Transcription - La reconnaissance par le Canada d’un État palestinien
La reconnaissance par le Canada d’un État palestinien
Plus tôt aujourd’hui, j’ai convoqué une réunion du Conseil des ministres pour deux raisons. D’abord, pour faire le point sur la progression des négociations avec les États-Unis et, ensuite, pour discuter de la situation au Moyen-Orient. En ce qui concerne le premier point, soit les négociations commerciales avec les États-Unis : comme vous le savez, nous cherchons à obtenir le meilleur accord possible pour les Canadiens et les Canadiennes. Nous n’avons pas encore conclu cet accord et les négociations vont se poursuivre jusqu’à ce que nous l’ayons obtenu. Monsieur LeBlanc et de hauts représentants resteront à Washington en vue d’atteindre cet objectif.
En fait, le point central de la réunion était le Moyen-Orient. La souffrance humaine à Gaza a atteint un degré intolérable et la situation se dégrade rapidement.
Des dizaines de milliers de Palestiniens ont été tués, des milliers d’autres sont au bord de la famine. Le Canada condamne le fait que le gouvernement israélien a laissé la catastrophe se détériorer à Gaza. En tant que membre fondateur des Nations Unies et de l’OTAN, le Canada est parmi les premiers à défendre la paix et de la sécurité dans le monde. Nous avons le devoir de faire respecter les droits de la personne à l’international et de favoriser la paix et la sécurité au pays et à l’étranger.
Plus tôt cette semaine, la ministre des Affaires étrangères a représenté le Canada à la conférence de haut niveau des Nations Unies sur une solution à deux États à New York. Dans les derniers jours, j’ai également discuté avec nos alliés, notamment le président Macron, le premier ministre Starmer et la présidente von der Leyen, et j’ai également eu un certain nombre de discussions avec notre ambassadeur aux Nations Unies, Bob Rae. La coopération internationale est essentielle à la paix et à la sécurité à long terme au Moyen-Orient, et le Canada fera de son mieux pour contribuer à mener cet effort.
Le Canada adhère depuis longtemps à une solution à deux États : un État palestinien indépendant, viable et souverain vivant côte à côte avec l’État d’Israël dans la paix et la sécurité. Durant des décennies, on espérait que ce résultat serait atteint dans le cadre d’un processus de paix fondé sur un accord négocié entre le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne. Malheureusement, cette approche n’est plus envisageable. Les perspectives d’une solution à deux États ont été progressivement et gravement compromises, notamment par la menace perpétuelle d’actes terroristes du Hamas contre Israël et sa population qui a culminé avec l’attaque haineuse du 7 octobre 2023, par le rejet violent du droit d’Israël d’exister que le Hamas exprime depuis longtemps, et par son rejet d’une solution à deux États.
La construction accélérée de colonies en Cisjordanie et dans Jérusalem-Est avec, en parallèle, l’explosion de la violence des colons envers les Palestiniens, a également fait dérailler le processus, tout comme des initiatives comme le Plan E1 de colonisation et le vote de ce mois-ci à la Knesset appelant à l’annexion de la Cisjordanie, l’incapacité chronique du gouvernement israélien d’empêcher la détérioration rapide de la catastrophe humanitaire à Gaza et les entraves à l’accès à la nourriture et autres denrées humanitaires essentielles.
Face aux souffrances de plus en plus grandes des civils, nous devons mener sans tarder une action internationale concertée pour soutenir la paix, la sécurité et la dignité de la vie humaine. Préserver une solution à deux États, c’est se tenir aux côtés de toutes les personnes qui choisissent la paix plutôt que la violence et le terrorisme, et c’est répondre à leur désir inné de coexistence pacifique, la coexistence pacifique des États israélien et palestinien étant le seul chemin à suivre pour l’avènement d’un avenir à long terme sûr et prospère.
Pour ces raisons, le Canada a l’intention de reconnaître l’État de la Palestine lors de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2025. Cette intention repose sur la volonté de l’Autorité palestinienne de mener des réformes essentielles, notamment la promesse de son président Mahmoud Abbas d’organiser des élections générales en 2026 et de ne pas militariser l’État palestinien. Le Canada va redoubler d’efforts pour appuyer un gouvernement fort en Palestine et contribuer à un avenir pacifique et prometteur pour son peuple. Je me suis entretenu avec le président Abbas pour réaffirmer ces points.
