Bonjour tout le monde,
Merci à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain de m’accueillir et de nous rassembler aujourd’hui.
Je suis heureux de me retrouver à Montréal pour aborder notre plan pour un Canada fort.
Je sais que les Québécois et Québécoises se retrouvent dans ce plan parce qu’il fait appel à la fibre entrepreneuriale qui est si chère au Québec.
Cette fibre entrepreneuriale et cette ouverture à penser différemment ont permis le développement des institutions comme La Caisse, Hydro-Québec, Desjardins, et le Fonds de solidarité.
Cette fibre entrepreneuriale a permis de créer des champions mondiaux d’ici comme CGI, Couche-Tard, Bombardier et CAE.
Des champions de la vente au détail comme Aldo, Dynamite et Simons.
Cette fibre entrepreneuriale engendre maintenant le développement de piliers de la nouvelle économie comme Wealthsimple, Lightspeed et Plusgrade.
Les entrepreneurs d’ici ont incité nos universités à penser différemment en fondant Mila, la plus importante concentration de chercheurs universitaires en apprentissage profond à l’échelle mondiale.
L’histoire des nations est ponctuée de moments où l’avenir est incertain, et où nos actions sont décisives.
Nous vivons actuellement l’un de ces moments.
- Les changements technologiques s’accélèrent.
- Le monde est plus dangereux et divisé.
- Et le rapprochement économique entre le Canada et les États-Unis, qui s’est étendu sur plusieurs décennies, est maintenant chose du passé.
Par conséquent, un grand nombre de nos forces antérieures, qui reposaient sur ces liens étroits avec les États-Unis, sont devenues nos faiblesses.
Il s’agit d’une rupture, et non d’une transition, ce qui veut dire que notre stratégie économique doit changer radicalement et rapidement.
La semaine dernière, le nouveau gouvernement du Canada a déposé son premier budget.
Il estime que les droits de douane américains et l’incertitude qu’ils créent coûteront à la population canadienne environ 1,8 % de notre PIB.
Cela veut dire que notre économie perdra quelque 50 milliards de dollars, soit l’équivalent de 1 300 $ par habitant.
Si nous n’agissons pas maintenant, ces pertes ne feront qu’augmenter.
La nostalgie n’est pas une stratégie.
Les États-Unis ont changé. C’est leur droit.
Nous devons réagir. C’est notre devoir.
Le Budget vise à bâtir un Canada fort en mettant l’accent sur ce que nous pouvons contrôler, c’est-à-dire :
- bâtir ici, chez nous, afin de protéger les Canadiens et les Canadiennes et de leur donner les moyens de réussir,
- stimuler notre productivité pour assurer une prospérité durable,
- transformer la façon dont le gouvernement travaille pour vous,
- et diversifier nos partenariats commerciaux à l’étranger afin de créer davantage de possibilités et d’accroître notre indépendance.
Un Canada fort sera en mesure de mobiliser plus de 1 000 milliards de dollars en investissements au cours des cinq prochaines années.
À eux seuls, ces investissements contribueront à augmenter notre PIB de plus de 3,5 %, soit 3 500 $ pour chaque travailleur canadien et deux fois ce qu’on nous a pris.
Le Budget 2025 est la nouvelle stratégie économique dont le Canada a besoin pour relever ce défi et en sortir encore plus fort.
Un Canada confiant qui prend son avenir en main.
Pour y arriver, on doit s’attaquer aux pressions économiques de longue date.
Permettez-moi de souligner quelques éléments de notre stratégie avant la tenue de notre conversation avec Isabelle.
Tout d’abord, nous bâtissons chez nous en réalisant des investissements de portée historique.
Nous travaillons à créer les conditions propices à la réalisation de grands projets au Canada.
Notamment des projets d’infrastructure qui relient notre pays, comme Alto, le train à grande vitesse qui réduit de moitié le temps de trajet entre Québec et Toronto.
En juin, nous avons fait adopter la Loi sur l’unité de l’économie canadienne pour éliminer les obstacles fédéraux au commerce intérieur et accélérer l’approbation des projets d’intérêt national.
En août, nous avons ouvert le Bureau des grands projets, un guichet unique pour faire avancer plus rapidement les projets d’intérêt national.
Des projets qui vont connecter, diversifier et propulser notre économie.
Des projets qui contribueront à augmenter nos exportations vers de nouveaux partenaires.
Des projets qui vont créer des centaines de milliers d’emplois bien rémunérés, de bons emplois syndiqués pour les travailleurs canadiens.
Combiné aux cinq premiers projets, tout ça représente un total de 115 milliards de dollars d’investissements dans l’énergie nucléaire, le GNL, le captage du carbone, les minéraux critiques, et les nouveaux corridors commerciaux.
