et des métaux pour mieux en faire connaître l’importance, relever les nouveaux défis auxquels votre industrie est confrontée et vous aider à saisir les nouvelles opportunités qu’offre une économie en évolution. Et vous pouvez vous applaudir. Il s’agit d’une excellente initiative.

Le ministre des Ressources naturelles, Seamus O’Regan, est ici pour travailler avec vous pour faire avancer un plan d’action qui sera lancé plus tard cette année.

En même temps, on explore de nouvelles avenues de collaboration avec nos partenaires internationaux.

En décembre, le Canada et les États-Unis ont signé un protocole d’entente sur les minéraux de terres rares qui sont essentiels au développement de nouvelles technologies et à la fabrication de produits comme les téléphones intelligents et les ordinateurs.

Il nous reste encore du travail à faire à ce niveau-là, mais notre objectif consiste à devenir un fournisseur important de minéraux de terres rares sur le marché mondial.

En ce qui concerne l’exportation de minéraux de terres rares, il ne suffit pas d’être simplement un partenaire, nous devons être une source fiable pour ces minéraux dont le monde a si désespérément besoin.

Et le Canada, comme vous le savez tous, est ce partenaire fiable.

Notre gouvernement est conscient que la transition vers une économie à faibles émissions de carbone entraînera des changements importants pour de nombreuses industries, y compris la vôtre.

Cette transformation ne se fera pas du jour au lendemain.

Elle prendra un certain temps, mais notre gouvernement est fermement déterminé à soutenir votre industrie pendant cette période de changement.

Comme le savent les personnes présentes dans cette salle, les véhicules électriques ne sont pas destinés uniquement à nos villes. Ils sont utilisés pour des activités minières plus propres qui protègent la santé des travailleurs et l’environnement.

Le Canada dispose maintenant d’une mine d’or qui fonctionne entièrement à l’électricité. Il s’agit de la mine Borden à Chapleau, en Ontario, que notre gouvernement a fièrement soutenue. Et la société canadienne MacLean Engineering de Collingwood a déjà fourni des solutions en matière de véhicules électriques à neuf mines à l’échelle du Canada.

Mais, en réalité, ce n’est qu’un début.  

Notre gouvernement veut soutenir ce secteur en accélérant le recours aux camions miniers propres ici au pays.

Et nous savons que des entreprises canadiennes, comme MacLean, comme Kovatera de Sudbury et Prairie Machine de Saskatoon, peuvent être de redoutables compétiteurs dans la livraison de matériel d’exploitation minière électrique aux mines du monde entier.

Alors aujourd’hui, j’annonce que nous proposons d’étendre la mesure incitative actuelle visant les véhicules à zéro émission pour qu’elle s’applique également aux véhicules hors route comme ceux des parcs d’exploitation.

Au Canada, l’industrie lourde génère 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Cette nouvelle mesure incitative contribuera à réduire les émissions qui sont attribuables aux transports et aidera les entreprises à réaliser des économies.

Lorsqu’il s’agit de lutter contre les changements climatiques et de protéger l’environnement, notre gouvernement fait preuve d’une grande ambition.

On a mis un prix sur la pollution à l’échelle du pays. Nous allons atteindre et dépasser les objectifs pour 2030 que nous nous sommes fixés dans le cadre de l’Accord de Paris. Et cette année, on entamera l’élaboration d’un plan visant à atteindre notre cible de zéro émission nette d’ici 2050.

Il faudra un certain temps pour atteindre cette cible. Pour y parvenir, nous avons beaucoup de travail à faire avec les Canadiens et les dirigeants de l’industrie.

Pour le bien de notre économie et pour le bien de notre pays, nous devons procéder de la bonne manière.

Nous avons donc besoin de votre participation.

Transformer l’économie pour l’adapter à l’avenir n’est pas quelque chose qu’un gouvernement peut ou doit faire seul. Nous avons besoin du soutien de tous les ordres de gouvernement, et bien plus encore, de celui des entreprises et de l’industrie.

C’est de ce terrain d’entente que je vous parlais plus tôt.

Pensez au débat sur le libre-échange qui a eu lieu ici, au Canada, dans les années 1980.

Bon nombre d’entre vous s’en souviennent très bien : l’élection de 1988 sur le libre-échange avec les États-Unis a été très polarisée et polarisante. Elle s’est brisée le long des frontières politiques et a divisé des familles, des communautés et le pays en entier.

Et pourtant, à peine cinq ans et un changement de gouvernement plus tard, nous avons élargi, sans trop d’histoires, le libre‑échange entre le Canada et les États‑Unis avec l’ALENA.

