Transcription - Séance de questions & réponses sur la situation en Ukraine à la Conférence de Munich sur la sécurité
Séance de questions & réponses sur la situation en Ukraine à la Conférence de Munich sur la sécurité
ANNA SAUERBREY (coordonnatrice de la politique étrangère à l’hebdomadaire Die Zeit) :
Merci beaucoup, Monsieur le Premier Ministre, de répondre à quelques questions de l’auditoire.
Et je m’appelle Anna Sauerbrey. Je suis rédactrice à la section de la politique étrangère de l’hebdomadaire allemand Die Zeit. J’aimerais commencer par la question qui, à mon avis, est sur toutes les lèvres en ce moment, et elle concerne votre point de vue sur la situation en Ukraine.
Pensez-vous que l’Ukraine peut gagner cette guerre? Est-ce que l’Ukraine va survivre en tant que pays souverain?
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Oui, je le crois sans l’ombre d’un doute. La question, c’est : combien de temps est-ce que cela va prendre, comment y arriver en minimisant les pertes le plus possible, comment s’assurer que les Ukrainiens continuent de vivre dans un pays dynamique et indépendant?
La Russie a envahi son voisin indépendant et souverain au nom des intérêts étroits – non, pire que cela – au nom des intérêts très personnels de Vladimir Poutine. Ce n’est pas dans l’intérêt du peuple russe d’envahir l’Ukraine – et le monde condamne fermement et unanimement cette situation. Notre priorité, c’est d’éviter l’escalade ou l’expansion du conflit parce que ce serait une mauvaise nouvelle pour tout le monde. Cela dit, on va rester solidaires de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra.
Les sanctions qu’on a imposées à la Russie pourront rester en place aussi longtemps qu’il le faudra pour que l’Ukraine retrouve sa liberté et son indépendance.
SAUERBREY : Le Canada est l’un des principaux pays à soutenir l’Ukraine. Aujourd’hui, vous avez annoncé un autre train de mesures de soutien militaire valant des millions de dollars. Malgré cela, l’Ukraine affirme qu’elle a besoin de plus. Elle a besoin d’une zone d’exclusion aérienne. Allez-vous accepter? Y a-t-il des circonstances dans lesquelles le Canada et l’Europe pourraient aller de l’avant?
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : D’abord, un peu d’histoire.
Le Canada soutient l’Ukraine pour deux raisons. On a des valeurs communes et la même volonté de défendre ce qui est juste. Il est inacceptable de violer de manière illégale et arbitraire l’intégrité territoriale et la souveraineté d’un pays démocratique qui a choisi sa propre voie. On est donc solidaires parce que ce que fait Poutine est mal, mais aussi pour des raisons historiques très personnelles.
Après l’Ukraine et la Russie, le Canada a le plus grand nombre de descendants ukrainiens dans le monde. Au début du 20e siècle, une grande vague migratoire a amené des Ukrainiens au Canada, dont les ancêtres de Chrystia. Ils se sont principalement installés dans les Prairies et ont bâti le Canada de manière très concrète et tangible. Et la fierté des Canadiens de descendance ukrainienne se poursuit encore aujourd’hui. Et l’inquiétude, la préoccupation, la douleur que les Canadiens de descendance ukrainienne ressentent en raison de cette atteinte à leur patrie est palpable. Alors, oui, on va continuer de s’impliquer et de soutenir l’Ukraine de toutes les façons qu’on peut. Cependant, l’OTAN a déterminé, et nous sommes d’accord, qu’un conflit direct entre les avions ou chasseurs de l’OTAN et la Russie n’améliorerait pas la situation des Ukrainiens ou du reste du monde.
