Transcription - Le PM Trudeau prononce un discours à la réception pour l’inauguration du bureau d’Element AI
Le PM Trudeau prononce un discours à la réception pour l’inauguration du bureau d’Element AI
Merci, Jean-François, pour ton introduction, pour ta vision et pour être ici ce soir afin de célébrer tous ensemble cette belle réussite.
Merci beaucoup, Monsieur le Ministre, pour vos aimables paroles, votre vision éclairée de l’IA qui, sans surprise, est la même que celle du Canada. Au cours des trois derniers jours de cette visite bien remplie à Singapour, nous avons parlé de bien des choses extraordinaires. Mais je retiens surtout deux grands thèmes. Le premier : le commerce. Le deuxième : la transformation. Concernant le commerce, il n’y a probablement pas deux pays au monde qui ont une vision aussi semblable et positive du commerce que Singapour et le Canada. Il ne fait aucun doute que nous partons de perspectives différentes. Le Canada a besoin d’échanges commerciaux parce que nous avons toujours eu d’abondantes ressources naturelles. Singapour a besoin d’échanges commerciaux parce qu’il en a toujours manqué. Toutefois, la position géographique de Singapour a toujours fait de lui un carrefour naturel pour les gens et les régions du monde entier et a permis de mieux comprendre les avantages du commerce, du libre-échange et de l’établissement de vastes liens entre les gens et les produits de manière à créer de la richesse et à soutenir tout le monde.
Le Canada, fort de ses ressources naturelles en abondance, a toujours compté sur le commerce parce que son marché intérieur n’a jamais été assez grand pour que le pays mette pleinement en valeur ses ressources naturelles. Que l’on parle de poissons ou de fourrures, dans le passé ou le présent, de minéraux, de bois d’œuvre ou de ressources énergétiques, il est plutôt facile de convaincre la population canadienne de l’importance des échanges commerciaux.
Mais, au même moment, le monde entier ressent des inquiétudes par rapport au commerce. Nous constatons des tendances protectionnistes, et c’est pourquoi il est si important que des pays comme le Canada et Singapour prennent les devants pour démontrer deux choses. D’abord, le commerce est l’un des moteurs de la croissance profitable à nos communautés, à nos citoyens, au monde entier. Ensuite, le commerce est non seulement profitable aux grandes multinationales ou aux grands pays, mais aussi aux innovateurs, aux entreprises de démarrage, aux petites entreprises et, du même coup, aux travailleurs, aux familles et aux consommateurs. C’est le défi auquel nous sommes confrontés ces dernières années. Et c’est pour cela que des pays comme le Canada et Singapour ont pris l’initiative de conclure des accords commerciaux progressistes comme le PTPGP, qui représente une occasion extraordinaire de réunir certaines des économies mondiales connaissant l’essor le plus rapide au sein d’une grande alliance panpacifique, qui démontre ce que le commerce peut faire pour relier les gens entre eux.
Le Canada est tout particulièrement heureux parce que, malgré les préoccupations et la montée du protectionnisme, nous voyons, dans certaines parties du monde, que nous avons réussi à faire avancer les choses. C’est le cas non seulement grâce au PTPGP et au renouvellement du libre-échange avec notre plus proche voisin et plus important partenaire commercial, les États-Unis, mais aussi à l’accord commercial sans précédent que nous avons conclu avec l’Union européenne. Cet accord place en fait le Canada dans une position unique et enviable où il est le seul pays du G7 doté d’un accord de libre-échange avec tous les pays du G7 et ayant un accès privilégié à près des deux tiers de l’économie mondiale. Nous pouvons tous en être très fiers et continuer à affirmer que le commerce est vraiment très important.
Mais si le commerce est l’une des sources d’inquiétude des citoyens quand ils réfléchissent à l’avenir, leur emploi, l’emploi de leurs enfants et la transformation de l’économie en raison de la technologie et de l’innovation sont aussi des sources de préoccupations chez les gens. Comme nous l’avons fait pour le commerce, nous avons dû alléger ces peurs et ces inquiétudes. L’un des secteurs qui en est presque venu à incarner les défis que représente la transformation de la main-d’œuvre, c’est l’intelligence artificielle. On pourrait croire que, en voyant ces transformations et ces menaces potentielles qui pèsent sur les emplois et les carrières bien établies, les dirigeants d’un pays pourraient être tentés de dire : « Vous savez quoi? Nous allons protéger nos acquis le plus longtemps possible. Nous allons défendre le statu quo et ériger des barricades pour nous protéger de cette transformation qui inquiète tant de gens dans le monde. Nous allons vous protéger contre l’avenir ».
