Merci beaucoup. Miigwetch.
C’est pour moi un grand honneur et un immense plaisir d’ouvrir ce Sommet.
Je vais dire quelques mots et je vais ensuite écouter ce que vous avez à dire le reste de la journée.
J’ai écouté attentivement les propos de Verna. Merci d’avoir bien commencé la rencontre en soulignant l’importance d’être à l’écoute. Nous sommes justement ici pour écouter, et nous allons commencer la journée comme nous avons l’intention de la terminer, c’est-à-dire en mettant l’accent sur l’écoute, la participation et la collaboration.
Et merci, Grand Chef, d’être parmi nous aujourd’hui. Je sais que beaucoup d’entre vous, pratiquement vous tous, ont fait un long voyage pour être ici, et je tiens à souhaiter la bienvenue à tous les titulaires de droits, aux Nations, aux territoires visés par un traité ou non qui sont représentés ici ce matin, ainsi qu’à ceux d’entre vous qui se joignent à nous virtuellement.
Je voudrais également prendre un moment pour exprimer mon soutien aux nombreuses Premières Nations touchées par les feux de forêt dévastateurs. Je tiens également à féliciter mes collègues, les ministres Chartrand, Alty, Gull-Masty et Olszewski, qui travaillent sans relâche pour aider les Premières Nations à lutter contre ces feux et à protéger notre population. Plusieurs dirigeants n’ont pas pu être présents aujourd’hui en raison des feux. Nous nous assurerons qu’ils sont inclus dans les discussions à mesure que nous progresserons. Nous lancerons également un dialogue régional et un processus de consultation qui offriront d’autres occasions de faire part de vos commentaires et réactions.
Aujourd’hui, nous parlons de l’avenir de nos économies et de la façon dont nous pouvons les unir afin qu’elles soient plus fortes. Comment pouvons-nous bâtir ensemble une nouvelle économie, et passer de la dépendance à la résilience?
Nous dépendons trop d’un certain marché étranger et de certaines matières premières. Nous pouvons accroître notre résilience, mais nous ne pouvons y parvenir qu’ensemble.
Nous devons passer de la division à l’unité, des vases clos aux partenariats.
Nous allons maintenant discuter de la nouvelle Loi sur l’unité de l’économie canadienne, et en particulier de la Loi visant à bâtir le Canada. Nous discuterons de ce qu’elles impliquent et de la manière dont nous pouvons les mettre en œuvre adéquatement.
Je tiens vraiment à souligner que cette loi est un moyen de nouer un dialogue et de lancer un processus que nous définirons au fur et à mesure.
Cette loi permettra au Canada de réaliser de grands projets qui permettront de lier et de transformer notre économie nationale. Ces projets créeront non seulement des emplois, mais aussi des carrières exceptionnelles pour les personnes que nous représentons, et fourniront les ressources nécessaires dans les domaines de la santé, de l’éducation et des services sociaux que notre population mérite.
Il s’agit de nous donner plus que ce que n’importe quel gouvernement étranger ne pourra jamais nous enlever. Nous voulons ainsi assurer ensemble notre destin économique.
Dans cette loi, le mot « nation » a plusieurs sens.
Nous bâtirons notre économie nationale grâce à une participation entière et équitable des Autochtones, et à la gestion des ressources avec eux et le respect de l’équité à leur endroit. Ces projets seront réalisés avec des partenaires autochtones, ainsi qu’avec des communautés autochtones.
La valeur économique de ces projets sera partagée avec les Premières Nations en tant que partenaires. Nous contribuerons à la prospérité de vos communautés pour les générations à venir.
En allant de l’avant ensemble, nous pouvons écrire un nouveau chapitre dans les relations entre le gouvernement du Canada et les Premières Nations.
Et ce ne sont pas que des mots. Ce n’est pas une simple aspiration. C’est la loi, telle que rédigée. Ce plan est inscrit dans la loi. À bien des égards, il s’agit de la première loi fédérale qui place la croissance économique des Autochtones au cœur de ses objectifs. Nous avons maintenant l’occasion de la mettre en œuvre.