On a mis en place des sanctions écrasantes, le monde entier condamne la situation et, soyons bien clairs, oui c’est un conflit européen, mais il a des ramifications partout dans le monde. Et dans mes conversations, et les conversations de ma ministre des Affaires étrangères et de ma ministre des Finances, avec des gens du monde entier, des dirigeants africains, des dirigeants asiatiques et de partout ailleurs, les principes qui ressortent toujours, c’est que le néocolonialisme auquel Poutine souscrit, ce mépris violent des règles et des principes auxquels on a tous adhéré par l’intermédiaire de la Charte des Nations Unies, c’est une menace à la stabilité, à la prospérité et à la paix partout dans le monde. Et c’est pourquoi la condamnation sans précédent de la part de 141 pays, aux Nations Unies, témoigne clairement de notre volonté de ne pas reculer devant cette bataille.
SAUERBREY : Une dernière question de ma part. Vous pourriez vous préparer à poser vos questions, mais j’aurais aimé vous poser une question sur un aspect qui fait craindre les Européens, et c’est le fait que Vladimir Poutine menace de recourir à des armes nucléaires. Il a mis les forces nucléaires russes en régime spécial d'alerte au combat. Prenez-vous cette menace au sérieux? Votre gouvernement prend-il cette menace au sérieux?
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : On prend toujours extrêmement au sérieux les menaces potentielles envers le Canada, et le Canada s’oppose depuis longtemps à la menace nucléaire.
Historiquement, le Canada est l’un des rares pays à qui on avait offert des armes nucléaires il y a plusieurs décennies, durant la Guerre froide, et on avait choisi de les refuser. On a toujours su que l’armement nucléaire n’était pas la bonne voie à suivre pour nous ni, bien évidemment, pour le reste du monde, et on continue de faire tout ce qu’on peut pour s’en protéger.
Ce qui nous inquiète, c’est que Poutine se trouve dans une situation d’où il pourra difficilement sortir, parce que le chemin de la victoire est tortueux en ce moment. Même s’il réussissait à occuper toute l’Ukraine, les lourdes sanctions que le monde a imposées aux dirigeants russes et à l’économie russe feraient en sorte que, durant les prochaines années d’une occupation très difficile de l’Ukraine, les Russes continueraient de souffrir énormément à cause de lui. Alors, on doit simplement continuer d’envisager une solution négociée, une désescalade, mais tout en reconnaissant le fait que Poutine a violé les fondements du droit international et en laissant les Ukrainiens décider du chemin qu’ils désirent suivre. La communauté internationale apporte son aide, négocie et essaie de trouver des solutions, mais on n’a pas à accepter une solution qui ne tiendrait pas compte des Ukrainiens.
SAUERBREY : Merci. On a une question dans la deuxième rangée. Veuillez vous présenter et demeurer bref, car le premier ministre et la délégation doivent partir à l’heure.
QUESTION : (Inaudible).
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Désolé, voici un micro.
QUESTION : Ah, je vois. Je m’appelle Christian Krinki et j’ai étudié le droit international il y a 60 ans, eh bien, il y a un peu plus de 60 ans. À l’époque, selon les professeurs les plus éminents et le courant de pensée prédominant en droit international, volk aresh gevalt l’emportait sur le recht. Cela voulait dire, eh bien vous savez ce que cela voulait dire : que le pouvoir militaire était plus important. Et tout cela est différent maintenant, tout a changé, et ce que je pense, c’est que vous – pas vous personnellement, mais vous aussi – êtes condamnés à remporter la victoire. Et c’est tout ce qu’on vous demande : d’utiliser tous les moyens que vous imaginez pour résoudre cet enjeu délicat. Certains membres de notre communauté croient toujours que, comme les 62 fois où la gevalt l’a emporté sur le recht, il faut agir comme ça. Vous êtes l’un des grands joueurs, alors on place toute notre confiance en vous, mais la partie n’est pas finie tant qu’elle n’est pas finie. Alors, je vous souhaite bonne chance et je vous remercie pour ce que vous ferez.