Ces investissements touchent toutes les régions du Canada et contribuent à la croissance de chacune d’entre elles.
Hier, nous avons annoncé la deuxième tranche de projets.
Cela inclut le projet de mine de graphite de Matawinie dans Lanaudière par l’entreprise Nouveau Monde Graphite.
Cette mine va aider à mener notre transition vers les technologies propres. Elle produit du graphite sphérique, qui est essentiel pour les batteries des véhicules électriques et les systèmes de stockage d’énergie.
L’incidence de ces projets est amplifiée par les stratégies que nous mettons en œuvre dans différents domaines, notamment les minéraux critiques, le train à grande vitesse, l’énergie propre et un « nuage souverain », et lesquelles permettront de créer les conditions d’une économie mieux connectée, plus durable et plus productive.
Notre nouvelle Stratégie industrielle de défense contribuera à tirer parti de l’augmentation de plus de 80 milliards de dollars des dépenses militaires au cours des cinq prochaines années pour faire croître l’industrie canadienne, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité, de l’espace, de la technologie quantique et d’autres technologies à double usage.
Notre Stratégie de compétitivité climatique va contribuer à générer des centaines de milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures nucléaires, hydroélectriques, éoliennes, de stockage et de réseau électrique pour positionner le Canada comme leader de l’économie à faible émission de carbone.
Cette stratégie a trois piliers principaux :
Premièrement, renforcer la tarification du carbone pour l’industrie au Canada pour offrir de la certitude à long terme aux entreprises et investisseurs.
Deuxièmement, élargir les crédits d’impôt pour l’économie propre, pour rendre la transition vers les énergies propres plus abordables pour les industries canadiennes.
Troisièmement, finaliser la réglementation renforcée sur le méthane dans le secteur pétrolier et gazier.
Mesdames et Messieurs, je voudrais faire un point fondamental.
Dans une période d’incertitude, pour bâtir l’avenir, il faut investir dans nos forces. Au Canada – au Québec – l’électricité a toujours été une force.
La bonne nouvelle : nous sommes dans une ère mondiale d’électrification. La demande explose. Pour charger nos véhicules, chauffer nos maisons, développer nos industries et alimenter nos centres de données d’intelligence artificielle – le Canada va plus que doubler sa capacité électrique d’ici 2050.
C’est un grand défi. Mais c’est essentiel.
Pourquoi? Parce que l’électricité propre va protéger notre environnement. Renforcer notre souveraineté. Mais, surtout, c’est la base sur laquelle nous allons bâtir notre avenir économique.
L’accès à de l’énergie propre, fiable et abordable va aussi permettre à nos entreprises de réaliser de grands projets d’investissement dans les minéraux critiques, l’aluminium, le fer, l’acier.
Des projets qui vont créer des milliers d’emplois.
Mieux que n’importe qui, les Québécois comprennent que l’électricité peut forger une économie. Le Québec moderne a été bâti par des visionnaires qui ont misé sur l’électrification.
Aujourd’hui, le Québec se tourne à nouveau vers ses grands bâtisseurs avec des projets comme l’entente avec Terre-Neuve-et-Labrador.
Le gouvernement fédéral aussi va jouer son rôle. Le Budget prévoit des incitatifs pour l’électricité propre, et le Bureau des grands projets va accélérer des projets qui vont faire du Canada une superpuissance énergétique.
Nous sommes déjà en action. Hier, j’ai annoncé un corridor énergétique en Colombie-Britannique qui va ouvrir la porte à des projets de minéraux critiques. C’est avec ce niveau d’ambition que nous allons sortir gagnants.
En plus d’avoir des ambitions globales, nous allons aussi construire des infrastructures locales – de nouveaux hôpitaux, des transports en commun, des installations récréatives, des centres artistiques – grâce au Fonds pour des collectivités fortes, doté de 50 milliards de dollars.
Ce fonds aidera les provinces, les territoires et les municipalités à construire les infrastructures dont ils ont besoin pour bâtir des collectivités fortes.
Un Canada fort, ça veut aussi dire un Montréal fort. Un Québec fort.
De plus, Maisons Canada va contribuer à doubler le rythme de construction de logements en une décennie grâce à de nouvelles technologies industrielles, ce qui permettra de réduire les délais de constructionde 50 %, les coûts de 20 % et les émissions de 20 %.
Nous élargirons nos horizons à l’étranger, tout en construisant chez nous. Nous établissons de nouvelles relations commerciales avec des partenaires fiables pour doubler nos exportations hors des États-Unis au cours de la prochaine décennie.
