Bonjour à tous. Merci d’être des nôtres. Aujourd’hui, je veux vous parler d’un aspect trop souvent ignoré lorsque nous évoquons l’histoire du Canada. Je parle des contributions essentielles des Canadiens noirs à notre tissu national. Mathieu de Costa, Lincoln Alexander, Jean Augustine, Viola Desmond, Dany Laferrière. Ce ne sont là que quelques personnes d’ascendance africaine qui ont fait du Canada le pays que nous connaissons aujourd’hui. Et pourtant, leur histoire passe trop souvent sous silence, reléguée aux notes de bas de page de nos manuels d’histoire. Pourquoi? Parce que des siècles d’oppression inhérente, de racisme systémique et de discrimination se sont enracinés. Oui, même au Canada, le progrès n’est pas ressenti pour tous de façon égale. Il ne fait aucun doute que des préjugés inconscients existent, et les Canadiens noirs sont particulièrement vulnérables à cette iniquité. On entend trop souvent le témoignage de jeunes femmes et de jeunes hommes de partout au pays qui sont d’abord jugés en fonction de la couleur de leur peau. Les expériences de vie de ces gens face au racisme et à la discrimination intersectionnelle soulignent la nécessité de toujours chercher à faire mieux comme Canadiens.

Partout au Canada, des personnes d’ascendance africaine souhaitent avoir de bons emplois bien rémunérés, un niveau de scolarité plus élevé et l’occasion de participer de façon égale à toutes les facettes de la société canadienne. Mais, en réalité, beaucoup trop d’entre eux vivent dans la pauvreté, ont des problèmes de santé, ont un niveau de scolarité moins élevé et sont surreprésentés au sein du système de justice pénale. Nous pouvons et nous devons faire mieux.

C’est pourquoi, aujourd’hui, nous nous joignons à des dirigeants de toute la communauté internationale pour franchir un important pas vers l’avant. Aujourd’hui, nous avons annoncé que le Canada reconnaît officiellement la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.

Cette décennie, qui va de 2015 à 2024, nous permet de mettre en valeur et de célébrer les importantes contributions que les gens d’ascendance africaine ont apportées à la société canadienne. Mais, par-dessus tout, elle définit un cadre de reconnaissance, de justice et de développement pour nos citoyens. Reconnaître cette décennie, c’est reconnaître que les gens d’ascendance africaine représentent un groupe distinct dont les droits doivent être promus et protégés, et dont l’histoire, la culture et les contributions doivent être respectées.

En octobre 2016, notre gouvernement a invité le groupe de travail d’experts des Nations Unies sur les personnes d’ascendance africaine au Canada. Ces membres ont effectué des visites à Ottawa, Toronto, Halifax et Montréal.  Ils ont salué, entre autres, notre nouvelle initiative qui consiste à mettre en place un appareil judiciaire à reflétant la composition de notre pays. Cela dit, même si le Canada a la réputation de promouvoir le multiculturalisme et de valoriser la diversité, le groupe de travail a exprimé des préoccupations quant à la situation de nombreux Canadiens noirs.  Particulièrement, le fléau du racisme à l’égard des Noirs. C’est évident qu’il reste beaucoup de travail à faire.

Ici, au Canada plus d’un million de Canadiens s’identifient comme étant noirs. Les mots que nous utilisons et les gestes que nous posons comptent. La priorité absolue de notre gouvernement consiste à produire des résultats pour la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Les investissements que nous avons faits amélioreront la vie de tous les Canadiens, y compris les gens d’ascendance africaine. Des programmes comme l’Allocation canadienne pour enfants aident les parents à assumer les coûts élevés nécessaires pour s’occuper de leurs enfants. La bonification du Régime de pensions du Canada aidera les personnes âgées à prendre leur retraite dans la sécurité et la dignité. Des programmes de bourses d’études plus généreux aident les étudiants à revenu faible ou moyen à aller au collège et à l’université, et nous investissons des milliards de dollars dans des services de garde d’enfants abordables. Notre Stratégie nationale en matière de logement éliminera l’insécurité liée au logement pour beaucoup de Canadiens vulnérables, et d’importants investissements dans le programme Emplois d’été Canada aident les adolescents et les jeunes adultes à faire leurs débuts dans le monde du travail.

