Transcription - Le premier ministre Carney prononce une allocution à la fin de la Réunion des dirigeants de l’APEC
Le premier ministre Carney prononce une allocution à la fin de la Réunion des dirigeants de l’APEC
Bonjour, tout le monde. Avant de commencer, j’aimerais, au nom de la délégation canadienne, remercier le président Lee, notre hôte en Corée, pour les extraordinaires réunions, qui ont été très productives, et pour son hospitalité, son amitié et sa collaboration.
Nous retournerons à Ottawa bientôt, après une semaine importante et très productive.
C’était ma première visite en Asie depuis que je suis premier ministre et, comme le Canada, cette région est à l’avant-scène – aux premières lignes, si vous voulez – de la transformation mondiale dont le rythme s’accélère. Durant ma visite, et lors de chacune de mes conversations avec des dirigeants mondiaux, des PDG, des investisseurs, un même thème revenait sans cesse : l’incertitude, l’incertitude entourant la transformation. Mais comme nous sommes en Asie, il était rapidement question des occasions qu’elle engendre, car l’incertitude freine l’investissement, bloque les stratégies d’affaires et limite l’emploi.
Et c’est en transformant de fond en comble les façons de faire des pays sur le plan des échanges commerciaux, des partenariats et de la réalisation de projets que les occasions se présentent.
Le Canada se trouve à un tournant, à l'aube d'une nouvelle ère, car celle sur laquelle reposait une grande partie de notre prospérité est en train de disparaître. Le nouveau monde n'est pas encore apparu. Comment nous réagissons aujourd'hui déterminera notre avenir économique pour les décennies à venir.
La prochaine ère du Canada sera marquée par l'ambition, l'innovation et la croissance.
Dans trois jours, notre gouvernement déposera son premier budget fédéral : notre plan pour protéger nos communautés, nos frontières et notre mode de vie. Notre plan pour bâtir une économie plus forte où tout le monde a la chance de réussir. Et notre plan pour donner les moyens d’agir aux Canadiens et aux Canadiennes grâce à de nouvelles occasions, à de meilleures carrières et à un plus faible coût de la vie.
Notre budget s’attaque de front aux défis de notre époque. Nous savons tous que les États-Unis transforment leurs relations commerciales avec le Canada et avec tout le monde. Malgré tout le tumulte de cette semaine, le Canada détient encore un meilleur accord commercial que tout autre pays, et nous sommes prêts à en négocier un encore meilleur pour nos deux pays.
Cependant, dans ce contexte, nous savons que nous devons transformer notre économie. Il faut la transformer pour passer de la dépendance à l’égard d’un seul partenaire commercial à une plus grande résilience face aux secousses mondiales, puis à une économie reposant sur la base solide d’industries canadiennes fortes et qui sera soutenue par divers partenaires commerciaux internationaux. Voilà l’un des grands objectifs du Budget 2025. Mobiliser un volume sans précédent d’investissements au Canada, des investissements de portée historique qui permettront de créer de bons emplois bien payés pour les travailleurs canadiens.
De plus, nous entamons une nouvelle mission ambitieuse visant à doubler les exportations vers des pays autres que les États-Unis au cours de la prochaine décennie. Cette initiative va à elle seule générer une croissance des échanges commerciaux de l’ordre de 300 milliards de dollars, pour les travailleurs canadiens et leurs familles. On parle ici de nouvelles commandes pour les ressources, les industries et le savoir-faire du Canada.
Diversifier notre commerce et attirer les investissements au Canada, c'est notre priorité ici, en Asie du Sud-Est. Les ministres canadiens du Commerce et de la Défense et moi-même, nous avons travaillé pour établir de nouveaux partenariats et créer de nouvelles possibilités pour les Canadiens et Canadiennes. Nous cherchons à conclure de nouveaux accords commerciaux dans l'une des régions économiques les plus dynamiques au monde, une région à l'avant-garde de la croissance mondiale.
Nous venons de terminer quelques journées de rencontres à l’APEC, soit la Coopération économique Asie-Pacifique, un groupe qui constitue une puissance économique mondiale : 21 économies en sont membres et elles représentent plus de 60 % du PIB mondial, la moitié des échanges commerciaux dans le monde et près de 40 % de la population mondiale. Un nouveau chapitre enlevant est en train de s’écrire ici, en Asie, et nous sommes ici pour que le Canada en fasse partie intégrante et en bénéficie.