Ça représente 300 milliards de dollars de nouvelles commandes pour les ressources, les technologies et l’expertise canadiennes. De nouveaux emplois pour les travailleurs canadiens.
Au cours des derniers mois, nous avons signé un accord de libre-échange historique avec l’Indonésie.
Nous avons conclu des accords avec les Émirats arabes unis pour l’intelligence artificielle, avec l’Union européenne pour la défense et avec l’Allemagne pour les minéraux critiques.
Le mois dernier, nous avons entamé des négociations de libre-échange avec les Philippines et la Thaïlande, que nous espérons conclure au cours de la prochaine année, parallèlement à un nouvel accord de libre-échange avec les pays de l'Association des Nations du Sud-Est asiatique (ANASE), qui représentent 20 % du PIB mondial.
Nous réengageons aussi le dialogue avec les géants mondiaux que sont l’Inde et la Chine.
La semaine prochaine, je me rendrai à Abou Dhabi afin de renforcer davantage le partenariat économique entre le Canada et les Émirats arabes unis. Je participerai ensuite au Sommet des dirigeants du G20 à Johannesburg, où je vais consolider les partenariats du Canada avec des géants mondiaux des secteurs de l’énergie, du commerce, de l’intelligence artificielle et de la défense.
L’élan s’accélère, mais nous devons redoubler d’efforts pour améliorer notre productivité, qui est restée à la traîne par rapport au G7 au cours de la dernière décennie.
Pour nous aider à inverser cette tendance, nous bonifions l’avantage fiscal du Canada en matière d’investissement.
Le Budget 2025 prévoit une superdéduction à la productivité visant à renforcer la position du Canada en tant que pays du G7 offrant le régime d’imposition le plus compétitif pour les nouveaux investissements des entreprises.
La superdéduction permet la passation en charges immédiate – une déduction complète – pour une gamme d’actifs, notamment :
- la machinerie de fabrication, l’équipement et les immeubles;
- la production d’énergie propre;
- les brevets, l’infrastructure de réseaux de données et les ordinateurs;
- et les dépenses en capital pour la recherche et le développement.
Nous élargissons les crédits d’impôt à l’investissement pour les investissements dans l’énergie propre, notamment les investissements dans l’électricité propre par les services publics et dans toute une gamme de minéraux critiques. Et ces crédits viennent s’ajouter à la superdéduction.
Ces mesures réduisent le taux effectif marginal d’imposition (le TEMI) du Canada de plus de deux points de pourcentage, pour le faire passer à 13 %.
Ce taux est beaucoup moins élevé que celui des États-Unis, qui s’élève à 17,6 %, même après l’adoption de la One Big Beautiful Bill Act. De plus, il représente environ la moitié du taux du G7, qui est de 25 %.
En plus d’améliorer notre compétitivité fiscale, nous devons attirer des talents.
Le Canada a toujours accueilli des gens du monde entier qui sont chefs de file de leur domaine.
Le Budget 2025 déclenche notre stratégie d’attraction des talents internationaux, dotée d’une somme de 1,7 milliard de dollars, pour recruter plus d’un millier de chercheurs parmi les plus qualifiés au monde.
Pour augmenter le nombre d’immigrants économiques et pour attirer les talentueux titulaires de visas H1-B américains.
Lorsque les entreprises sont confrontées à une concurrence accrue, elles travaillent plus fort, innovent davantage et répondent mieux aux besoins de leurs clients.
Les Canadiens et les Canadiennes profitent alors de prix plus bas, de produits de meilleure qualité et d’un plus grand choix.
Le Budget 2025 permettra de stimuler la concurrence et l’innovation dans l’industrie des télécommunications en permettant aux Canadiens et aux Canadiennes de changer plus facilement leurs forfaits de service Internet ou de téléphonie résidentielle ou cellulaire.
De plus, nous ferons progresser le système bancaire ouvert pour donner aux consommateurs plus de contrôle sur leurs données bancaires et leur offrir un plus grand nombre d’options pour leur argent.
Ces mesures augmenteront la productivité et diminueront les coûts pour la population canadienne.
Finalement, nous transformons le gouvernement pour le rendre plus efficace et efficient.
Nous allons dépenser moins pour investir plus.
Le Budget introduit un nouveau cadre budgétaire qui distingue les dépenses opérationnelles à court terme des investissements en capital à long terme qui renforcent notre économie.
Après une décennie au cours de laquelle les dépenses fédérales ont augmenté de plus de 8 % d’une année à l’autre, soit deux fois le taux de croissance de notre économie, nous réduirons la croissance des dépenses de programmes directes pour l’établir à 0,5 % au cours des cinq prochaines années, et nous équilibrerons le déficit de fonctionnement dans trois ans.
