LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI
Merci Terry et merci chef régional pour votre leadership et vos mots de présentation et de sagesse. Je suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui depuis le territoire traditionnel non cédé de la Nation algonquine Anishinaabe, que nous reconnaissons comme gardiens passés, présents et futurs de cette terre.
Chers Aînés, jeunes, anciens combattants, chef nationale Archibald, membres du comité exécutif de l’APN et chefs en assemblée, merci pour l’occasion et pour m’avoir invité à me joindre à vous ici aujourd’hui.
Avant de commencer, je tiens à offrir mes condoléances à la famille et aux proches de l’Aîné Dave Courchene, de même qu’à toute sa communauté de la Première Nation Sagkeeng. Chez nous comme dans le monde entier, l’Aîné Courchene était admiré pour son travail, ses enseignements et son message de paix et d’espoir. C’était un leader remarquable, et il nous manquera.
C’est un honneur pour moi de participer à cette assemblée avec vous.
Pour beaucoup d’entre vous et pour vos communautés, je sais que cette année a été difficile. La découverte de sépultures anonymes d’enfants décédés dans le système des pensionnats a ouvert des blessures profondes. Ces découvertes ont rendu la douleur encore plus vive pour les survivants, les familles et l’ensemble des communautés autochtones, et elles ont réaffirmé une vérité que vous connaissiez depuis longtemps.
Au cours des dernières années, notamment lors de ma visite à Tk’emlúps te Secwépemc au mois d’octobre, beaucoup de gens m’ont parlé de leur vécu. Je suis à l’écoute. J’écoute ce que nous, comme gouvernement, devons faire pour vous soutenir, et je peux vous dire que les Canadiens sont à l’écoute, eux aussi. En fait, ils ne se contentent pas d’écouter; ils exigent plus de mesures, plus rapidement. Et c’est exactement ce qu’on est disposés à faire.
On sait que la poursuite des progrès sur le chemin de la réconciliation n’est possible qu’en présence de la vérité. Voilà pourquoi on nomme un interlocuteur spécial chargé de faire progresser la justice concernant les pensionnats tout en veillant à ce que les communautés qui entreprennent la recherche de sépultures aient tout ce dont elles ont besoin. Les enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux ne doivent jamais être oubliés. Comme pays, on doit tous continuer d’entendre la vérité au sujet de ce qui leur est arrivé, à eux et à leurs communautés.
Je sais que le voyage pour rencontrer le pape au Vatican a été repoussé, mais je tiens à profiter de l’occasion pour souhaiter à la délégation des Premières Nations une visite fructueuse lorsqu’il sera possible de voyager en toute sécurité, soit très bientôt, espérons-le.
Pour aller de l’avant, on doit reconnaître notre passé. Le système des pensionnats n’est pas le seul tort horrible à avoir été causé dans l’histoire du Canada. Par conséquent, comme on l’a fait avec l’exonération du chef Poundmaker et des chefs de la Nation des Tsilhqot’in, on va continuer à reconnaître cette vérité.
Continuer d’avancer sur le chemin de la réconciliation va toujours être une priorité pour notre gouvernement. Depuis 2015, on a fait beaucoup de progrès, et on sait qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. C’est d’ailleurs le thème central de l’Assemblée extraordinaire des chefs cette année, de bâtir l’avenir.
C’est le moment de bâtir un avenir meilleur ensemble. C’est le moment de nous demander : qu’est-ce qu’on peut faire pour continuer d’éliminer les obstacles? Qu’est-ce qu’on peut faire pour accélérer notre travail? Que faire pour donner suite aux progrès qu’on a déjà faits?
Une partie de la réponse, je crois, est de continuer à collaborer comme partenaires, de nation à nation.
D’abord, on continue d’être là pour vous fournir toute l’aide dont vous avez besoin pour lutter contre la COVID-19 et vous rétablir de ses conséquences. L’émergence d’un nouveau variant dans plusieurs pays à travers le monde, y compris ici au Canada, nous a rappelé que la pandémie n’est pas terminée.
Le gouvernement fédéral s’assure d’obtenir des doses de rappel, des doses pour les enfants et des vaccins de prochaine génération contre la COVID-19, et on continue de travailler avec les provinces et territoires et avec nos partenaires des Premières Nations pour veiller à ce que tout le monde ait accès aux vaccins.
La pandémie a mis en évidence et parfois aggravé les écarts sur le plan des soins de santé, et on est déterminés à les éliminer. Par exemple, on va faire d’importants investissements dans une stratégie en matière de santé mentale et de mieux-être fondée sur les distinctions qui répond aux besoins de tous les peuples autochtones – Premières Nations, Inuits et Métis.
Veiller à ce que tous aient un accès sûr et équitable aux soins dont ils ont besoin, sans faire l’objet de racisme ou de discrimination, sera toujours l’une de nos priorités. Voilà pourquoi on va continuer de s’attaquer au racisme systémique dans nos institutions, notamment en assurant la mise en œuvre complète du principe de Joyce.
Garder les gens en santé est essentiel pour le bien-être des communautés, tout comme protéger la population, bien sûr. En plus de tout ce qu’elles ont dû subir cette année, les communautés ont été frappées par des vagues de chaleur records, des feux de forêt et des inondations. Le chef régional Teegee en parlait, et je sais que c’est préoccupant pour tous les Canadiens, mais que les conséquences sont particulièrement dures en Colombie-Britannique.
Pour surmonter ce problème, on agit plus rapidement que jamais en vue de prévenir les phénomènes météorologiques extrêmes et de s’y préparer, notamment par l’élaboration de la toute première Stratégie nationale d’adaptation du Canada. On va veiller à ce que les peuples autochtones participent à ce processus. C’est un travail important.
