Transcription - Le Canada se joint au nouvel engagement en matière d’investissements de défense de l’OTAN
Le Canada se joint au nouvel engagement en matière d’investissements de défense de l’OTAN
Il y a plus de 70 ans que l’OTAN a vu le jour dans un contexte de bouleversement de l’ordre mondial. Pour renforcer notre résilience face au choc, pour protéger notre pays collectif et pour affirmer cette vérité durable que nous sommes plus forts ensemble.
Ce sommet a aussi lieu à un moment où le Canada est en transformation, de même que ses Alliés de l’OTAN. Le système international fondé sur des règles sur lequel l’Alliance s’est appuyée connaît des pressions sans précédent, et les menaces que subissent les différents États membres évoluent sans cesse. Elles varient en forme et en gravité. Et, en même temps, la relation du Canada avec l’OTAN s'adapte aux événements. Pour remettre tout cela en contexte, pendant plus d’un siècle, le Canada a été un exportateur net de sécurité en Europe. Et, aujourd’hui, vu les menaces qui évoluent partout dans le monde, notre propre souveraineté est de plus en plus menacée. Comme les eaux de l’Arctique deviennent plus accessibles et les avancées dans les cyberactivités, l’IA et les technologies quantiques, plus rapides, comme les missiles sont de plus en plus perfectionnés, nous ne pouvons plus nous fier à notre espace géographique pour nous protéger. Le paysage mondial se transforme et, pendant ce temps, la sécurité collective que nous offre l’Alliance demeure le moyen le plus efficace de protéger la souveraineté canadienne et la sécurité de notre population.
Alors, de concert avec nos Alliés, nous devons nous assurer que l’OTAN demeure forte, unie et prête à contrer les menaces d’aujourd’hui, mais de demain aussi. Dans cet esprit, le Canada veille donc à ce que l’Alliance et la paix qu’elle aide à protéger s’imposent. Pour ce faire, nous devons investir dans notre force, car le leadership du Canada doit se définir non seulement par la force de nos valeurs, mais par la valeur de notre force. C’est pourquoi plus tôt ce mois-ci, le ministre de la Défense, la ministre des Affaires étrangères, le chef d’état-major de la défense et moi avons dévoilé le plan canadien visant à réinvestir pour rebâtir et réarmer les Forces armées canadiennes, afin de protéger d’abord et avant tout la population canadienne ainsi que nos intérêts et nos Alliés. Ce faisant, nous atteindrons la cible de 2 % de l’OTAN cette année. Nous sommes arrivés à ce sommet le regard tourné vers l’avenir et avons proposé un plan composé de nouveaux investissements pour aider à diriger les efforts et renforcer notre pays. Ce matin, le Canada – ou il y a peu de temps, je pense que ça a peut-être débordé en après-midi – le Canada et ses Alliés ont convenu d’un nouvel engagement en matière d’investissements de défense de l’OTAN, qui permettra au Canada d’atteindre ses objectifs stratégiques et de sécurité.
Dans le cadre de cet engagement, le Canada travaille déjà à atteindre une cible de 3,5 % de son PIB d’ici 2035. Pour ce faire, nous élargissons notre plan d’investissement dans les Forces armées canadiennes afin de moderniser notre équipement et nos technologies militaires, de contribuer à nos propres industries de la défense et de la sécurité et de diversifier nos partenariats en matière de défense. Nous nous efforcerons aussi de dépenser 1,5 % de notre PIB dans des infrastructures liées à la défense et à la sécurité. Je parle ici des ports, des aéroports, de l’infrastructure de soutien à la mise en valeur et à l’exportation des minéraux critiques et des systèmes de télécommunications et de protection civile. Ces investissements seront utiles à notre défense ainsi qu’à notre protection civile et au maintien de notre résilience et nous aideront à protéger notre population. Au cœur de ces investissements se trouvent bien entendu les hommes et les femmes des Forces armées canadiennes. Et, en ce moment même, les troupes canadiennes participent à des missions de dissuasion et de défense de l’OTAN partout en Europe centrale et de l’Est et elles font du renforcement de capacités au Moyen-Orient. Dans le cadre de l’opération Reassurance, le Canada dirige une brigade multinationale regroupant 14 pays ainsi que plus de 2 000 membres des Forces armées canadiennes en Lettonie. Nous travaillons avec nos alliés et nos partenaires de toute l’Europe pour former les soldats ukrainiens, qui défendent leur patrie contre l’invasion illégale et barbare de la Russie. Nous investissons dans ces hommes et ces femmes et nous élargirons ces forces armées avec de nouvelles mesures d’encouragement et de nouveaux efforts de recrutement.
Le Canada renforcera également ses capacités industrielles grâce à une stratégie vigoureuse et des partenariats internationaux. Lundi, lors du sommet Canada-Union européenne, nous avons conclu le nouveau partenariat de sécurité et de défense entre le Canada et l’Union européenne. Ce partenariat est la première de deux étapes menant à la participation du Canada à l’initiative Agir pour la sécurité en Europe et au lancement du plan ReArm Europe. Cela nous permettra d’atteindre nos objectifs plus rapidement et à moindres coûts.
Le Canada a une énorme capacité industrielle, qui ne fera que s’accroître. Comme nos Alliés cherchent à augmenter leurs capacités militaires, ils devront acheter plus d’équipement et de technologies fabriqués au Canada, par des travailleurs canadiens, dans des chantiers maritimes, des laboratoires et des ateliers de partout au pays. Nous allons fabriquer les drones et brise-glace et concevoir les technologies aérospatiales et bien d’autres produits qui seront nécessaires pour bâtir un monde plus sécuritaire.
Par la suite, au Sommet du G7 à Kananaskis, j’ai annoncé de nouvelles mesures pour appuyer la souveraineté et la sécurité à long terme de l’Ukraine. Nous avons mis en place de nouvelles sanctions visant le régime russe, sa flotte fantôme et ses revenus liés à l’énergie ainsi que les individus qui facilitent et tirent profit des atrocités commises par le Kremlin.
Nous fournissons à l’Ukraine 2 milliards de dollars en financement supplémentaire et nous lui offrons aussi près de 2,3 milliards de dollars qui l’aideront à rebâtir ses infrastructures, ses services publics et sa société civile.
À travers des discussions très constructives, le Canada veille à ce que les nouvelles cibles de l’OTAN, soit 5 % du PIB, soient adaptées aux nouvelles menaces et aux nouveaux défis. Et les capacités nécessaires pour saisir ces occasions doivent être à la base de ces nouvelles cibles. Ce qui est important, également, c’est que la trajectoire et le solde de ce nouvel engagement en matière de défense seront revus en 2029 pour que le contenu de l’engagement soit adapté au contexte de sécurité mondial. Tout au long de l’histoire canadienne, il y a eu de ces moments décisifs où le destin du monde était en jeu, et chaque fois le Canada a choisi de répondre à l’appel et d’être un meneur sur le chemin de la démocratie et de la liberté. Nous sommes une fois de plus à la croisée des chemins. Si nous voulons que le monde de demain incarne nos valeurs, le Canada doit être prêt. Si nous voulons un monde plus sécuritaire, nous avons besoin d’un Canada plus fort, qui travaille de pair avec ses Alliés. Et, aujourd’hui, nous faisons un grand pas vers ces objectifs.