Transcription - Le PM Trudeau prononce une allocution devant le Sénat de la République du Mexique à Mexico
Le PM Trudeau prononce une allocution devant le Sénat de la République du Mexique à Mexico
Good morning. Bonjour. Buenos dias.
C’est un immense honneur d’être ici ce matin. Merci de m’accueillir comme un invité, un partenaire et un ami. Je sais que votre pays a traversé une période particulièrement difficile et que vous vous relevez actuellement non pas d’un, mais de deux séismes dévastateurs ainsi que d’un ouragan. Au nom de tous les Canadiens, permettez-moi d’offrir mes sincères condoléances à la population du Mexique. Nous sommes avec vous et vous avez notre soutien.
(Applaudissements)
Et tout comme vous avez été là pour nous pendant que nous combattions les feux de forêt qui faisaient rage, nous serons à vos côtés pendant que vous travaillez à rétablir la situation. Pas seulement parce que nous partageons le même continent. Nous avons beaucoup plus que cela en commun. Nos liens bilatéraux sont plus solides que jamais. Nos économies sont étroitement intégrées. Nous sommes solidaires sur la scène mondiale. Et nous avons une vision commune du progrès.
En fait, même si vous n’étiez pas notre voisin, vous seriez quand même notre partenaire et notre ami. Et cela, à mon avis, est beaucoup plus important qu’une simple situation géographique.
(Applaudissements)
Durant les périodes d’incertitude et d’imprévisibilité, nous savons que nous rencontrerons des difficultés. Mais si nous leur faisons face ensemble, je sais que nous les surmonterons. Les liens qui unissent le Canada et le Mexique et, par-dessus tout, celui qui unit nos populations, deviennent plus solides chaque jour. Chaque année, plus de deux millions de Canadiens fuient le froid pour venir profiter de la chaleur du Mexique. Et cela n’est pas surprenant – votre pays accueille nos citoyens à bras ouverts et avec une hospitalité sans pareille. Et les Mexicains visitent le Canada par dizaines de milliers chaque année pour voyager, travailler et étudier.
Nous avons récemment levé l’obligation de visas pour les citoyens du Mexique afin de démontrer au reste du monde que le Mexique et le Canada sont des partenaires naturels et les voyages au Canada en provenance du Mexique ont par conséquent augmenté de façon considérable. On ajoute régulièrement des vols qui relient nos plus grandes villes et nous sommes plus connectés que jamais.
Nos ministres travaillent avec les vôtres dans des domaines comme l’agriculture et l’énergie, en passant par les transports et le commerce. Et cela ne se limite pas à notre gouvernement fédéral – nos partenaires provinciaux ouvrent des bureaux au Mexique à mesure qu’ils établissent et développent leurs propres relations avec votre pays. Et au cœur de ces partenariats en plein essor réside une vérité fondamentale : nos économies sont étroitement intégrées, et cette intégration est plus importante aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été.
La zone de l’Accord de libre-échange nord-américain constitue le marché le plus vaste du monde. Ensemble, nous représentons plus du quart du PIB mondial, et nous ne sommes que trois pays. C’est assez incroyable. Cependant, concentrons-nous sur le Canada et le Mexique. L’année dernière, la valeur de notre commerce bilatéral atteignait 40 milliards de dollars. Certaines de nos plus grandes sociétés respectives ont des activités dans l’autre pays, notamment la Banque Scotia et Magna ici, et le Grupo Bimbo et Tenaris chez nous. Nous comprenons qu’il est important de travailler ensemble. Parce que lorsque l’un de nous réussit, l’autre réussit également.
Mais nos efforts vont beaucoup plus loin que le commerce et les affaires. Le Canada et le Mexique se sont fièrement épaulés sur la scène mondiale pour s’attaquer à certains des enjeux les plus urgents de notre génération. Les changements climatiques en sont le parfait exemple, et le Mexique est reconnu dans le monde comme étant un chef de file fier et progressiste à cet égard. Merci de votre leadership.
(Applaudissements)
Nos pays partagent la vision d’un avenir plus propre et plus prospère pour tous. Et nous savons également que nous ne pouvons pas laisser à nos enfants et à nos petits enfants le fardeau de résoudre un dossier comme celui des changements climatiques. Pendant trop longtemps, les politiciens ont été enclins à pelleter ce problème vers l’avant et à laisser à leurs successeurs la tâche difficile de le gérer. Mais le Canada et le Mexique savent que cette approche ne suffit plus.
Dans les dernières années, nous avons mené la charge sur l’Accord de Paris, sur l’amendement Kigali au Protocole de Montréal par le biais du groupe de travail Canada-Mexique sur l’environnement. Et ensemble, nous avons l’opportunité de faire encore plus pour notre planète et pour nos citoyens avec la modernisation de l’ALENA.
Mais nos efforts internationaux ne se limitent pas au changement climatique. Nos pays ont collaboré dans de nombreux dossiers mondiaux, notamment en matière de sécurité et de protection des droits de la personne. Le Canada et le Mexique sont tous les deux membres du Groupe de Lima, dans le cadre duquel ils travaillent avec d’autres pays de la région pour remédier à la crise actuelle au Venezuela. Le Canada et le Mexique ne peuvent en aucun cas rester indifférents à des violations aussi odieuses de la démocratie, des droits de la personne et de la règle du droit. Nous allons continuer...
(Applaudissements)
Nous allons continuer à travailler avec nos partenaires d’Amérique latine en vue du rétablissement de la démocratie. Que ce soit au G20, à l’APEC, à l’OCDE, aux Nations Unies ou au sein de tout autre organisme international, nos pays se concentrent sur l’édification d’un monde plus sûr et plus prospère pour tous, parce que c’est ce que signifie le fait d’appartenir à une communauté d’envergure mondiale.