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Merci. Je pense que bien des citoyens se disent que, comme la Russie a envahi l’Ukraine avec son armée, la seule façon d’être solidaire de l’Ukraine est de faire usage de la force également. Eh bien, en vérité, on a de meilleurs outils que cela de nos jours. Grâce à la puissance que l’on a aujourd’hui, et qu’on a bâtie pendant ces 75 ans de paix et de stabilité sans précédent dans le monde, on a les outils nécessaires pour nuire au régime Poutine beaucoup plus efficacement qu’avec des chars d’assaut et des missiles. Ils choisissent de mettre la hache dans 75 années de paix et d’ordre fondé sur des règles, et l’une des meilleures façons de les conduire à leur perte est de nous assurer qu’ils ne peuvent pas profiter de la croissance et de la prospérité que ces 75 années de paix et de stabilité ont offertes au monde. Et c’est exactement ce qu’on fait.
Je vous remercie pour votre message.
SAUERBREY : Y a-t-il d’autres questions? Profitez-en. Oui, à vous.
QUESTION : Désolé. Bonjour, je m’appelle Martin Klinst. J’ai été correspondant américain pour l’hebdomadaire Die Zeit pendant plusieurs années, et maintenant je suis membre de l’Atlantik-Brücke. J’aimerais avoir votre point de vue. Il y a un débat à savoir si la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale devraient agir ou si l’on devrait leur demander d’agir.
Et j’aimerais connaître votre point de vue.
Et ma deuxième question est la suivante : combien de réfugiés le Canada va-t-il ou veut-il accueillir?
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Le Canada croit fermement à la Cour internationale de justice et à la Cour pénale internationale, bien entendu. Je pense qu’elles sont toutes deux extrêmement utiles : la Cour internationale de justice permettra de régler les différends entre États, puis la Cour pénale internationale permettra de tenir Poutine responsable des crimes de guerre qu’il commet actuellement en Ukraine.
Pour ce qui est des réfugiés, Martin, merci d’avoir posé la question. Comme vous le savez, le Canada a été bâti par des gens qui avaient fui la guerre, la persécution ou qui cherchaient simplement à s’offrir une vie meilleure. Et cela donne une force incroyable à notre pays depuis des décennies, que l’on pense aux réfugiés vietnamiens dans les années 1980 ou, plus récemment, aux réfugiés syriens ou afghans, ou à toutes les vagues de migrants arrivés dans notre pays, comme les Ukrainiens au tournant du siècle. Ces gens ont contribué à l’édification de notre pays, et cela nous a servi de manière exceptionnelle. Et on va accueillir tous les Ukrainiens qui voudront venir au Canada.
On a mis en place un processus sur deux semaines dans le cadre duquel les Ukrainiens de partout en Europe peuvent présenter une demande en vue de non seulement venir au Canada, mais également de travailler, d’étudier et de s’intégrer à la société beaucoup plus facilement que ce que leur offrirait un visa de visiteur régulier. On sait que bien que des Ukrainiens vont choisir de rentrer chez eux quand la crise sera terminée, bientôt on l’espère. Mais on serait heureux si bon nombre d’entre eux décidaient de rester au Canada et continueraient de contribuer à notre pays, puisqu’ils sont nombreux à s’investir dans les pays qui les accueillent aux quatre coins de l’Europe. Ce n’est pas aussi facile, parce qu’on ne peut pas se rendre au Canada par voie terrestre, alors le premier arrêt se trouve quelque part en Europe. Cependant, on veille à ce que le deuxième arrêt soit le Canada, pour ceux qui le souhaitent.
SAUERBREY : Je pense qu’on peut prendre une dernière question très brève.
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Peut-être deux de plus, on en prendra deux autres.
SAUERBREY : Deux autres? Parfait.
À gauche, dans l’allée, la dame au foulard.
QUESTION: Bonjour, Sivi Nianson du service des affaires étrangères allemandes.
Auparavant, j’étais en poste à Ramallah, et j’irai bientôt au Ghana.
