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LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Bonjour à tous.

Je suis ici aujourd'hui en compagnie des ministres Mendicino, Ien, Lametti et Blair, et d’autres collègues pour parler de ce qu’on fait pour protéger les communautés. C’est important, aussi, de saluer le leadership les gens qui sont parmi nous aujourd'hui et qui sont à l’avant‑garde de la lutte pour un resserrement du contrôle des armes à feu depuis des années. Merci beaucoup d’être des nôtres. Je sais qu’au cœur de votre parcours se trouve souvent une histoire de deuil et de perte, et je vous remercie de tout ce que vous avez fait pour nous amener là où on en est aujourd'hui.

Merci.

Il y a deux ans, le gouvernement a interdit 1 500 modèles d’armes de type arme d’assaut, dont le modèle Ruger Mini-14, utilisé à Polytechnique, et l’AR-15. On a aussi élargi la vérification des antécédents pour empêcher les armes à feu de se retrouver entre des mains malveillantes. On l’a fait parce que c’est ce qu’on devait faire pour exercer notre leadership de façon responsable. Et maintenant qu’on constate que la violence par arme à feu continue de s’intensifier, c’est notre devoir de continuer d’agir.

La semaine passée, à Rivière-des-Prairies dans l’est de Montréal, des coups de feu ont été tirés en plein jour, et des balles ont atteint une garderie. On peut voir les coups des projectiles dans une fenêtre. Heureusement, personne n’a été blessé, mais ça aurait pu être tragique.

Les victimes de violence par armes à feu, il y en a déjà eu beaucoup trop.

Rien ne peut ramener Alfred Wong, qui s’est retrouvé au milieu d’un échange de coups de feu à Vancouver quand il n’avait que 15 ans. Rien ne peut ramener Meriem Boundaoui, qui était venue au Canada en provenance de l’Algérie pour finir ses études secondaires et bâtir l’avenir dont elle avait rêvé. Toutefois, comme gouvernement, comme société, nous avons la responsabilité d’empêcher d’autres tragédies de se produire.

L’été dernier, nous avons promis d’aller encore plus loin pour protéger nos communautés. Nous avons proposé d’investir pour aider les provinces et les territoires à imposer des restrictions entourant les armes de poing sur leur territoire. Cependant, en discutant avec les forces de l’ordre, les militants et les experts, on s’est aperçu qu’il fallait trouver une autre solution. Par conséquent, on a décidé d’emprunter un autre chemin, qui permettrait de s’attaquer à cet enjeu à l'échelle nationale. Et aujourd'hui, on va de l’avant.

On dépose un projet de loi qui prévoit l’imposition d’un gel national concernant la possession d’une arme de poing. Autrement dit, il sera dorénavant impossible d’acheter, de vendre, de transférer ou d’importer des armes de poing où que ce soit au Canada. Bref, on plafonne le marché des armes de poing.

Une autre section de cette nouvelle mesure législative s’attaque aussi à la contrebande et au trafic d’armes à feu en augmentant les sanctions pénales maximales et en fournissant aux forces de l’ordre de nouveaux outils pour mener les enquêtes liées aux crimes commis à l’aide d’une arme à feu, et on va rendre obligatoire la modification des chargeurs d’armes d’épaule pour qu’ils ne puissent jamais contenir plus de cinq cartouches. Il s’agit de mesures que les médecins, les experts et les chefs de police réclament depuis des années, et on donne suite à leurs conseils.

Je tiens aussi à remercier les militants, dont un bon nombre sont ici aujourd'hui, pour leurs efforts incessants. Je sais que pour beaucoup d’entre vous, le deuil et la perte sont à la base du travail que vous accomplissez. Je tiens à le souligner et, au nom de tous les Canadiens, je veux vous remercier pour votre force.

Merci.