À Gyeongju, j’ai rencontré le président de la Corée, le président Lee, pour annoncer le nouveau Partenariat de coopération en matière de sécurité et de défense, le premier du genre pour le Canada dans la région indo-pacifique. Nous renforçons notre coopération avec la Corée à l’égard de la sécurité, de la défense et de nouveaux dossiers, comme le cyberespace, l’IA et la science quantique. La Corée est l’un de nos plus proches alliés.
Ce partenariat stratégique global entre le Canada et la Corée renforcera une région indo-pacifique libre, ouverte et fondée sur des règles. Cet accord stimulera l'innovation en défense et créera de nouvelles possibilités pour les travailleurs canadiens et coréens.
Vous savez, depuis que nous avons signé l’accord de libre-échange avec la Corée il y a dix ans, les échanges commerciaux entre nos pays ont doublé. Ce n’est qu’un début. Nous pouvons faire beaucoup plus. Alors, l’an prochain, Équipe Canada mènera une mission commerciale en Corée afin de trouver de nouveaux marchés et de nouveaux clients pour les entreprises canadiennes et leurs travailleurs.
Toujours à Gyeongju, le premier ministre de la Thaïlande et moi-même nous sommes rencontrés et avons annoncé que nos deux pays entameront des négociations sur le libre-échange avec l’intention de les terminer d’ici les deux prochaines années. La Thaïlande est le deuxième partenaire commercial en importance du Canada en Asie du Sud-Est, et la conclusion d’un accord de libre-échange créera des débouchés pour les entreprises canadiennes dans les secteurs de l’agroalimentaire, des infrastructures, des technologies propres et de la défense.
Hier, le président Xi de la Chine et moi-même avons tenu la première rencontre officielle entre les dirigeants de nos deux pays en près de huit ans. Nous devons nous parler pour progresser et régler les enjeux. Nous étions d’accord pour dire que cette rencontre a marqué un tournant dans notre relation bilatérale. Nous avons maintenant ouvert la voie à suivre pour nous attaquer aux problèmes et offrir d’immenses possibilités à nos deux pays, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, des technologies propres, du tourisme et des échanges culturels.
J’ai accepté l’invitation du président Xi et je me rendrai donc en Chine au cours de la nouvelle année, et j’ai demandé à nos ministres et à nos responsables de trouver ensemble des solutions aux problèmes et définir les secteurs de coopération et de croissance en prévision de notre rencontre.
Ce matin, j’ai rencontré le président du Chili, et nous avons signé le Partenariat stratégique Canada-Chili renouvelé afin de renforcer notre coopération dans les secteurs des minéraux critiques, de l’énergie propre, de la lutte contre les feux de forêt et des technologies numériques. Le Chili est le plus grand producteur de cuivre au monde. Il dispose des plus grandes réserves de cuivre et de lithium au monde et veut travailler avec des investisseurs chevronnés dans le secteur minier et celui des infrastructures au Canada pour mettre en valeur ces ressources et établir des chaînes d’approvisionnement durables.
Le Canada et le Chili sont des partenaires dans le cadre d'un accord de libre-échange depuis 1997. Nous renforçons cette relation pour accroître le flux d'exportations canadiennes et générer davantage d'affaires pour les entreprises canadiennes, en particulier dans le secteur minier et dans les produits pharmaceutiques et les machineries.
Les progrès obtenus ces derniers jours tablent sur l’élan gagné en début de semaine, en marge du sommet de l’ANASE, où j’ai rencontré le président Marcos des Philippines. Nous avons convenu d’entamer des négociations en vue de conclure un nouvel accord de libre-échange entre nos pays, le Canada et les Philippines, avec l’objectif ambitieux de le conclure au cours de la nouvelle année. Lors de toutes mes rencontres avec des dirigeants de l’ANASE, j’ai constamment entendu le même message : le Canada (sic) veut faire plus d’affaires avec le Canada. À cette fin, nous avons convenu d’accélérer les négociations sur le libre-échange entre le Canada et l’ANASE dans l’optique de les conclure au cours de la prochaine année. À titre d’information, l’ANASE compte pour 20 % de l’économie mondiale.
Ce nouvel accord de libre-échange, une fois conclu, créera des emplois pour les travailleurs canadiens entre autres dans les secteurs des minéraux critiques, des technologies propres, de l’agroalimentaire, de l’aérospatiale et de la fabrication de pointe, tout en réduisant le prix de produits comme les appareils électroniques et les vêtements pour les consommateurs canadiens.
