Bonjour, tout le monde.
Je suis heureux d’être de retour chez moi, en Alberta.
Merci, Deborah, ainsi que votre équipe.
J’étais ici, à la Chambre de commerce de Calgary, il y a un an jour pour jour. C’était un jeudi après-midi froid, vingt personnes s’étaient présentées, et Deborah avait apporté des petits gâteaux.
Aujourd’hui, c’est une journée importante pour ma province et notre pays, et nous savourons du bœuf albertain en compagnie de plus de 1 000 dirigeants d’entreprises et leaders communautaires. Ça va vraiment de mieux en mieux.
Les gens de Calgary et de l’Alberta ont toujours été audacieux.
Ici, l’ingéniosité est une ressource aussi puissante que ce qui se trouve sous nos pieds.
Grâce à cette attitude, de grandes entreprises canadiennes ont vu le jour, que l’on pense à WestJet, TC Énergie ou Canadian Natural, pour n’en nommer que quelques-unes.
Après tout, Calgary, qui était à l’origine un fort sur la Bow, est devenue une capitale mondiale de l’énergie en une seule génération. C’est la preuve que, lorsque les Albertains s’y mettent, ils ne font pas que surmonter le défi devant eux, ils ouvrent des champs de possibilités encore inexplorés au Canada.
Plus que jamais, nous avons besoin de gens qui ont cette attitude.
L’économie mondiale évolue rapidement.
À l’heure où les États-Unis transforment toutes leurs relations commerciales, plusieurs de nos forces d’hier – fondées sur nos liens étroits avec ce pays – sont devenues nos vulnérabilités.
L’an dernier, plus des trois quarts de nos exportations étaient destinés aux États-Unis.
Plus de 90 % de nos exportations de bois d’œuvre, d’aluminium et d’acier.
Et plus de 95 % de toutes nos exportations d’énergie sont allées aux États-Unis.
Cette étroite interdépendance, qui était auparavant une force, est maintenant une faiblesse.
Nous estimons que les droits de douane américains et l’incertitude qu’ils causent effaceront 50 milliards de dollars de notre économie – l’équivalent de 1 300 $ par Canadien.
Et le changement se produit rapidement. Il s’agit d’une rupture, et non d’une transition, ce qui signifie que notre stratégie économique doit changer radicalement et rapidement.
La nostalgie, ce n’est pas une stratégie.
Les États-Unis ont changé. C’est leur droit.
Nous devons nous adapter. C’est notre impératif.
Le Budget 2025 du gouvernement fédéral est la stratégie qui permettra au Canada de surmonter ce défi et d’en ressortir encore plus forts.
Notre plan vise à mobiliser mille milliards de dollars en investissements au Canada au cours des cinq prochaines années.
À eux seuls, ces investissements contribueront à augmenter notre PIB de plus de 3,5 %, soit 3 500 $ pour chaque travailleur canadien – deux fois ce que les États-Unis nous enlèvent.
Le budget nous donne les outils pour bâtir un Canada fort. Il s’agit d’une stratégie pour un Canada confiant qui prend son avenir en main.
Nous générons des investissements de portée historiqueen créant les conditions propices à la réalisation de grandes choses en Alberta et partout au Canada.
En juin, nous avons fait adopter la Loi sur l’unité de l’économie canadienne pour éliminer les obstacles fédéraux au commerce intérieur et accélérer l’approbation de projets d’intérêt national.
En août, nous avons ouvert le Bureau des grands projets, dont le siège est ici, à Calgary. C’est un guichet unique pour faire avancer plus rapidement les projets d’intérêt national.
Et nous avons la chance d’avoir la Calgarienne Dawn Farrell comme PDG.
Dawn, qui a plus de 35 ans d’expérience, notamment comme PDG et présidente de Trans Mountain et PDG de TransAlta, connaît le secteur de l’énergie et sait comment bâtir de grandes choses.
Jusqu’ici, nous avons soumis à l’examen du Bureau des grands projets deux séries de projets qui représentent plus de 116 milliards de dollars en investissements dans le gaz naturel liquéfié, l’énergie nucléaire, l’hydroélectricité et les minéraux critiques ainsi que de nouveaux corridors commerciaux et énergétiques.
Ces projets font partie de stratégies plus vastes, que l’on pense à celles qui vont permettre de réaliser le plein potentiel de notre pays en tant que superpuissance énergétique, de construire un réseau de train à grande vitesse ou d’être à l’avant-garde des infrastructures souveraines de données et d’intelligence artificielle. Grâce à ces stratégies, nous pourrons avoir une économie canadienne plus connectée, plus forte et plus durable.
Et c’est pour cette raison que je suis à Calgary aujourd’hui.