Et maintenant, on a un consensus entre les Canadiens de partout au pays et les différents partis politiques pour dire que le commerce est bon pour l’économie et pour le Canada. C’est pourquoi nous sommes toujours le premier et le seul pays du G7 à avoir conclu un accord de libre-échange avec tous les autres pays du G7. Nous étions un pays très divisé, angoissé par un enjeu clé qui allait avoir d’énormes conséquences sur notre avenir, notre économie et notre identité en tant que Canadiens. L’élection de 1988 a été l’une des premières élections que j’ai vraiment – enfin ce n’était pas la première élection que j’ai suivie pour des raisons personnelles –, mais j’y ai participé en tant que jeune Canadien, absorbé dans ce débat sur le libre-échange qui nous déchirait.

Et puis, au début des années 1990, nous avons soudainement adhéré à l’ALENA et le débat sur le sujet était clos.

Nous savions que le commerce était essentiel et que le libre-échange était encore meilleur.

Comment en sommes-nous arrivés là? Comment, après un débat très polarisant, avons-nous conclu que « oh, il ne s’agit pas de déterminer s’il faut le faire, mais de s’assurer qu’on le fait bien. »

Eh bien, on se trouve actuellement dans la même situation. Le débat sur les changements climatiques, l’économie et l’environnement est tout aussi polarisé, tout aussi diviseur. Et les voix en marge de ce débat sont incroyablement fortes.

Mais le défi que nous devons relever maintenant consiste à parvenir au consensus auquel les Canadiens s’attendent. Bien sûr, nous devons protéger l’environnement et créer de bons emplois. Et bien sûr, nous ne pouvons améliorer et renforcer une économie qui profite à tout le monde que si nous menons en même temps une lutte contre les changements climatiques.

Nous le savons. Les Canadiens le savent aussi.

Nous ne sommes pas encore parvenus au consensus qui nous permettra de passer au débat sur la meilleure façon de procéder.

Dans certaines régions du pays et dans certains débats politiques, on discute de si, oui ou non, on devrait protéger l’environnement. Mais comme en témoigne le débat sur le libre-échange, les opinions peuvent changer rapidement. Ce ne sera pas facile, mais nous savons tous, vous le savez tous, qu’on doit aller dans cette direction.

Au cours de la prochaine année, nous solliciterons vos points de vue sur la façon dont le Canada devrait innover et transformer notre économie pour garder les bons emplois ici et en créer de nouveaux.

On veut travailler avec vous pour augmenter la prospérité du Canada et éliminer la pollution, par le carbone, de notre environnement et de notre économie.

C’est un projet d’envergure qu’aucun gouvernement ne peut réaliser seul. Nous devons tous y contribuer.

Les gouvernements. Les entreprises. La société civile. Les communautés autochtones. Et tous les Canadiens.

La seule façon de créer un avenir meilleur, c’est de le faire ensemble.

Il ne fait aucun doute que l’économie mondiale et les marchés mondiaux des ressources sont en train de changer.

Et pour un pays comme le Canada, dont l’économie nationale repose sur le secteur des ressources naturelles, des transformations majeures sont inévitables.

Mais n’oublions pas qu’on parle du Canada.

Nous sommes très riches en ressources naturelles dont le monde a besoin, et cela ne changera pas. Les ressources naturelles représenteront toujours une partie importante de notre économie, peu importe le montant que nous investissons dans l’intelligence artificielle ou la croissance de nos villes. Il nous suffit de transformer notre approche pour faire face à un avenir plein de défis.

Pour les personnes qui ont travaillé dans ces industries, parfois pendant des générations, cette réalité peut être décourageante. Notre gouvernement veut s’assurer que ces personnes reçoivent le soutien dont elles ont besoin.

Pour mener une transition vers une énergie propre, nous devons repenser la façon dont nous exploitons les ressources du Canada et non pas chercher à savoir si on doit les exploiter ou non.

Nous devons voir et relever les défis et les opportunités qui se présentent à nous. Et pour y arriver, nous devons être prêts à innover et à collaborer.

Le Canada est particulièrement bien placé pour devenir le fournisseur de métaux et de minéraux le plus propre du monde. Et vous avez tous un rôle essentiel à jouer pour que ça devienne une réalité.

Si des industries comme la vôtre continuent à innover, si les gouvernements collaborent pour mettre en place un plan sérieux pour protéger l’environnement, si on continue à investir dans la formation et à soutenir les travailleurs tout au long de cette transformation économique – je n’ai aucun doute que nous parviendrons ensemble à bâtir cet avenir meilleur.