Transcription - Nouvelles mesures pour transformer l’industrie canadienne du bois d’œuvre
Nouvelles mesures pour transformer l’industrie canadienne du bois d’œuvre
Nous avons littéralement bâti le Canada avec nos forêts et l’aide de travailleurs comme ceux derrière moi. Les peuples autochtones dépendent des forêts pour le bien-être de leurs communautés, leurs transports, leur expression artistique. Les premiers colons ont bâti notre économie au moyen du bois d’œuvre, littéralement, en approvisionnant l’Empire britannique avant de déplacer les exportations vers le marché en essor aux États-Unis. Chaque été, des milliers d’étudiants d’universités et de cégeps payent leurs frais de scolarité en plantant des arbres. L’industrie forestière est un pilier de l’économie canadienne. Elle génère 200 000 emplois au pays et injecte plus de 20 milliards de dollars directement dans notre PIB. Elle est au cœur de l’économie de près de 300 communautés rurales, autochtones et du Nord, dont plusieurs sont ici même, en Colombie-Britannique.
Aujourd'hui, le Canada est le deuxième producteur mondial de bois d’œuvre. Nous fournissons 85 % des importations américaines et représentons environ un quart du marché américain, et ce, malgré des décennies de menaces commerciales provenant de l’autre côté de la frontière.
Au cours des quarante dernières années, les États-Unis ont alterné entre confrontation et collaboration. Ils ont couramment imposé des droits compensateurs et antidumping sur le bois d’œuvre canadien ou bien signé des accords formels au profit des entreprises, des travailleurs et des propriétaires fonciers des deux côtés de la frontière. Soyons clairs : le Canada ne vend pas de bois d’œuvre à perte aux États-Unis, et nous allons continuer de soutenir que les droits actuels et proposés ne sont pas justifiés. Pour ses voisins du Sud, le Canada est un fournisseur vital, il représente environ le quart du marché américain et il aide autant à garder les maisons à des prix sensés qu’à améliorer leur qualité.
En ce moment, par contre, les différends entourant le bois d’œuvre se situent dans un contexte plus large. Les pressions commerciales exercées par les États-Unis se sont accentuées et élargies, et les États-Unis sont en voie de changer de manière fondamentale l’ensemble de leurs relations commerciales. Dans différents accords conclus récemment, les États-Unis font payer le reste du monde pour accéder à leur économie en combinant une hausse des droits de douane de base, une libéralisation commerciale unilatérale de la part de leurs partenaires et de nouveaux engagements à investir aux États-Unis. Nous le comprenons bien.
De manière générale, le Canada est en bonne position. Malgré sa taille, le Canada est déjà le deuxième plus important investisseur étranger aux États-Unis. Bon nombre de nos entreprises sont essentielles au sein des chaînes d’approvisionnement complexes qui permettent aux États-Unis de soutenir la concurrence. De plus, la volonté des États-Unis de respecter l’essentiel de l’ACEUM, comme ils l’ont réitéré une fois de plus la semaine dernière, veut dire que le taux tarifaire moyen que les États-Unis appliquent sur les marchandises canadiennes demeure l’un des plus bas et que plus de 85 % des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis restent exempts de droits de douane, et ce, dans un sens comme dans l’autre.
Je tiens à préciser que le Canada va continuer de respecter l’ACEUM en raison de la stabilité et de la prospérité qu’il offre des deux côtés de la frontière. De plus, nous allons poursuivre nos négociations commerciales constructives avec les États-Unis afin d’obtenir le meilleur accord possible pour les deux parties. Je vais vous en dire un peu plus sous peu sur les mesures que nous pouvons prendre pour renforcer ces engagements.
Malgré nos avantages, certaines de nos grandes industries canadiennes sont quand même grandement touchées par nos échanges commerciaux avec les États-Unis. Pensons par exemple à des secteurs stratégiques tels que l’automobile, l’acier, l’aluminium, le cuivre, les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs et, bien entendu, le bois d’œuvre. Nous allons donc continuer de collaborer avec les États-Unis pour saisir les nombreuses occasions mutuellement avantageuses qui se présenteront à nous au chapitre du commerce et de l’investissement, mais il est évident que notre prospérité ne pourra plus dépendre uniquement de ce qui a jadis été pour nous notre plus précieuse relation commerciale.
C’est pourquoi nous souhaitons de plus en plus renforcer notre pays et trouver de nouvelles occasions pour les entreprises et les travailleurs canadiens à l’étranger. La nouvelle stratégie industrielle exhaustive de notre gouvernement aidera nos entreprises à se moderniser et à réinvestir pour protéger les emplois canadiens, renforcer la compétitivité canadienne et répondre à la demande croissante au Canada, tout en saisissant les occasions sur la scène internationale, là où le libre-échange constitue un engagement et non pas une condition.