Nous avons entendu des gens et des organisations de partout au Canada, comme la Fédération des Canadiens noirs et d’autres groupes, nous dire qu’en tant que gouvernement, nous devons en faire plus pour appuyer spécifiquement les Canadiens noirs. La Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine de l’ONU propose d’accroître la capacité de recherche et la collecte de données afin d’obtenir une meilleure vue d’ensemble des difficultés particulières auxquelles font face les Canadiens noirs. Et cela a du sens : la façon dont nous recueillons et communiquons les données est insuffisante. Pour établir des politiques fondées sur des données probantes, il faut améliorer le système actuel.

On nous a exprimé le besoin d’un engagement communautaire accru et de projets de développement. L’année dernière seulement, dans le cadre du Programme du multiculturalisme, notre ministre du Patrimoine canadien a annoncé un financement de 5,5 millions de dollars pour des projets communautaires d’abord axés sur l’élimination de la discrimination, du racisme et des préjugés. Ces projets visent à promouvoir la diversité et la compréhension interculturelle tout en prônant une société intégrée et inclusive sur le plan social. Nous devons en faire plus afin de doter les organismes communautaires des outils nécessaires pour éduquer les gens au sujet du racisme à l’égard des Noirs, des préjugés inconscients et des privilèges inhérents. 

Soutenir ce type d’efforts déployés par les citoyens est un moyen important de créer des milieux de travail, des écoles et des communautés plus inclusifs. Nous savons que les interactions entre les Canadiens noirs et le système correctionnel comportent une série de défis, qu’il s’agisse de la discrimination dans les forces policières ou de la surreprésentation dans nos prisons. Le pourcentage de détenus noirs dans nos prisons fédérales est de 8,6 p. 100 même si les Canadiens noirs de forment que 3,5 p. 100 de la population générale. Nous avons entendu parler de ces problèmes par la Fédération des Canadiens noirs, entre autres, et nous savons qu’il faut les résoudre.

Enfin, des citoyens et des groupes nous ont fait part des défis particuliers auxquels font face les Canadiens noirs en matière de santé mentale. Nos récents investissements dans les soins de santé mentale que nous avons négociés dans le cadre d’accords provinciaux et territoriaux sur la santé permettront d’entreprendre ce travail et nous aiderons à soutenir les Canadiens noirs. Au moment où nous approchons du Mois de l’histoire des Noirs, il est important de reconnaître que l’histoire des Noirs, c’est l’histoire du Canada. Ainsi, résoudre les difficultés auxquelles font face les Canadiens noir exige la participation de tous les Canadiens. En reconnaissant la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, le Canada s’engage à créer un avenir meilleur pour les Canadiens noirs; un avenir où ils participeront de façon pleine et égale à la société dans l’ensemble de la vie politique, sociale et économique. En travaillant ensemble, nous pouvons combattre le racisme et la discrimination dirigés vers les Noirs et obtenir de meilleurs résultats pour les Canadiens noirs.

Avant de terminer, j’aimerais saluer les membres du caucus qui sont à mes côtés cet après-midi pour le leadership incroyable dont ils ont fait preuve au cours des deux dernières années, et je veux évidemment également remercier les leaders communautaires qui sont présents avec nous aujourd’hui. Merci aussi à toutes les femmes et à tous les hommes qui travaillent d’arrache-pied pour promouvoir les droits de la communauté noire ainsi que ceux des Autochtones et des personnes racialisées d’un bout à l’autre du pays. Merci encore d’être des nôtres pour cette journée importante. On a fait beaucoup de travail pour arriver jusqu’ici, mais on a encore plus de travail devant nous qu’on va faire ensemble.