LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI
Bonne journée internationale des femmes! Bonjour tout le monde.
Merci, Rébecca, pour cette présentation et pour tout ton leadership, que ce soit avec l’association étudiante ou pour la lutte contre les changements climatiques. Comme chacune ici ce matin, tu nous rappelles que les jeunes femmes sont les leaders de demain, mais aussi et surtout, les leaders d’aujourd’hui.
Je suis heureux de participer à la toute première séance virtuelle des Héritières du suffrage.
Je sais que, normalement, on ne célébrerait pas cette occasion de cette façon. Cela dit, le changement n’est pas nécessairement une mauvaise chose.
Pensons seulement au fait que, il y a 100 ans aujourd’hui, il n’y avait absolument aucune femme à la Chambre des communes. Et que cela prendrait encore près d’un an avant qu’une première députée soit élue et près de quarante avant que toutes les femmes aient le droit de vote.
Si les choses se sont améliorées au Canada, ce n’est pas par hasard. C’est arrivé parce que les femmes se sont levées pour réclamer du changement.
Les femmes se sont battues pour l’égalité des droits et pour devenir des pionnières dans tous les domaines. Elles se sont battues pour traverser des guerres mondiales et une grande dépression.
Hier, c’était à leur tour de montrer la voie.
Aujourd’hui, c’est à votre tour.
La pandémie a été difficile pour tout le monde.
Mais pour les femmes et les jeunes, elle l’a été particulièrement.
Bien entendu, je n’ai pas besoin de vous dire ça.
Vous êtes en train de le vivre.
On dit de la crise économique qu’elle est une récession au féminin, mais on ne parle pas ici que de chiffres ou de graphiques.
On parle de jeunes qui vivent dans un monde qui n’a jamais été aussi incertain. De femmes qui perdent leur emploi deux fois plus que les hommes et de mères qui font des doubles quarts, avec le travail et les enfants.
L’année dernière, on a constaté une fois de plus que les temps difficiles touchent le plus durement les personnes les plus vulnérables.
Trop de femmes et trop de communautés sont confrontées à l’inégalité et au racisme, y compris durant cette pandémie.
Ensemble, on fait des progrès. Mais je comprends pourquoi des jeunes leaders comme vous disent que, pour les femmes noires, les femmes autochtones et les femmes racisées, il reste encore beaucoup de travail à faire.
Soyons clairs. Le gouvernement peut et devrait prendre des mesures énergiques pour que la pandémie n’engendre pas un recul des progrès réalisés par les femmes.
C’est exactement pourquoi on a créé la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat, financée à hauteur de 5 milliards de dollars. Et pourquoi on met en place un système d’apprentissage et de garde des enfants pour l’ensemble du Canada.
Ces efforts ne datent pas d’hier. Cela fait des années qu’on met l’intersectionnalité au cœur de toutes nos politiques, en appliquant l’analyse comparative entre les sexes plus.
Ce travail est des plus important.
Mais ce n’est pas précisément de cela que je veux vous parler aujourd’hui.
Parce que vous n’avez pas besoin que je vous fasse un grand discours sur les solutions à cette crise.
Ou que je vous dise comment améliorer les choses.
Vous savez déjà ce qui doit être fait.
On a besoin de vos voix et de votre passion pour nous guider vers l’avenir.
Et non pas seulement pour se remettre de cette pandémie, mais pour combattre le racisme systémique, la violence fondée sur le sexe, les changements climatiques.
On a besoin de vos idées et de votre énergie, que ce soit en salle de conférence, en labo ou dans ce Parlement, parce que cet endroit est le vôtre et ce moment vous appartient.
Si vous êtes une jeune femme, ce Parlement est le vôtre.
Si vous faites partie des communautés LGBTQ2, ce Parlement est le vôtre.
Si vous êtes autochtone, noir, une personne racisée, ce Parlement est le vôtre.
Que vous viviez avec un handicap,
Que votre langue maternelle soit le français, l’anglais ou une autre langue,
Que vous soyez pratiquant ou non, ce Parlement est le vôtre.
En novembre dernier, on a franchi une étape importante : pour la toute première fois, notre pays compte 100 femmes députées.
C’est un progrès important, mais soyons honnêtes, il en reste encore beaucoup à faire.
Seulement une femme a été première ministre du Canada.
Après plus de 150 ans, ce n’est pas une très bonne statistique.
Mais en regardant cette Chambre virtuelle, et les jeunes leaders comme Rébecca qui est à mon siège aujourd’hui, je sais que les choses vont changer.
Et quand elles vont changer, on va tous en profiter.
Au cours de la dernière année, on a vu ce que ça veut dire d’avoir des femmes qui nous montrent la voie à suivre en temps de crise.
On n’a qu’à regarder la première femme à occuper le poste de ministre des Finances – Chrystia Freeland – et la ministre Qualtrough, qui veillent à ce que les familles aient le soutien dont elles ont besoin. Ou à voir la ministre Monsef, qui travaille sans relâche avec les refuges pour femmes et les organisations citoyennes.
Quand des femmes sont à la table des décisions, on est tous gagnants.
Qu’il s’agisse de la ministre Hajdu et de la ministre Anand qui assurent le leadership en ce qui concerne les mesures de santé publique et les vaccins ou de toutes les femmes et les filles qui ont répondu à l’appel en aidant leur communauté – on est tous plus forts grâce au leadership des femmes et des personnes de toutes les identités sexuelles.
Après l’année qu’on a passée, il ne fait aucun doute que lorsqu’on ajoute des femmes, on transforme la politique.
Et on la transforme pour le mieux.
Tout au long de notre histoire, on a pu réaliser des progrès lorsque des jeunes femmes ont fait entendre leur voix.
Aujourd’hui, alors qu’on trace la voie à suivre pour rebâtir un pays plus juste, plus fort et plus équitable – c'est à votre tour d’agir.
Ce moment vous appartient.
Vous allez passer à l’histoire.
Et on sera à vos côtés tout au long du processus.
Merci tout le monde.
Bonne Journée internationale des femmes, tout le monde!