Cette semaine, j’ai également rencontré des PDG de multinationales, des investisseurs et des dirigeants de fonds d’investissement souverains de partout en Asie afin de susciter de nouveaux investissements au Canada. Avec le ministre de la Défense nationale, j’ai visité le chantier naval Hanwha Ocean, l’un des chantiers finalistes dans le cadre du Programme de sous-marins canadiens de patrouille. Ce programme protégera les Canadiens et les Canadiennes et nos alliés et donnera lieu à d’énormes investissements continus au Canada en plus d’y créer des emplois.
À Kuala Lumpur, nous avons annoncé l’octroi de fonds pour faire du Centre d’excellence en cybersécurité de BlackBerry une plaque tournante internationale du renseignement de cybersécurité et d’innovation en matière de sécurité. De plus, Malaysia Airlines a signé une entente avec CAE pour l’achat d’un simulateur de vol fabriqué au Canada, ce qui témoigne de l’empreinte économique sans cesse croissante du Canada dans la région.
Notre gouvernement agit rapidement et travaille d’arrache-pied pour élargir la présence du Canada à l’échelle mondiale. Nous avons déjà signé de nouveaux accords avec les Émirats arabes unis dans le secteur des infrastructures d’intelligence artificielle, avec l’Union européenne dans le secteur de la défense et du commerce, avec l’Allemagne dans le secteur des minéraux critiques et avec le Mexique dans le secteur de l’agroalimentaire.
Nous avons également conclu des négociations sur un accord de libre-échange avec l'Équateur qui réduit ou élimine les droits de douane sur la majorité des importations canadiennes.
Et le mois dernier à Ottawa, nous avons conclu un accord de libre-échange historique avec l’Indonésie.
Comme je l’ai dit plus tôt, le Budget 2025 vise à susciter des investissements sans précédent au Canada. À cette fin, nous établissons de nouveaux partenariats avec les pays de l’APEC pour que les travailleurs et les entreprises du Canada puissent vendre davantage ce que nous fabriquons et croître. De plus, nous prenons des mesures pour faciliter la réalisation rapide de grands projets au Canada. Le Canada entre dans une nouvelle ère. C’est l’occasion de définir le prochain siècle que vivra le Canada. Nous avons les ressources nécessaires pour transformer notre économie et passer de la dépendance à la résilience. Nous sommes une superpuissance énergétique : nous disposons de la troisième plus grande réserve de pétrole et de la quatrième plus grande réserve de gaz naturel au monde.
En juin dernier, nous avons expédié notre première exportation majeure de GNL vers l’Asie. D’ici 2030, le Canada produira 50 millions de tonnes de GNL par année, toutes destinées aux marchés de l’Asie. Et d’ici 2040, ce nombre pourrait doubler.
Nous avons déjà un réseau d’électricité propre à 85 % et pouvons en augmenter l’ampleur de 50 % grâce à de nouvelles centrales, notamment hydroélectriques et nucléaires à grande échelle, et à des petits réacteurs modulaires industriels et commerciaux.
La semaine dernière, nous avons annoncé un nouveau projet de financement pour le projet nucléaire Darlington en Ontario qui fera du Canada le premier pays du G7 à disposer d'un petit réacteur modulaire opérationnel.
Ce nouveau réacteur pourra ainsi alimenter la fabrication propre, l’infrastructure pour l’IA et l’électrification de notre économie durable.
Vous savez, nous avons toutes ces conversations, nous concluons toutes ces ententes sur les minéraux critiques, car nous faisons partie des cinq principaux producteurs des dix minéraux critiques qui sont essentiels à la transition énergétique. Alors, nous accélérons la construction de nouvelles mines et la production pour répondre à la demande.
Nous sommes la première destination mondiale pour les diplômes de maîtrise, abritons la main-d'œuvre la plus qualifiée de la planète. Le Canada est un chef de file mondial dans les domaines de technologie propre, de l'intelligence artificielle, des sciences de la vie et de l'informatique quantique.
Dans un monde rempli d’incertitudes, si je peux boucler la boucle, dans un monde rempli d’incertitudes, le Canada trace sa propre voie en toute confiance, trouve de nouveaux partenaires, réalise des investissements majeurs et assure l’avenir des travailleurs canadiens et de leurs familles, car nous bâtissons un Canada fort.