Ce matin, la première ministre Smith et moi avons signé un protocole d’accord. Cet accord-cadre nous aidera à bâtir une économie plus compétitive, indépendante et durable en Alberta et partout au Canada.
Ensemble, nous allons améliorer la collaboration fédérale-provinciale dans le secteur de l’énergie en vue d’exploiter le plein potentiel des ressources énergétiques de l’Alberta, d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050 et de créer des centaines de milliers de nouvelles carrières bien rémunérées.
Voici comment nous allons y arriver.
Le gouvernement du Canada mettra en place un processus d’approbation clair et efficace en vue de la construction et du financement d’un oléoduc par le secteur privé. Dans le cadre de cette initiative, les peuples autochtones bénéficieraient d’une prise de participation et de retombées. De plus, en travaillant ensemble à l’intérieur d’un nouvel accord de coopération, nous allons maximiser les avantages de l’approche « un projet, une évaluation » pour le volet albertain de chaque projet.
L’oléoduc va transporter au moins un million de barils de bitume albertain à faibles émissions par jour, en privilégiant les tracés qui améliorent l’accès aux nouveaux marchés asiatiques.
Ce nouvel oléoduc s’ajouterait à l’agrandissement du réseau de Trans Mountain, pour un ajout de 300 000 à 400 000 barils albertains par jour.
Ces projets peuvent permettre de diversifier nos exportations et de réduire les ventes au rabais vers les marchés américains, tout en améliorant notre indépendance et notre prospérité.
Pour que cela soit possible, notre protocole d’accord prévoit la mise en place de Pathways Plus (Nouvelles voies). Car si nous voulons soutenir la concurrence à long terme, l’énergie ne doit pas seulement être à faible coût, mais aussi à faibles émissions de carbone.
L’initiative Nouvelles voies sera le plus vaste projet de captage, d’utilisation et de stockage du carbone dans le monde. En effet, il réduira les émissions de telle sorte que ce sera l’équivalent de retirer 90 % des voitures et camions des routes albertaines.
De plus, ce projet fera en sorte que le pétrole albertain sera parmi ceux générant les plus faibles émissions dans le monde. Et il a le potentiel de créer une toute nouvelle industrie au Canada. Tout comme l’Alberta l’a fait avec les sables bitumineux quand j’étais jeune.
Le protocole d’accord privilégie la réalisation de projets en partenariat, dans le cadre d’un fédéralisme coopératif.
Une coopération entre le gouvernement fédéral et le gouvernement de l’Alberta.
Une coopération qui garantit que chaque projet offre des avantages économiques ainsi que des possibilités de partenariat et de copropriété aux peuples autochtones.
Une coopération qui reconnaît que les habitants de la Colombie-Britannique doivent bénéficier des importantes retombées économiques et financières des projets qui les concernent. Cet accord entre l’Alberta et le Canada va bien au-delà des oléoducs. Il ouvre la voie à une transformation industrielle.
Dans le cadre de cet accord, le Canada et l’Alberta collaboreront à plusieurs projets visant à répondre à la demande croissante en énergie des consommateurs et des industries, notamment grâce à de nouvelles centrales nucléaires et à de nouvelles interconnexions avec les provinces voisines qui permettront d’améliorer l’accessibilité financière, d’accroître la résilience et de réduire les émissions.
Nous travaillerons également à mettre en place des centres de données souverains sur l’IA qui créeront des possibilités pour l’écosystème florissant de l’IA en Alberta et au Canada, tout en protégeant l’indépendance de nos renseignements et de nos algorithmes.
Nous allons réaliser de grandes choses, et le faire de façon durable.
Notre nouvelle Stratégie de compétitivité climatique est notre plan pour stimuler la croissance tout en réduisant nos émissions.
Cette stratégie va aider à générer des centaines de milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures nucléaires, hydroélectriques, éoliennes, de stockage et de réseau électrique afin de faire du Canada un chef de file de l’économie à faibles émissions de carbone.
Au début de la nouvelle année, le gouvernement rendra publique sa nouvelle stratégie en matière d’électricité, qui fournira les outils nécessaires et tracera la voie à suivre pour doubler la capacité du réseau d’électricité propre à l’échelle du Canada.
Alimenter notre pays en énergie provenant de sources propres telles que l’hydroélectricité, l’énergie éolienne, l’énergie solaire et l’énergie nucléaire ne permet pas seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de donner au Canada un avantage concurrentiel dans l’économie propre de demain.
L’accord annoncé aujourd’hui s’aligne sur les trois principaux piliers de notre Stratégie de compétitivité climatique :
Le premier pilier consiste à renforcer la tarification du carbone pour l’industrie au Canada pour offrir de la certitude à long terme aux entreprises et investisseurs.