Toutefois, dans notre société de plus en plus mondialisée, nous voyons des gens qui ont peur d’être abandonnés. L’isolationnisme a de la prise à trop d’endroits dans le monde, mais il ne faut pas que nos populations succombent à la peur. Nous, comme leaders, nous ne devons pas non plus succomber à la peur. Notre défi consiste à veiller à ce que chacun profite de la croissance économique. C’est ce que nous faisons en cherchant à concrétiser une vision ambitieuse, progressiste, de ce à quoi l’avenir peut – et devrait – ressembler.
Comme dirigeants, nous devons rester bien concentrés sur la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour s’y joindre. Nous savons que la classe moyenne mexicaine est en croissance. Pour maintenir cette croissance et pour offrir aux familles le soutien dont elles ont besoin pour prospérer, les travailleurs – ici au Canada et ailleurs dans le monde – doivent avoir confiance qu’ils conserveront leur emploi. Nous devons nous assurer que les travailleurs sont protégés par des normes du travail progressistes. Ils doivent savoir que leur gouvernement, leur employeur, les protègent.
(Applaudissements)
C’est avec des normes du travail progressistes que nous veillons à ce qu’un ALÉNA modernisé non seulement stimule un commerce libre et équitable, mais reçoive aussi un appui durable de la part de la population. Les économies du Canada, du Mexique et des États-Unis ont beaucoup profité du commerce depuis un quart de siècle. Mais pour que cet agenda de croissance soit bien reçu, il faut que les retombées du commerce soient partagées équitablement. Donc, nous devons rechercher des ententes commerciales qui sont gagnantes pour tous, ce qui aidera les travailleurs de toute l’Amérique du Nord à obtenir de meilleures normes, de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.
Nous devons prioriser les politiques économiques qui, quotidiennement, viennent en aide aux citoyens, que ce soit en offrant une baisse d’impôt aux gens de la classe moyenne, ou en leur donnant plus d’argent pour élever leurs enfants. Cela signifie aussi que tous les accords commerciaux futurs devraient être progressistes. L’accord conclu récemment entre le Canada et l’Union européenne en est un très bel exemple.
Et nous devons faire progresser les choses au chapitre de l’égalité des sexes. C’est un principe auquel tous les pays du monde devraient se rallier.
(Applaudissements)
Après tout, nous savons que la réussite de toute société dépend de la participation des femmes à l’ensemble de la vie sociale, économique et politique parce que quand les femmes réussissent, nous réussissons tous.
(Acclamations et applaudissements)
C’est pourquoi le Canada remercie le Mexique d’appuyer l’ajout d’un chapitre sur l’égalité des sexes dans le cadre de la modernisation de l’ALÉNA. Puisque nous avons l’occasion de mettre à jour un accord qui remonte à des dizaines d’années, il s’agit d’une mesure progressiste que nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer.
Mes amis, le Canada et le Mexique sont partenaires depuis des dizaines d’années et, ensemble, nous avons vécu beaucoup de réussites. Cependant, nous avons encore du travail à faire – notamment en ce qui concerne les droits de la personne. Comme je l’ai dit à l’ONU il y a quelques semaines, au Canada, nous faisons face à une tragédie nationale qui perdure et qui a trait aux femmes et aux filles autochtones disparues et assassinées. Nous devons nous améliorer à cet égard. Et pas plus tard qu’hier, j’ai rencontré des dirigeants de la société civile ici, à Mexico, et j’ai entendu des témoignages de traitements inacceptables subis par les femmes et les filles. Peu importe où nous regardons, la violence à l’endroit des femmes et des filles est présente dans toutes les sphères de la vie; des studios de Hollywood aux espaces publics virtuels en passant par les enceintes de nos Parlements.
Je vous mets au défi, en tant que Sénat paritaire, de vous servir des pouvoirs que vous détenez pour continuer de promouvoir vigoureusement les droits des femmes et des filles au Mexique et dans le monde.
(Applaudissements nourris)
Nous devons nous inspirer des paroles éloquentes écrites derrière moi :
« Entre los Individuos, como entre Las Naciones, El respeto al derecho ajeno es la paz. »
(Traduction simultanée)
Entre les gens comme entre les pays, le respect des droits des autres est la paix.
(Fin de la traduction)
(Applaudissements)
Nous pouvons atteindre cette paix ensemble. À titre d’exemple, l’année dernière, le président Peña Nieto et moi avons été témoins de la signature historique d’un protocole d’entente durant son passage à Ottawa. Nos pays se sont engagés à élargir leur coopération relativement aux questions autochtones – plus précisément, quant à la façon d’améliorer la qualité de vie des communautés autochtones au Canada et au Mexique.
Mesdames et messieurs, au cours des années qui viennent, dans les nombreux défis auxquels nous ferons face, nous devons travailler ensemble. L’Amérique du Nord ne sera forte que si le Mexique, le Canada et les États-Unis sont forts. Nous sommes partenaires – chacun de nous. Et même face à l’imprévisibilité et au changement, nous ne devons pas l’oublier.
En partageant et en collaborant, nous pouvons opérer de réels changements dans l’intérêt de notre classe moyenne en essor, de manière significative et durable. Comme je l’ai dit au début, la relation entre nos deux pays transcende la géographie. Je le sais, vous le savez et nos populations le savent.
Puissions-nous être partenaires et amis à jamais pour un meilleur Canada, un meilleur Mexique et un monde meilleur. Viva Canada y viva México!
(Applaudissements)