Pour les raisons que je viens de soulever, le Canada entend reconnaître l’État de Palestine lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2025. Cette intention s’appuie sur l’engagement du président de l’Autorité palestinienne d’entreprendre des réformes essentielles, et sur les promesses du président de l’Autorité palestinienne, le président Abbas, de réformer fondamentalement sa gouvernance, de tenir des élections générales en 2026 dans lesquelles le Hamas ne peut jouer aucun rôle, et de démilitariser l’État palestinien. Le Canada compte redoubler d’efforts pour encourager la gouvernance démocratique en Palestine et les contributions de sa population à la mise en place d’un avenir plus pacifique et plus prometteur. J’ai eu aujourd’hui une discussion approfondie avec le président Abbas pour qu’il réaffirme cet engagement.
Le Canada réitère que le Hamas doit libérer immédiatement tous les otages capturés lors de l’horrible attaque terroriste du 7 octobre, que le Hamas doit se désarmer et que le Hamas ne doit jouer aucun rôle dans la future gouvernance de la Palestine. Le Canada appuiera toujours de manière indéfectible l’existence d’Israël en tant qu’État indépendant du Moyen-Orient, vivant dans la paix et la sécurité. La voie vers une paix durable passe également par un État palestinien viable et stable, qui reconnaît le droit inaliénable d’Israël à la sécurité et à la paix.
Le Canada a déjà engagé plus de 340 millions de dollars pour remédier à la situation humanitaire désastreuse à Gaza. De plus, nous nous sommes engagés à accorder un nouveau financement de 30 millions de dollars pour aider à répondre aux besoins des civils palestiniens. Nous fournissons aussi 10 millions de dollars de plus pour soutenir l’Autorité palestinienne dans ses efforts de stabilisation et de gouvernance de la Cisjordanie.
Nous travaillons avec nos alliés pour fournir une aide immédiate aux personnes qui en ont désespérément besoin. Nous collaborons directement avec des partenaires comme la Jordanie afin d’acheminer l’aide aux populations dans les jours à venir, et nous allons intensifier les efforts que nous déployons avec nos partenaires internationaux afin d’élaborer un plan de paix crédible. Ce plan établira des mécanismes de gouvernance et de sécurité pour la Palestine, et garantira l’acheminement de l’aide humanitaire nécessaire à Gaza.
Le Canada sera un partenaire constructif dans l’instauration d’une paix juste, concrète et durable dans la région et pour l’avènement d’un avenir respectueux de la dignité, de la sécurité et des aspirations de l’ensemble des Palestiniens et des Israéliens. Nous disons que la dévastation au Moyen-Orient touche de façon intime et personnelle un grand nombre de Canadiens et de Canadiennes. Les Canadiens d’origine palestinienne regardent les communautés de Gaza aux prises avec la destruction et la privation, ainsi que les communautés annexées en Cisjordanie.
Les attaques haineuses du 7 octobre ont traumatisé la population juive en Israël comme ici, au Canada, et dans le monde entier. Pour les familles, chaque journée qui passe sans que les otages restants soient libérés et sans que les corps soient rapatriés est vécue dans la peur et le chagrin. La montée de l’antisémitisme, de même que les paroles prononcées, les gestes commis et la violence perpétrée, y compris contre les communautés juives ici même au Canada, sont odieux. C’est pourquoi nous comptons déposer cet automne un projet de loi qui rendra criminel le fait d’obstruer intentionnellement et en connaissance de cause les lieux de culte, les écoles et les centres communautaires. De plus, nous allons investir dans la protection physique des communautés et des lieux de culte vulnérables.
La sécurité élémentaire est un droit inaliénable de chaque être humain, et nous défendrons ce droit pour tous les Canadiens et toutes les Canadiennes. La solution à deux États à laquelle adhère le Canada est fondée sur l’espoir de voir les Israéliens et les Palestiniens vivre côte à côte dans la paix et la sécurité.