Mais bon, merci beaucoup d’être ici aujourd’hui. On n’a pas qu’un avenir incertain, on est tous dans un présent très incertain, et cela peut être très inquiétant par moment.
J’ai le sentiment que, par rapport à Poutine, cela fait à peine deux semaines qu’on a pris conscience qu’on a à faire à un joueur irrationnel. Et quand on regarde le passé, il y avait beaucoup de signaux d’alarme, par exemple les assassinats, la Géorgie, la République centrafricaine ou la Syrie. Pensez-vous qu’on aurait dû agir? Aurions-nous dû faire différemment et, peut-être, je ne sais pas, la situation serait différente aujourd’hui?
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Je pense qu’il y a beaucoup de réflexions à faire. Pour dénoncer des pays qui prennent certaines décisions, on devrait s’en remettre à des critères sévères. Comme critères, nous avons évidemment le génocide, une obligation de protection. On aurait pu riposter de manière plus forte dans la situation de la Crimée, on aurait pu faire beaucoup de choses autrement.
Je crois que l’une des choses dont il faut prendre conscience, ou du moins à laquelle on doit réfléchir, c’est l’erreur que Poutine a faite en prédisant le cours des choses. Comment n’a-t-il pas su… ou plutôt comment a-t-il pu croire qu’il pourrait envahir l’Ukraine sans que le reste du monde réagisse aussi fortement? Au cours des deux ou trois dernières semaines, beaucoup de dirigeants extraordinaires ont fait un travail incroyable ici, en Europe, de l’autre côté de l’Atlantique et ailleurs dans le monde, pour imposer un train de sanctions vraiment très robustes, sans précédent, sous le signe de l’unité. Poutine s’attendait à des sanctions, il l’avait prévu. Mais il ne s’attendait pas à ce qu’on puisse unir nos forces à ce point, de façon aussi claire, et je crois que c’est parce qu’il ne comprend vraiment pas la force de la démocratie.
Je me souviens de conversations, ou d’avoir entendu parler de conversations, où il avait dit à l’un de mes homologues : vous savez, le fait que vous deviez vérifier le pouls du peuple aux quatre ans et lui demander la permission de gouverner, le fait que vous permettiez à des gens de vous poser des questions chaque jour et de remettre en question votre autorité, cela ne fait que démontrer toute votre faiblesse et votre incapacité à réaliser de grandes choses, à prendre des mesures décisives.
Voilà qui montre à quel point Poutine comprend mal la force véritable de nos démocraties. Ce qu’il perçoit comme étant des désaccords et de la division, c’est en fait un débat énergique et une capacité de réaliser des choses avec des citoyens libres, forts et déterminés qui sont prêts à défendre des droits si bénéfiques pour eux. Peut-être que, ces dernières années, on n’a pas lutté assez fort contre la montée des chantres de l’autoritarisme, en ces temps d’incertitude. Que ce soit en raison de la COVID, des changements climatiques ou du populisme ambiant, la démocratie a eu un peu de mal à contrer la sympathie envers l’autoritarisme. Et je crois que cette invasion, outre la tragédie qu’elle représente, doit nous réveiller. Elle doit nous inciter à combattre la mésinformation et la désinformation, à unir nos forces de manière à générer de l’espoir, de l’optimisme et une confiance à l’égard de nos institutions. Elle doit nous éveiller à la nécessité d’accomplir tout cela.
Soyons clairs. C’est l’erreur de Poutine, sa faute, son choix, mais il faut saisir cette occasion pour se demander de quelle façon nous pourrions mieux faire valoir la force de la démocratie et l’intérêt de l’ériger en système, afin qu’elle soit plus attrayante pour tous ces pays qui voient les différents chemins qu’ils pourraient suivre et se demandent si la démocratie est vraiment mieux que l’autoritarisme. Oui, elle l’est, et c’est ce qu’on essaie de démontrer en ce moment.
MODÉRATRICE : Très bien. Allons de l’autre côté une autre fois.