Nous réduisons la taille de la fonction publique de 10 % et nous diminuons de 20 % le recours à des consultants en gestion.
Pour les contribuables canadiens, cet ensemble de décisions difficiles et responsables se traduira par des économies totales de 60 milliards de dollars grâce à la restructuration des opérations, à la centralisation des services internes et à l’optimisation des programmes.
Parallèlement, la part des investissements en capital dans les dépenses totales va plus que doubler, passant de sa moyenne historique de 4 % à près de 9 %.
Ça représente plus de 450 milliards de dollars d’investissements en capital pour attirer les investissements privés dont le Canada a besoin.
Il n’est pas seulement question de ce que nous bâtissons, mais aussi de comment nous bâtissons.
Nous bâtirons de manière inclusive, en partenariat avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
Nous bâtirons en solidarité avec les travailleurs, en créant de bons emplois. Les prochaines décennies seront une période propice pour les travailleurs dans les métiers spécialisés.
Nous construirons de manière durable, en mettant l’accent sur l’énergie à faibles émissions, les transports, le logement et le manufacturier pour renforcer notre compétitivité, car la réduction des émissions n’est pas seulement un devoir moral, c’est aussi un impératif économique.
Par-dessus tout, nous bâtirons en achetant canadien.
Nous serons notre meilleur client. Grâce à notre nouvelle politique d’achat canadien, lorsque le gouvernement dépensera, en priorité, nous allons sélectionner des fournisseurs canadiens.
Acheter canadien donne à nos industries et à nos travailleurs les moyens de contribuer à transformer notre économie en une économie résiliente, afin de bâtir un Canada fort.
Il ne suffit pas seulement d’acheter canadien, il faut aussi créer canadien. C’est primordial d’assurer un support financier à notre secteur culturel.
Nous renforçons les arts et la culture canadienne grâce à un soutien de plus de 750 millions de dollars.
Pour Radio-Canada. Et Téléfilm Canada, l’ONF, la Biosphère de Montréal.
On parle ici de soutien pour notre cinéma, notre télévision, pour nos artistes, nos musiciens, pour nos festivals et notre joie de vivre.
Dans le cadre de ce budget, nous prenons des décisions responsables pour adapter la taille du gouvernement tout en protégeant les programmes sociaux essentiels qui donnent à chaque Canadien et Canadienne une chance équitable de réussir.
Ces programmes essentiels comprennent les services de garde d’enfants, les soins dentaires, l’assurance-médicaments, le Programme national d’alimentation scolaire, ainsi que les transferts en matière de santé, d’éducation et de programmes sociaux dont dépendent les provinces et les territoires.
Pour conclure, il y a deux réponses potentielles face aux droits de douane américains.
Nous pouvons rester accrochés à des plans qui ont été dessinés pour un monde qui n’existe plus.
Ou en faire de nouveaux, faits pour un Canada confiant qui va prospérer dans ce nouveau monde.
Nous pouvons nous cacher, couper le déficit, nous renfermer.
Ça voudrait dire se débarrasser de programmes sociaux essentiels, éliminer les transferts provinciaux et territoriaux pour la santé, l’éducation et les services sociaux, et refuser d’investir pour répondre aux besoins actuels.
Nous choisissons l’autre voie.
Nous prenons des risques et allons investir avec ambition dans notre avenir, comme les Canadiens et Canadiennes l’ont fait dans le passé.
Notre histoire est pleine d’aventuriers, de preneurs de risques et de bâtisseurs.
Notre pays a été forgé par les peuples autochtones et les voyageurs qui ont cartographié le continent, bâti de vastes réseaux d’échanges commerciaux d’un océan à l’autre avant même que les Américains n’aient quitté St-Louis.
Avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Canadiens et Canadiennes se sont unis dans l’objectif de bâtir de grandes choses.
De nouveaux quartiers pour loger des centaines de milliers de vétérans retournant du front.
De nouvelles universités pour lancer de nouvelles carrières.
La Voie maritime du Saint-Laurent, l’autoroute Transcanadienne, l’Expo 67.
Autrefois, nous explorions notre pays. Encore une fois, nous allons tracer de nouvelles voies.
Autrefois, nous bâtissions. Encore une fois, nous allons faire de grands travaux, bâtir vite, bâtir avec ambition.
Autrefois, dans ce pays, nous prenions des risques. Encore une fois, nous allons passer à l’action.
Ensemble, nous choisissons le Canada.
C’est notre pays. C’est votre avenir. Avec le Budget 2025, nous reprenons le contrôle : pour bâtir un Canada fort.
Merci et vive le Canada.