Inutile de dire aux personnes présentes ici aujourd’hui que la réponse aux conditions météorologiques extrêmes n’est qu’une partie de l’équation; on doit aussi s’attaquer aux changements climatiques de front. Les Premières Nations le savent mieux que quiconque : les changements climatiques sont réels. Depuis longtemps, vous êtes des chefs de file en matière d’intendance environnementale, de développement durable et de gestion des ressources naturelles.
On est déterminés à continuer de travailler en partenariat avec vous afin de lutter contre les changements climatiques et la perte de biodiversité. Des initiatives comme le Programme des aires protégées et de conservation autochtones sont des exemples essentiels de la voie que le Canada doit emprunter pour protéger la nature et avancer vers la réconciliation.
Lorsqu’on parle de bâtir un avenir meilleur pour nos enfants, je sais que ça peut sembler abstrait. Mais les progrès qu’on a faits ensemble sont bien réels. Les résultats qu’on a obtenus ont eu une incidence positive concrète sur la vie de véritables personnes. Pensons simplement à l’eau potable. On a levé 120 avis concernant la qualité de l’eau potable à long terme, et la tâche va se poursuivre jusqu’à ce que tous les avis qui restent aient été levés.
Mais qu’est-ce que ça veut vraiment dire? Eh bien, à Shoal Lake 40, ça veut dire que les gens ont maintenant de l’eau potable après 24 ans d’avis. Je me souviens qu’une des premières communautés autochtones que j’ai visitées après avoir été élu en 2015 était celle de Shoal Lake 40. J’ai eu l’occasion de rencontrer la communauté, les dirigeants, les enfants. J’ai eu l’occasion de me tenir au début – ou à la fin, selon les perspectives – de la route Freedom, qui n’était pas encore construite.
Et je me suis engagé à ce qu’on continue de travailler avec vous jusqu’à ce qu’on y soit arrivé, jusqu’à ce qu’on termine cette route, jusqu’à ce qu’on élimine les avis d’ébullition, et on l’a fait.
Même si, comme l’a dit le chef Redsky, après des décennies d’attentes, il n’était pas trop tôt.
Je suis d’accord, et je trouve aussi qu’il est inacceptable que certaines communautés soient encore en train d’attendre. Par conséquent, je peux vous assurer que pour tous les endroits encore visés par des avis concernant la qualité de l’eau potable à long terme, une équipe de projet et un plan d’action ont été mis en place pour trouver une solution.
L’eau potable, c’est essentiel pour les individus, mais aussi pour les communautés. À Shoal Lake 40, au cours des années, le manque d’accès à l’eau potable a poussé de nombreuses personnes à déménager. Maintenant, certains envisagent d’y revenir et de se reconnecter avec l’endroit où ils ont grandi. C’est du vrai changement pour les familles et leurs enfants. Il n’y a rien de plus important que d’offrir aux enfants le meilleur départ possible dans la vie. Les enfants autochtones méritent de grandir avec leurs proches, dans leur communauté et dans leur culture.
Cet été, avec le chef Delorme de la Première Nation de Cowessess, ainsi qu’avec le gouvernement de la Saskatchewan, on a signé le tout premier accord de coordination dans le cadre de la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis que nous avons élaborée ensemble. Mais le travail ne s’arrête pas à Cowessess. On sait que la réforme du système va demander beaucoup d’engagements et d’investissements du gouvernement fédéral, et on est prêts à les faire. On est également prêts à offrir une indemnisation juste et équitable aux personnes qui ont été lésées par la discrimination dans ce système.
Bien entendu, offrir aux enfants le meilleur départ possible dans la vie exige aussi qu’on leur permette d’apprendre dans de bonnes écoles. Depuis 2016, on a investi dans 196 projets d’infrastructures scolaires pour les communautés des Premières Nations. Parmi ces projets figure une nouvelle école de la maternelle à la 12e année pour la Première Nation de Moosomin, et la bonne nouvelle est que le début de la construction est prévu pour l’année qui vient, 2022.
Cette nouvelle école pour la Première Nation Moosomin va offrir un grand gymnase, un centre de ressources d’apprentissage culturel, une bibliothèque, plusieurs laboratoires et un bureau d’infirmière. Mais le plus important, c’est que cette nouvelle école va aider les enfants à atteindre leur plein potentiel. Que ce soit pour bâtir des écoles, éliminer les écarts d’infrastructure, investir dans le logement ou protéger et promouvoir les langues et les cultures des Premières Nations, on est là pour travailler avec vous.
J’ai couvert beaucoup de sujets jusqu’ici, de l’eau potable aux changements climatiques, mais on sait que tout ça n’est véritablement qu’un début, parce que dans tout ce qu’on fait, le gouvernement fédéral est déterminé à aller encore plus rapidement et plus loin. Plus rapidement pour mettre un terme à la tragédie nationale des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées. Plus rapidement dans la mise en œuvre des Appels à l’action et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Plus rapidement dans le règlement des revendications territoriales restantes, l’autonomisation économique et l’autodétermination, et plus loin sur le chemin de la réconciliation.
Comme notre gouverneure générale Mary Simon l’a dit : « Il y a de l’espoir dans le quotidien. La réconciliation n’est pas un geste unique et n’a pas de date de fin. C’est un cheminement de toute une vie sur la voie de la guérison, du respect et de la compréhension ». Et je suis prêt à poursuivre ce cheminement avec chacun de vous.
Meegwetch. Kinanâskomitin. Mahsi’ Cho. Gilakas’la.
Merci, mes amis.