Et la dernière question va à… oui, allez-y. Deuxième rangée.
QUESTION : Merci beaucoup.
Monsieur le Premier Ministre, vous avez mentionné l’AECG, comme l’ambassadeur Heusgen et Sigmar Gabriel. Alors, étant avocat spécialisé en droit commercial, partenaire chez Baker McKenzie et membre du conseil d’administration de l’Atlantik-Brücke, je serais bien entendu très intéressé de vous entendre en reparler, ou Chrystia.
Et la deuxième partie de ma question a trait aux prochains accords de libre-échange.
Alors, comment voyez-vous l’inclusion d’aspects portant sur la durabilité dans de futurs accords de libre-échange? Merci.
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Excellente question.
Je vais commencer par la deuxième partie de votre question. Je crois que depuis quelques années, il existe une perception de plus en plus grande selon laquelle les accords commerciaux nuiraient aux gens et que le libre-échange ne serait pas avantageux pour notre monde, pour les différents pays. Et cela viendrait du fait que, même si le libre-échange crée toujours plus de croissance, plus de prospérité, les fruits de cette croissance et de cette prospérité ne sont pas toujours répartis équitablement dans la population des pays qui participent à ce libre-échange. C’est donc dire que la critique formulée à l’encontre de la mondialisation dans de nombreuses régions très peuplées du monde n’est pas nécessairement que le libre-échange est mauvais en soi, mais qu’il n’avantage pas assez de gens dans la société.
Alors, dans l’AECG – l’un des accords les plus progressistes jamais signés – on a intégré des normes de travail, des normes environnementales. On s’est assuré de montrer de quelle façon ses bienfaits allaient atteindre les travailleurs, les syndicats, et comment l’accord allait protéger l’environnement. On ne voulait pas niveler par le bas pour maximiser les profits d’un petit nombre de personnes, comme parfois le fait le commerce international, mais plutôt veiller à ce que les petites entreprises puissent réaliser plus d’échanges, à ce que les travailleurs trouvent de meilleurs emplois et de meilleures carrières, à ce que les gens comprennent que les liens que l’on tisse dans le monde peuvent bel et bien permettre de créer de la richesse pouvant avoir des retombées pour tous.
C’est vraiment le défi qu’on a essayé de relever avec l’AECG et, bien franchement, au cours des six ou sept dernières années, enfin depuis que je suis en fonction, depuis 2015, alors sept ans maintenant, le Canada est devenu le seul pays du G7 à avoir un accord de libre-échange avec tous les autres pays du G7 dans le monde. Et on l’a fait quand les gens se tournaient vers le protectionnisme et contre la mondialisation. Pour y arriver, on a fait valoir que le commerce peut profiter à tous, que la croissance peut profiter à tous. Et cela est certainement au cœur de l’AECG.
Pour ce qui est de la ratification, on peut dire que l’AECG est maintenant à 90 % ou 95 % en place. Des entreprises en Allemagne, dans d’autres pays d’Europe et au Canada tirent déjà d’immenses avantages de l’AECG et la balance commerciale s’améliore, mais certaines choses vont s’officialiser au moment de la ratification, ce qui sera positif. Et je reviens toujours au même argument. Je rencontre régulièrement des Européens progressistes qui disent croire au libre-échange, mais pas à l’AECG. Je leur demande alors : si vous vous opposez à un accord de libre-échange conclu avec un pays progressiste, avant-gardiste et amical comme le Canada, comment envisager un accord de libre-échange avec n’importe quel autre pays?
Vous ne pouvez pas dire que vous êtes en faveur du libre-échange, mais que vous ne voulez pas en faire avec le Canada! Voyons donc!
Et, habituellement, cet argument l’emporte.
(Applaudissements)
Merci beaucoup tout le monde. Merci beaucoup.
MODÉRATRICE : Merci beaucoup, Monsieur le Premier Ministre, merci.
Et merci à tous pour vos questions.