Aux termes du protocole d’accord, l’Alberta s’engage à renforcer le programme TIER, qui augmentera le prix de crédit minimal réel jusqu’à ce qu’il atteigne 130 $ la tonne.
Dans le cadre du protocole d’accord, le Canada et l’Alberta conviennent d’élaborer ensemble une tarification du carbone à long terme qui est concurrentielle à l’échelle mondiale, afin d’apporter plus de clarté aux entreprises de l’Alberta, et s’engagent à la respecter.
Deuxièmement, dans le Budget, nous avons augmenté nos crédits d’impôt à l’investissement dans l’économie propre, en particulier ceux pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone, le transport d’électricité, l’énergie nucléaire et les interconnexions.
Les entreprises privées bénéficieront également de la nouvelle superdéduction à la productivité établie dans le Budget, qui favorise la passation en charges immédiate – une déduction complète – pour une grande gamme d’actifs.
Fait important à noter : ces deux mesures sont cumulables, elles abaissent le taux effectif marginal d’imposition à l’investissement du Canada à 13 % et elles font grimper à 4,5 % l’avantage fiscal du Canada par rapport aux États-Unis.
Le troisième pilier de notre Stratégie de compétitivité climatique est de renforcer la règlementation sur le méthane dans le secteur du pétrole et du gaz.
Dans le cadre de l’accord, l’Alberta s’engage à réduire ses émissions de méthane de 75 % par rapport aux niveaux de 2014.
Afin d’assurer la clarté de la réglementation, le gouvernement fédéral supprimera le plafond d’émissions une fois que tous les engagements mutuels pris dans le cadre du protocole d’accord auront été respectés.
Le Canada prendra également des mesures pour permettre l’exportation de bitume vers l’Asie, notamment en modifiant l’interdiction visant les pétroliers, le cas échéant.
De plus, par l’entremise du Bureau des grands projets et de notre nouvel accord de coopération, le gouvernement du Canada veillera à ce que les autorisations en matière de réglementation soient accordées efficacement et rapidement.
Les gouvernements du Canada et de l’Alberta reconnaissent que toutes ces mesures sont nécessaires, mais qu’elles ne suffisent pas. Pour réaliser la construction d’un oléoduc, il faudra également :
- trouver un partenaire du secteur privé.
- établir un dialogue constructif et un partenariat solide avec la Colombie-Britannique.
- veiller à une collaboration étroite entre le gouvernement fédéral, l’Alberta, la Colombie-Britannique et les peuples autochtones, et tenir des consultations approfondies.
- s’assurer que les peuples autochtones ont des possibilités concrètes de prise de participation et qu’ils profitent des retombées économiques.
Nous veillerons à renforcer nos collectivités grâce au Fonds pour bâtir des collectivités fortes, assorti d’une enveloppe de 50 milliards de dollars, qui permettra de financer la construction de nouveaux hôpitaux, de réseaux de transport en commun et de centres récréatifs et culturels.
Maisons Canada collaborera avec les municipalités afin d’accélérer la construction de logements en utilisant de nouvelles technologies d’usine, ce qui permettra de réduire de 50 % les échéanciers de construction, de 20 % les coûts et de 20 % les émissions.
Ces travaux sont déjà en cours en Alberta.
En effet, à Edmonton, Maisons Canada a lancé l’un de ses premiers projets, soit la construction de 355 logements sur les terrains du Village à Griesbach.
Pendant que nous construisons chez nous, nous diversifions aussi nos partenariats en matière d’exportations et d’investissements dans le monde entier.
Nous établissons des relations commerciales plus solides avec de nouveaux partenaires fiables pour doubler nos exportations hors des États-Unis au cours de la prochaine décennie.
Ça représente 300 milliards de dollars de nouvelles commandes pour les ressources, les technologies et l’expertise canadiennes. De nouveaux emplois pour les travailleurs d’ici, en Alberta, et de partout au Canada.
Au cours des six derniers mois, nous avons conclu des accords avec l’Union européenne, l’Allemagne, la Suède et l’Indonésie.
La semaine dernière, nous avons convenu d’entamer des négociations approfondies en vue de conclure des accords de libre-échange avec l’Inde et les Émirats arabes unis.
Les Émirats arabes unis se sont également engagés à investir 70 milliards de dollars au Canada, ce qui constitue un véritable geste de confiance à l’égard de notre économie et le plus important engagement d’investissement direct étranger de l’histoire du Canada.
Comme en témoigne l’accord conclu aujourd’hui, nous sommes conscients que ce n’est pas seulement ce que nous bâtissons qui compte, mais aussi la manière dont nous le faisons.
