Transcription - Le premier ministre Carney fait progresser de nouveaux partenariats avec les pays de l’ANASE
Le premier ministre Carney fait progresser de nouveaux partenariats avec les pays de l’ANASE
Bon... nous sommes toujours en après-midi? Pas vrai? Bon après-midi. Bonsoir, bonjour tout le monde. Avant de commencer, j’aimerais transmettre les remerciements et la reconnaissance de toute la délégation canadienne à nos hôtes malaisiens, en particulier au Dr Ibrahim, le premier ministre, pour cet extraordinaire programme de réunions et cette incroyable hospitalité, laquelle se poursuivra au cours des prochaines heures ce soir.
Vous savez, de notre point de vue, ces quelques jours au Sommet de l’ANASE, ici à Kuala Lumpur, ont été très productifs. La délégation canadienne est venue me rejoindre, y compris notre ministre du Commerce international, et nous nous sommes concentrés sur l’établissement de nouveaux partenariats et sur la recherche de nouvelles possibilités économiques qui profiteront aux travailleurs canadiens et à leurs entreprises.
Nous sommes réunis ici à un moment à la fois crucial et rempli d’opportunités. Le monde est devenu plus dangereux et divisé. Le système de commerce mondial est en train de changer de manière fondamentale. L’évolution technologique et la transition énergétique s’accélèrent à un rythme sans précédent. L’ancien ordre mondial est revenu. Et même si le Canada a prospéré dans ce système, nous savons que la nostalgie n’est pas une stratégie. C’est pourquoi nous traçons une nouvelle voie à suivre pour notre pays.
Le 4 novembre, notre gouvernement déposera son premier budget, notre premier budget fédéral, et ce sera notre plan visant à protéger nos communautés, nos frontières et notre mode de vie. Notre plan pour bâtir une économie plus forte où chacun a la chance d’avancer. Notre plan pour offrir aux Canadiens et aux Canadiennes de nouvelles possibilités, de meilleures perspectives de carrière et un coût de la vie moins élevé. Au cœur de ces missions se trouve notre intention de doubler nos exportations vers des pays autres que les États-Unis au cours de la prochaine décennie. À elle seule, cette mesure générera une croissance des échanges commerciaux de l’ordre de 300 milliards de dollars. De nouvelles commandes pour les ressources canadiennes. Des industries canadiennes et le savoir-faire canadien à l’œuvre. J’ai choisi ce Sommet pour ma première visite en Asie en tant que premier ministre, car les relations entre le Canada et l’ANASE sont particulièrement prometteuses. Il s’agit d’une région qui compte près de 700 millions de consommateurs et dont le marché représente plus de 5 000 milliards de dollars. Elle constitue déjà le deuxième partenaire commercial du Canada, avec plus de 260 milliards de dollars uniquement sur le plan des échanges bilatéraux de marchandises. Pourtant, même avec ces chiffres, elle ne représente qu’environ 10 % de nos exportations. Pour accroître ces exportations et doubler nos exportations vers des pays autres que les États-Unis, notre gouvernement œuvre à la mise en place d’une série de mesures visant à améliorer la qualité de nos exportations et à les rendre plus concurrentielles. Notre gouvernement entend conclure une série de nouveaux accords commerciaux, entre autres avec des pays de la région indo-pacifique. Ces derniers mois, nous avons conclu de nouveaux accords avec les Émirats arabes unis dans le domaine de l’intelligence artificielle, avec l’Union européenne dans le domaine de la défense et du commerce au sens large, avec l’Allemagne dans le domaine des minéraux critiques et avec le Mexique dans le domaine de l’agroalimentaire. Nous avons également conclu un accord de libre-échange avec l’Équateur, qui réduit ou élimine les droits de douane sur la majorité des exportations canadiennes. Le mois dernier, à Ottawa, nous avons signé un accord de libre-échange historique avec l’Indonésie, le premier accord de libre-échange bilatéral conclu par le Canada avec un pays de l’ANASE. Cette semaine, à Kuala Lumpur, nous avons convenu d’accélérer les progrès en vue de la conclusion d’un nouvel accord de libre-échange entre le Canada et l’ANASE, avec pour objectif de le finaliser l’an prochain.
Hier, j’ai rencontré les premiers ministres du Laos et du Vietnam, ainsi que le président des Philippines, afin de faire progresser ces négociations. Cet accord ajouterait environ un milliard et demi de dollars à notre économie, offrirait aux travailleurs et aux entreprises du Canada un meilleur accès à ce marché en pleine croissance, probablement le plus rapide au monde, et créerait des emplois pour les travailleurs canadiens dans des secteurs qui vont des minéraux critiques aux technologies propres, en passant par l’agroalimentaire, l’aérospatiale et l’industrie manufacturière de pointe. Et tout cela permettrait de faire baisser les prix pour les consommateurs canadiens sur des produits comme les appareils électroniques et les vêtements. En outre, le président Marcos des Philippines et moi avons convenu hier d’entamer des discussions sur un nouvel accord de libre-échange entre nos deux pays, là encore avec l’objectif de le conclure dès l’an prochain. Par ailleurs, nous avons réalisé cette semaine des progrès considérables dans le domaine de l’énergie. Aujourd’hui, le Canada et la Malaisie ont signé une lettre d’intention visant à accroître les investissements dans le gaz naturel liquéfié, le pétrole, l’énergie nucléaire et l’énergie renouvelable.