Aujourd’hui, nous allons donc discuter de la meilleure façon d’y parvenir ensemble, notamment en vous écoutant directement nous faire part de ce que vous souhaitez bâtir et de la manière dont vous souhaitez le faire, afin de contribuer à l’édification de nos nations.
La consultation, la coopération et la participation sont au cœur de cette loi. C’est comme ça que se bâtit une nation. C’est comme ça que nous avons développé cette loi et vous avez ma parole. C’est comme ça que nous irons de l’avant.
Nous avons un programme ambitieux aujourd’hui, et avons quatre objectifs.
Premièrement, nous discuterons de la meilleure façon de collaborer de manière concrète grâce au dialogue et à la consultation.
Deuxièmement, nous examinerons le rôle du nouveau Bureau des grands projets et la manière dont il collaborera avec le nouveau conseil consultatif autochtone afin de mener à bien les projets d’envergure.
Troisièmement, nous discuterons de la manière dont le gouvernement fédéral peut collaborer avec les Premières Nations afin de créer des occasions de prospérité économique équitable, de partenariat et de pleine participation aux grands projets.
Enfin, au terme de la journée, j’animerai une séance sur la manière dont nous pouvons collaborer à la mise en œuvre de cette loi. Au cours de cette séance, je serai très heureux de répondre à vos questions.
Je serai présent toute la journée et j’ai hâte de discuter de manière informelle avec le plus grand nombre d’entre vous possible.
Les échanges d’aujourd’hui ont pour but de recueillir vos commentaires en tant que participants au renforcement des communautés des Premières Nations, à mesure que nous bâtissons ensemble notre pays. Bien entendu, nous reconnaissons qu’il existe différents points de vue, et c’est précisément la raison pour laquelle nous vous avons invités ici. Merci encore d’être venus, physiquement, virtuellement et en esprit.
Afin de poursuivre cette démarche, je rencontrerai la semaine prochaine le Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne, puis, peu après, les dirigeants métis, afin de poursuivre ces discussions.
Mais avant de vous céder la parole, j’aimerais prendre quelques instants pour vous expliquer comment nous souhaitons aller de l’avant. Le respect des droits des peuples autochtones est un objectif fondamental de la Loi visant à bâtir le Canada. Cette dernière exige une consultation approfondie auprès des peuples autochtones, tant dans le processus de détermination des projets qui sont dans notre intérêt collectif que dans l’élaboration des conditions nécessaires à leur réalisation. Il s’agit d’une exigence législative qui respecte l’article 35 de notre Constitution et l’obligation de consultation. Elle confirme la volonté du gouvernement de mettre en œuvre les principes énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, notamment le consentement libre, préalable et éclairé.
Pour ce faire, le nouveau Bureau des grands projets pourra compter sur un conseil consultatif autochtone qui le conseillera sur la mise en œuvre de cette loi afin de s’assurer que les points de vue des Autochtones sont pleinement pris en compte à chaque étape du processus.
Le conseil consultatif autochtone sera composé de représentants des Premières Nations, des Inuits, des Métis, des traités modernes et des ententes sur l’autonomie gouvernementale. Nous reviendrons plus en détail sur la structure et le fonctionnement de ce conseil plus tard dans la journée.
Or, agir en tant que partenaire fiable des peuples autochtones ne se limite pas au simple respect de l’obligation de consultation. Il faut également savoir créer de la richesse et assurer la prospérité à long terme des peuples autochtones grâce à leur participation à part entière aux projets.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de faire passer le Programme de garantie de prêts pour les Autochtones à 10 milliards de dollars, afin de permettre à davantage de communautés autochtones de participer, sans frais, à part entière à de grands projets. Nous avons considérablement élargi les projets admissibles à ce financement dans les secteurs des ressources naturelles et de l’énergie, de la production d’électricité aux technologies de l’environnement, comme le captage du carbone, en passant par les minéraux critiques, les infrastructures portuaires, les réseaux de transport, et plus encore.
Ce sont là les grands projets que nous souhaitons bâtir en tant que pays.
