LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI
Merci beaucoup, Madame la Présidente. Chère Ursula, je vous remercie. Monsieur le Président, cher António.
Vous savez, méfiez-vous de ce que vous souhaitez. Pour l’emplacement du prochain Sommet, vous avez mentionné l’Arctique, d’où je viens. La dernière fois où l’Union européenne (UE) a participé à un sommet dans l’Arctique, c’était à Iqaluit, en février, à l’occasion d’un Sommet du G7. Je m’en souviens très bien. C’était le début de la crise des dettes souveraines qui a touché plusieurs pays dans le monde.
Pensons aux différences entre la situation d’alors et celle d’aujourd’hui. Pensons aux changements institutionnels qui ont marqué l’Europe. Pensons à ce qui se passe actuellement dans le monde au chapitre des menaces financières et géopolitiques, de la stabilité et de la résilience de l’UE, et à la volonté de cette dernière de bâtir un avenir meilleur. Nous sommes honorés de participer à cette initiative, mais cela montre à quel point les choses ont changé, et pourquoi il faut rester fidèle à ses valeurs et être déterminé à atteindre ses objectifs.
Alors, en ce qui concerne les valeurs et le mandat du nouveau gouvernement canadien, nous avons un mandat fort qui consiste à diversifier et renforcer nos partenariats internationaux, à trouver de nouveaux moyens de coopération et de connexions, et à accroître la sécurité, la prospérité et la stabilité chez nous et à l’étranger, y compris en Ukraine.
Pour remplir ce mandat, nous nous tournons d’abord vers nos alliés les plus fiables, ceux qui partagent nos valeurs de démocratie, de liberté et de souveraineté.
C’est donc dans ce contexte que nous nous réunissons aujourd’hui. Comme vous l’avez si bien dit, nous vivons une période difficile. On pourrait même parler d’un moment décisif de l’histoire, où le monde est plus dangereux et plus divisé que jamais. Une période où l’ordre international fondé sur des règles, ou le système mondial fondé sur des règles, est menacé. Une période marquée par l’accélération des changements technologiques.
Dans ce contexte, deux choix s’offrent réellement à nous en tant que pays : nous pouvons regarder en arrière avec nostalgie et espérer que l’ancien ordre revienne d’une manière ou d’une autre, ou nous pouvons en bâtir un nouveau avec détermination et dans un esprit de partenariat.
En tant que pays le plus européen des pays non européens, le Canada se tourne d’abord vers l’UE pour bâtir un monde meilleur. Voilà pourquoi nous sommes ici aujourd’hui. Il s’agit de tirer parti de la triple convergence de nos valeurs, de nos intérêts et de notre confiance réciproque. Une confiance qui s’est forgée au fil du temps. Aujourd’hui, nous entrons donc dans une nouvelle ère de coopération. Notre partenariat stratégique Canada-UE – ou UE-Canada – pour l’avenir permettra de nouer des relations nouvelles et plus approfondies qui nous rapprocheront, de la défense au numérique, des chaînes d’approvisionnement au secteur de la sécurité.
Nous entamons des négociations exhaustives dans plusieurs domaines de coopération et de collaboration, notamment au chapitre des échanges commerciaux, de la sécurité, du volet numérique et des changements climatiques. Cette initiative rendra nos pays plus résilients et plus prospères.
À bien des égards, ce à quoi nous nous engageons, du point de vue du Canada, correspond à un processus continu visant à établir un partenariat toujours plus étroit qui rapprochera nos peuples.
Ensemble, le Canada et l’UE pourront créer davantage d’opportunités pour les industries et les travailleurs grâce à des échanges plus fréquents et à une meilleure harmonisation des réglementations. Nous pourrons être plus compétitifs grâce à des chaînes d’approvisionnement plus solides et plus stratégiques. Nous lutterons contre les changements climatiques. Et nous bâtirons des économies plus fortes grâce à une coopération renforcée de nos systèmes de tarification du carbone.
Dans un monde de plus en plus dangereux et divisé, nous devons également être prêts à défendre nos populations et nos valeurs, à assurer notre souveraineté et à protéger nos alliés. Nous serons d’ailleurs à La Haye demain où nous prendrons de nouveaux engagements importants en matière de défense individuelle et collective et d’accélérer nos investissements dans ce domaine au cours des prochaines années, conformément aux objectifs fixés par l’OTAN. Ainsi, grâce à notre nouveau partenariat de sécurité et de défense, qui prévoit le resserrement de la coopération dans tous les domaines liés à la sécurité, l’UE et le Canada veilleront à répondre plus rapidement et plus efficacement aux nouveaux besoins en matière de capacités, à renforcer leurs industries et à sécuriser leurs frontières.
Nous sommes donc très heureux de franchir cette étape importante en vue de notre participation à l’initiative Agir pour la sécurité en Europe (SAFE), un instrument du plan ReArm Europe/Préparation à l’horizon 2030, qui permettra de mettre en commun notre savoir-faire, nos recherches et nos innovations.
Comme vous le savez, l’Europe est essentiellement née d’un projet de paix. Et le Canada, au fil des décennies, a servi aux côtés de ses alliés européens dans la quête de cette paix. C’est dans ce contexte – de la bataille de la crête de Vimy au débarquement à Juno Beach – que le monde a pris conscience de la valeur de notre force.
Aujourd’hui, nous travaillons aux côtés de l’UE pour lutter contre les changements climatiques, atteindre les Objectifs de développement durable des Nations Unies et protéger, entre autres, les libertés académiques et scientifiques. C’est ainsi que le monde peut constater la force de nos valeurs. Et ce partenariat dans les domaines de la défense, de la sécurité et de l’économie contribue réellement à consolider ces forces dans nos pays respectifs et à honorer nos valeurs.
Je tiens donc à vous remercier pour ce partenariat. Mais ce n’est pas fini. Comme vous disiez, un dîner nous attend, et il sera très chargé, mais qu’importe, car nous avons justement beaucoup de travail à accomplir.
Merci.