J’ai rencontré le président et chef de la direction ainsi que les hauts dirigeants du groupe Petronas, l’une des plus grandes entreprises énergétiques au monde, qui est déjà un investisseur majeur dans le GNL au Canada, notamment dans la phase 1 de LNG Canada, l’installation de gaz naturel liquéfié située à Kitimat, en Colombie-Britannique. La phase 2 de ce projet doublera la production, fera de l’ensemble du projet la deuxième installation de GNL au monde, et créera des dizaines de milliers de nouveaux emplois bien rémunérés au Canada. La phase 2 du projet a été confiée à notre nouveau Bureau des grands projets, car nous voulons qu’il soit mené à bien, et ce, plus rapidement, dans l’intérêt des Canadiens et des Canadiennes, ainsi que des partenaires autochtones qui y prennent part. Avec Petronas, nous étudions d’autres possibilités d’approfondir notre partenariat et de renforcer le rôle du Canada en tant que fournisseur fiable d’énergie. D’ici la fin de la décennie, en 2030, le Canada pourra produire près de 50 millions de tonnes de GNL par année, soit suffisamment pour approvisionner cinq fois Singapour, où je me rendrai demain. Nous pouvons encore doubler cette production d’ici 2040.
Nous collaborons également dans le domaine du captage du carbone et en mettant nos ressources au service de la transition de l’ANASE vers une économie plus résiliente et à faibles émissions. En plaçant l’innovation canadienne au service des infrastructures énergétiques de l’ANASE comme son nouveau réseau électrique, nous ouvrons la voie à des milliards de dollars de nouvelles possibilités pour les entreprises et les travailleurs canadiens et nous aidons aussi nos partenaires de l’ANASE à atteindre leurs objectifs en matière de connectivité.
Le Canada crée également de nouvelles possibilités dans le domaine de la technologie. La société canadienne BlackBerry a établi son Centre d’excellence en cybersécurité ici, en Malaisie, et nous avons annoncé un investissement visant à transformer ce centre en un carrefour international du renseignement cybernétique et de l’innovation en matière de sécurité, ce dont j’ai discuté cet après-midi avec le premier ministre Ibrahim. Aujourd’hui, j’ai visité le centre de formation de la société CAE, avec laquelle Malaysia Airlines vient de signer un contrat pour l’achat d’un autre simulateur de vol fabriqué au Canada. Hier, j’ai rencontré le président et chef de la direction d’AirAsia pour discuter d’une éventuelle commande majeure d’avions A220 conçus et construits au Québec. Voilà le genre de partenariats que nous continuerons à établir, car le Canada possède ce dont le monde a besoin : des gens de talent de classe mondiale qui possèdent le savoir-faire dans les domaines des technologies propres, de l’intelligence artificielle, des sciences de la vie et de l’informatique quantique. Nous sommes la première destination mondiale pour les maîtrises et les doctorats. Nous disposons de la main-d’œuvre la plus instruite au monde. Nous sommes une superpuissance énergétique du fait que nous possédons la troisième réserve de pétrole et la quatrième réserve de gaz naturel au monde. Notre réseau électrique est propre à 85 %, et nous pouvons encore l’augmenter de 50 % pour soutenir la fabrication propre, l’infrastructure d’intelligence artificielle propre et l’électrification de notre économie pour en assurer la durabilité. Nous possédons des gisements pour plus de 34 minéraux critiques, et figurons parmi les cinq premiers producteurs des dix minéraux critiques les plus indispensables à la transition énergétique mondiale.
Au cours des cinq prochaines années, nous allons quadrupler nos investissements dans l’industrie de la défense, renforcer notre rôle au regard de la sécurité collective et créer de nouveaux emplois dans l’industrie de la défense et les secteurs connexes. La semaine prochaine, le ministre de la Défense nationale se rendra aux Philippines pour approfondir notre coopération avec l’Asie du Sud-Est, promouvoir la participation des Forces armées canadiennes aux entraînements et aux opérations conjointes aux Philippines et réaffirmer notre volonté commune de maintenir la stabilité de la région. Ces atouts économiques se conjuguent à la stratégie budgétaire dont j’ai parlé plus tôt. Celle-ci consiste à dépenser moins pour que les Canadiens et les Canadiennes puissent investir davantage, donnera aux investisseurs la confiance nécessaire pour bâtir davantage au Canada. Elle offrira aux innovateurs la stabilité dont ils ont besoin pour prendre des risques au pays, et elle confirmera les raisons pour lesquelles le monde entier fait confiance aux Canadiens et aux Canadiennes à titre de partenaires fiables.
Le Canada a ce que le monde veut. Le Canada a ce dont le monde a besoin. C’est à nous de vendre au monde ce que le Canada a à offrir.
La promotion de nos produits dans le monde entier relève des efforts déployés par Équipe Canada. Les ministres travaillent sans relâche, concluent des accords et nouent des relations avec les pays d’Asie. Les premiers ministres de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan, de Terre-Neuve-et-Labrador et de l’Île-du-Prince-Édouard dirigent des missions commerciales dans la région.
Demain, je me rendrai à Singapour pour rencontrer le premier ministre Lawrence Wong, ainsi que les grands investisseurs pour renforcer la coopération dans le domaine du commerce, de l’énergie, de la technologie. Et plus tard cette semaine, je vais participer au sommet des dirigeants de l’APEC en Corée du Sud pour poursuivre ces progrès et resserrer nos liens dans les domaines de l’agriculture, de la défense et des minéraux critiques.
En conclusion, je citerai notre hôte, le premier ministre Ibrahim : « L’ancien ordre mondial est en voie de disparition et un nouvel ordre n’a pas encore vu le jour ». Dans des moments comme ceux-ci, il faut faire preuve d’audace, car la façon dont nous réagissons déterminera la destinée du Canada pour les décennies à venir. C’est en réalisant des investissements de portée historique chez nous et en établissant des partenariats étroits avec les autres pays que nous bâtirons un Canada fort.