Eh bien, c’est un choix que certains pays peuvent faire, mais je vous le dis – et cela va rassurer toutes les personnes venues ici ce soir pour souligner l’inauguration d’un bureau d’IA à Singapour –, ce n’est pas la position que le Canada adopte, ni celle de Singapour, ni celle que personne ne devrait adopter. Devant la transformation de l’économie mondiale, la transformation de la nature du travail, la quatrième révolution industrielle, les changements dans nos façons de faire, mais aussi devant les changements qui s’opèrent dans nos milieux de travail et nos communautés, nous devrions nous mettre au défi de faire partie de cette transformation et, pourquoi pas, d’être à la tête de cette transformation. C’est exactement ce que le Canada fait dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Au cours des dix dernières années, nous avons continué à investir dans la recherche en matière d’intelligence artificielle, même si d’autres pays du monde sont allés en direction opposée. Et grâce au leadership visionnaire de certains Canadiens qui n’ont jamais cessé de croire en l’apprentissage profond, le Canada est ressorti de l’hiver de l’intelligence artificielle en position de leader mondial dans ce domaine et doté d’une compréhension et de solutions de pointe que le reste du monde a rapidement tenté de faire siennes.
Heureusement, le Canada offre un soutien extraordinaire au secteur de l’IA. Nous avons investi dans une supergrappe d’IA. Nous amenons des chercheurs fantastiques du monde entier à innover et à créer de l’intelligence artificielle. Cela dit, il ne suffit pas de souligner le travail des chercheurs et de les soutenir. Comme pour toute innovation scientifique, nous savons que pour que l’IA fonctionne, il faut de multiples partenaires. Il faut des chercheurs, des gouvernements, des entrepreneurs et des chefs d’entreprise visionnaires qui peuvent planifier la commercialisation, prévoir les retombées tangibles de l’IA et la manière dont elle transformera nos chaînes d’approvisionnement, nos activités et notre logistique, et améliorer non pas seulement le fruit de notre travail, mais aussi nos modes de fonctionnement.
Le Canada sait que, pour parvenir à différentes approches et, du même coup, à la résilience et à la diversité, il faut d’abord se fier à une diversité de perspectives. Les solutions créatives apparaissent quand on réunit des gens des quatre coins du monde, qui ont un bagage différent, une histoire différente et une expérience différente, et qu’on leur demande de résoudre un problème insoluble.
C’est justement l’un des aspects qui a fait le succès du Canada, au cours des dix dernières années et pour les générations passées. Nous avons pris l’initiative de réunir des gens et de nouer des partenariats dans le monde entier. C’est pourquoi nous sommes si emballés d’être ici, aujourd’hui, pour souligner l’inauguration des bureaux d’Element AI à Singapour. Ce sera plus qu’un simple bureau de ventes : il s’appuiera sur la recherche et des liens noués et il fera appel à l’incroyable savoir-faire que l’on retrouve ici, à Singapour, dans le domaine des affaires et du commerce pour être l’artisan des bienfaits que les entreprises de la région et de partout dans le monde pourront retirer.
Voilà la nouvelle perspective que nous donnons au Canada, selon laquelle le commerce ne consiste pas simplement à vendre des ressources premières, mais à savoir tirer profit des plus importantes ressources du Canada, et des autres pays du monde, qui sont nos ressources humaines, nos citoyens. Et notre capacité à investir dans l’éducation, la formation, la recherche et la science. Et nous allons continuer de puiser le meilleur dans les gens.
Alors en ce moment, en ce jour important, une entreprise canadienne n’est pas en train de souligner le fait qu’elle s’est fait acheter par une grande multinationale ou qu’elle déménage son siège social dans un pays plus grand ou plus important, mais bien qu’elle bâtit un partenariat dans un pays très influent sur la scène internationale, qu’elle fait appel aux connaissances et au savoir-faire des Canadiens, qu’elle les transmet et qu’elle profite de l’expertise mondiale, et je ne pourrais penser à un meilleur endroit que Singapour où elle pourrait le faire.
C’est un immense plaisir d’être ici ce soir avec vous, Jean-François, et toute l’équipe d’Element AI, pour parler des réussites du Canada, de celles de Singapour et, surtout, de toutes les réussites possibles quand nous travaillons ensemble!
Merci beaucoup, mes amis, d’être ici ce soir.
Je suis heureux de faire partie de ces célébrations.
Merci.