Nous bâtirons de manière inclusive, en partenariat avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
Nous bâtirons en solidarité avec les travailleurs, en créant de bons emplois syndiqués. Les prochaines décennies seront une période exceptionnelle pour les métiers spécialisés.
Nous bâtirons de manière durable, en mettant l’accent sur les énergies à faibles émissions, les transports, le logement et l’industrie manufacturière afin de renforcer notre compétitivité, parce que la réduction des émissions n’est pas seulement un devoir moral, c’est aussi un impératif économique.
Avant tout, nous bâtirons en achetant canadien.
Nous serons notre meilleur client.
Lorsque nous construirons de nouveaux ports, de nouvelles mines et des millions de nouveaux logements, nous le ferons à l’échelle du pays, avec des travailleurs canadiens, de l’acier canadien et du bois canadien.
Avant de conclure, permettez-moi d’affirmer clairement que pour mobiliser les investissements de portée historique dont nous avons besoin pour faire croître notre économie, il nous faut transformer le gouvernement pour le rendre plus efficace.
C’est pourquoi nous réduisons nos dépenses afin de pouvoir investir plus.
Après une décennie au cours de laquelle les dépenses fédérales ont augmenté de plus de 8 % par an, soit deux fois plus que le taux de croissance de notre économie, nous réduisons la croissance des dépenses directes des programmes à seulement 0,5 % par an au cours des cinq prochaines années.
Nous réduisons la taille de la fonction publique de 10 %. Et nous réduisons le nombre de consultants en gestion de 20 %.
Grâce à un ensemble de choix pragmatiques et responsables, nous permettrons aux contribuables canadiens d’économiser 60 milliards de dollars par la restructuration des opérations, la consolidation des services internes et le redressement des programmes.
Nous équilibrerons le déficit d’exploitation en trois ans.
Nous allons doubler la part des investissements en capital dans les dépenses totales : elle va passer de sa moyenne historique de 4 % à près de 9 %.
Ça représente plus de 450 milliards de dollars d’investissements en capital sur 5 ans pour attirer les investissements privés dont le Canada a besoin.
Tout en investissant dans l’avenir et en redéfinissant la taille de l’administration publique, nous protégerons les programmes sociaux essentiels qui offrent à chaque Canadien et Canadienne une chance équitable de progresser.
Cela comprend les services de garde, les soins dentaires, l’assurance-médicaments et le Programme national d’alimentation scolaire, ainsi que les transferts en matière de santé, d’éducation et de services sociaux sur lesquels comptent les provinces et les territoires.
En conclusion, il existe deux réponses possibles aux droits de douane américains.
Nous pouvons nous replier sur nous-mêmes, réduire le déficit, baisser les bras et, comme le chantait le groupe Tragically Hip dans sa chanson « Trickle Down », attendre les effets des retombées.
Cependant, cela voudrait dire sacrifier nos principaux programmes sociaux, tout en renonçant à investir dans ce dont nous avons besoin aujourd’hui.
Ou encore, nous pouvons prendre des risques et investir audacieusement dans notre avenir, comme l’ont fait les Albertains par le passé.
Je suis né juste au nord de la frontière de l’Alberta, à Fort Smith, à une époque où les sables bitumineux n’étaient qu’un concept qui intéressait peu de gens, à l’exception de quelques rêveurs et bâtisseurs.
Lorsque je suis arrivé au collège à Edmonton, les sables bitumineux étaient déjà devenus l’une des plus grandes industries du Canada, grâce au brio de nos scientifiques, au dynamisme de nos entrepreneurs, au soutien de nos gouvernements et, surtout, au dévouement de nos travailleurs qualifiés.
Voilà à quoi peut ressembler ce que nous pouvons accomplir ensemble aujourd’hui.
Nous avions autrefois l’habitude de faire de l’exploration. Aujourd’hui, nous allons tracer de nouvelles voies.
Nous avions autrefois l’habitude de bâtir. Aujourd’hui, nous allons bâtir en grand, bâtir rapidement et bâtir avec audace.
Nous avions autrefois l’habitude de prendre des risques. Aujourd’hui, nous allons à nouveau faire preuve d’initiative.
Je tiens à remercier la première ministre Smith d’avoir travaillé avec autant de détermination afin d’ouvrir la voie à de nouvelles possibilités qui permettront de renforcer l’Alberta et le Canada, de les rendre plus durables et plus prospères.
Je connais bien l’Alberta, et je suis persuadé et enthousiaste à l’idée que les personnes ici aujourd’hui et celles qu’elles représentent relèveront le défi de bâtir ensemble, avec nos voisins et les Premières Nations, pour le bien de tous.
C’est notre pays. C’est votre avenir.
Nous reprenons le contrôle pour bâtir une Alberta forte et un Canada fort.
Merci.