Nous consacrons également 40 millions de dollars au financement de la participation des Premières Nations, des Inuits et des Métis à ce processus, une somme qui contribuera à accroître les capacités à mener des négociations, à sélectionner des projets et à les réaliser. Nous aimerions connaître votre avis sur les paramètres de ce financement afin de garantir son efficacité maximale.
La Loi visant à bâtir le Canada définit les projets d’intérêt national comme ceux qui répondent à cinq critères :
- Renforcent l’autonomie, la résilience et la sécurité du Canada.
- Procurent des avantages économiques ou autres au Canada.
- Ont une forte probabilité de mise en œuvre réussie.
- Promeuvent les intérêts des peuples autochtones.
- Contribuent à la croissance propre et à l’atteinte des objectifs du Canada en ce qui a trait aux changements climatiques.
Ces projets pourraient notamment comprendre des autoroutes, des voies ferrées, des ports et de nouveaux corridors énergétiques et commerciaux. La liste de ces projets n’est pas encore établie. De nombreuses idées ont déjà été avancées. Les projets seront proposés par de nombreux intervenants. Les provinces et les territoires ont des idées. Le secteur privé en aura, tout comme les Premières Nations.
Il y a plusieurs façons de collaborer à ces projets, et je voudrais simplement souligner quelques exemples récents avant de conclure.
Cedar LNG est une nouvelle installation de traitement flottante de gaz naturel liquéfié et un terminal d’exportation maritime en Colombie-Britannique. Il s’agit d’un partenariat entre une entreprise privée, Pembina Pipeline, et la Nation Haisla. Cette dernière souhaitait voir ce projet se concrétiser, et le gouvernement fédéral a collaboré avec elle pour fournir le financement nécessaire à sa pleine participation. Ce projet est la référence en matière de projets d’infrastructure au Canada. Il a permis de créer plus de 400 emplois, et a eu une incidence directe de 275 millions de dollars sur le PIB pendant la construction; puis de 85 millions de dollars supplémentaires par année par la suite. Une grande partie de ces revenus ira directement à la communauté.
Cette installation sera alimentée par de l’énergie propre et produira du gaz naturel liquéfié à très faible teneur en carbone destiné à être exporté vers les marchés internationaux en Asie, ce qui nous permettra de diversifier nos relations commerciales et de renforcer notre économie ici même, chez nous.
Il s’agit d’un projet transformateur qui sert d’exemple à suivre. Il contribuera à changer la vie des travailleurs et des membres de la communauté pour des générations à venir grâce aux futurs revenus qui seront directement versés à la communauté.
Grâce aux possibilités que créent des projets comme celui-ci, qu’il s’agisse de Cedar LNG, du gazoduc Westcoast d’Enbridge ou du partenariat entre Hydro-Québec et les Mohawks de Kahnawake, plusieurs enfants grandiront avec un plus grand sentiment de sécurité et un meilleur accès aux possibilités.
Il y aura plus de ressources, et les Premières Nations pourront décider de l’usage qu’ils en feront, que ce soit pour leurs centres communautaires, leurs cliniques de santé, leurs écoles ou autre.
Il y aura une fondation sur laquelle les gens pourront se bâtir une belle vie et s’épanouir. En fait, l’objectif ultime, c’est de bâtir un pays fort afin d’offrir aux gens des occasions, la sécurité et la prospérité. Voilà ce que nous pouvons bâtir ensemble.
Alors, les conversations d’aujourd’hui seront essentielles pour y arriver et je vous remercie tous d’être présents, de votre participation et de votre candeur. En partenariat avec les peuples autochtones, nous allons bâtir de grandes choses ici au Canada.
Le nouveau gouvernement du Canada souhaite travailler en partenariat pour que nous puissions bâtir le Canada tous ensemble, à l’avantage de tous.
Je tiens à vous remercier de votre présence ici, aujourd’hui. Merci d’envisager de faire confiance à ce processus. Merci à l’avance pour tout le travail que nous ferons ensemble, aujourd’hui et dans les mois et les années à venir.
Et maintenant, au travail. Merci de votre attention.
Merci. Miigwetch.