Pour combattre la violence par arme à feu, il faut s’attaquer à plusieurs fronts. D’abord avec nos mesures, on plafonne et réduit le nombre d’armes en circulation au pays. Mais il faut aussi continuer de faire de la prévention avec les jeunes qui pourraient avoir des contacts avec des milieux criminalisés, et il faut poursuivre nos efforts pour s’attaquer à l’importation illégale à nos frontières.

On a déjà investi afin d’augmenter la capacité de la GRC et de l’Agence des services frontaliers du Canada d’intercepter les armes à feu qui traversent nos frontières. Nous savons que nos efforts produisent des résultats, parce que l’année dernière, nous avons intercepté près du double du nombre d’armes à feu de l’année précédente. Nous continuerons de le faire pour soutenir les organismes d’application de la loi qui s’attaquent au marché illégal des armes à feu.

On a réfléchi à cette question en long et en large. On a eu de nombreuses discussions avec des députés, qui représentent la diversité de notre pays : des députés issus de communautés rurales, de communautés urbaines.  Ce n’est pas une mesure facile à prendre, mais on convient tous que c’est la mesure qu’il faut prendre pour agir de façon responsable.

On est conscients que la vaste majorité des propriétaires d’armes à feu se servent de leurs armes de manière sécuritaire et conforme à la loi. Cependant, sauf pour le tir sportif et la chasse, rien ne justifie le besoin de quiconque au Canada d’avoir une arme à feu dans sa vie quotidienne. Et les Canadiens n’ont certainement pas besoin d’armes de style armes d’assaut, qui ont été conçues pour abattre le plus de gens possible le plus rapidement possible.

Les Canadiens sont unis dans leur volonté de voir plus de mesures être mises en place afin de protéger les communautés et de prévenir les suicides et la violence fondée sur le sexe, et c’est exactement ce qui nous amène ici aujourd'hui, parce que les conséquences sont bien réelles. Nous sommes ici en compagnie de la famille et d’amis de victimes de violence commise à l’aide d’une arme à feu, notamment lors des fusillades survenues à Polytechnique, sur Danforth et à la mosquée de Québec. Perdre un enfant à cause de la violence liée aux armes à feu, ou encore un frère, une sœur, un conjoint, un parent ou un ami; cela ne devrait jamais arriver.

Je veux être honnête : au cours des dernières années, j’ai participé à beaucoup trop de vigiles. J’ai rencontré les proches de trop de victimes. Je pense aux familles à Sainte-Foy, dévastées par cette tuerie. Je pense à ma conversation avec la famille de la gendarme Heidi Stevenson à Portapique, et à plein d’autres familles de cette communauté tellement affectée par cette tragédie et ces meurtres.

Les politiciens, on est toujours là pour être bon pour consoler, et c’est important de le faire, mais c’est aussi notre devoir moral d’agir.

Je me souviens encore d’où j’étais quand j’ai appris la nouvelle du massacre à l’École Polytechnique. J’avais 17 ans, j’étais à quelques coins de rue de là, au CÉGEP. On arrive mal, dans un moment comme ça, à saisir la profondeur et l’impact de ce qu’on est en train de vivre en tant que communauté, en tant que pays, à apprendre que de telles horreurs peuvent se passer. Ce sont des drames qui ébranlent notre société au complet, ça marque des générations.

Les Canadiens conviennent tous qu’il faut réduire la violence commise à l’aide d’une arme à feu. On ne peut pas laisser le débat sur les armes se polariser au point où on ne fait rien. On ne peut pas laisser cela se produire dans notre pays.

C’est une question de liberté. Les gens devraient pouvoir se rendre au supermarché, à l’école ou au travail en toute liberté, sans avoir peur. Ces gens devraient pouvoir aller au parc ou à une fête d’anniversaire en toute liberté, sans s’inquiéter de ce qui arriverait s’ils devenaient la cible d’une balle perdue.

La violence liée aux armes à feu est un problème complexe, mais, en fin de compte, le calcul est facile à faire. Moins il y aura d’armes à feu dans nos communautés, plus tout le monde sera en sécurité.