Il y a deux semaines, j’ai annoncé les premiers éléments de cette nouvelle stratégie, soit une série de mesures pour faciliter la transition dans l’industrie de l’acier du Canada. Et, bien sûr, ici, aujourd’hui, je vais vous parler des moyens que nous pouvons prendre pour contribuer à la transformation de notre industrie du bois d’œuvre afin de soutenir la concurrence dans ce nouvel environnement complexe. Nous devons d’abord reconnaître que les deux tiers de la production canadienne de bois d’œuvre et que près de 90 % des exportations canadiennes de bois d’œuvre vont actuellement aux États-Unis, ce qui nous rend tout particulièrement vulnérables à leurs mesures commerciales. Cette dépendance génère des incertitudes, et ces incertitudes coûtent cher. Notre industrie peut moins facilement contrer les difficultés. Nos constructeurs doivent payer plus cher pour le bois d’œuvre, et nous sommes privés d’occasions très intéressantes dans des marchés en essor rapide dans le monde.
Alors, pour transformer les difficultés en occasions, j’annonce aujourd’hui, avec le ministre Hodgson et le secrétaire d’État Fuhr, une série de nouvelles mesures pour aider l’industrie du bois d’œuvre à se tourner vers le marché canadien en pleine croissance et vers les marchés de partenaires commerciaux fiables un peu partout dans le monde.
J’annonce aujourd’hui une série de nouvelles mesures pour aider l’industrie du bois d’œuvre à se tourner vers le marché canadien en pleine croissance et de nouveaux partenaires commerciaux fiables à travers le monde.
Le premier pilier consiste à fournir des liquidités aux entreprises qui en ont besoin pour alléger les pressions immédiates. Pour ce faire, nous allons offrir jusqu’à 700 millions de dollars en garanties de prêts. Ainsi, les entreprises forestières de toutes les tailles auront le financement concurrentiel dont elles ont besoin pour maintenir et restructurer, au besoin, leurs activités pendant cette période de transformation profonde.
Deuxièmement, pour que l’industrie du bois d’œuvre soutienne mieux la concurrence à long terme, nous allons fournir 500 millions de dollars de plus, surtout sous forme de subventions et de contributions, afin de dynamiser la conception de nouveaux produits et la diversification de nouveaux marchés. Pensons par exemple à des produits tels que le bois d’œuvre renforcé et les isolants en fibre de bois à faible empreinte carbone employés dans les maisons préfabriquées et modulaires. Ces investissements permettront d’accroître les activités de transformation et de production à valeur ajoutée au pays, en particulier à un moment où la technologie transformera nos méthodes de construction. Ces fonds donneront aussi lieu à des initiatives permettant l’expansion et la diversification d’entreprises forestières dirigées par des Autochtones, ce que Gorman défend depuis des décennies.
Troisièmement, nous serons notre meilleur client en utilisant davantage de bois d’œuvre canadien dans les projets canadiens. Le nouveau gouvernement du Canada a reçu un mandat fort, celui de bâtir grand, rapidement. Nous voulons par exemple bâtir des millions de maisons de plus, de grands ports, de nouveaux corridors commerciaux et de nouveaux projets énergétiques. Et au fur et à mesure que nous bâtirons grand, et rapidement, nous bâtirons au moyen de ressources canadiennes, en privilégiant le bois d’œuvre canadien, l’acier canadien, l’aluminium canadien dans des constructions canadiennes.
Le nouveau gouvernement du Canada souhaite doubler le rythme de construction de maisons pour atteindre près de 500 000 nouvelles unités par année au cours de la prochaine décennie. À elle seule, cette mesure permettra de doubler la quantité de bois d’œuvre canadien utilisé dans la construction résidentielle, ce qui équivaut à une augmentation de près de 2 milliards de pieds-planches. De plus, elle permettra de doubler la demande en panneaux structuraux, ce qui représente une augmentation d’environ 1 milliard de pieds carrés. Pour aider à réaliser ce potentiel, nous lancerons cet automne le programme Maisons Canada. Ce programme ramènera d’abord le gouvernement dans le secteur de la construction de logements très abordables et, par le fait même, mettra en place une nouvelle industrie résidentielle mettant à contribution la technologie canadienne, le bois d’œuvre canadien et les travailleurs canadiens.
Au cœur du mandat du programme Maisons Canada se trouvera un financement pouvant atteindre 25 milliards de dollars et qui sera destiné aux constructeurs résidentiels innovants du secteur privé au Canada. Pour ce qui est des logements très abordables que nous allons financer et bâtir, nous allons, dans le cadre du programme Maisons Canada, demander la construction en lot, hors chantier, de maisons préfabriquées et modulaires en précisant que des technologies et ressources canadiennes doivent être employées. Cette combinaison de mesures va engendrer une énorme demande constante pour le bois d’œuvre canadien. Et ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres.
À quelques heures de route d’ici, à Castlegar, l’entreprise Kalesnikoff Mass Timber a récemment ouvert une usine de maisons préfabriquées et modulaires en bois massif de 100 000 pieds carrés – la première en son genre en Amérique du Nord. L’entreprise ajoute de nouveaux produits et services, comme des panneaux muraux préfabriqués, des modules en bois massif et des fermes de toit conçus et fabriqués de manière à optimiser la construction.
Et, bien entendu, la portée du programme Maisons Canada se voit améliorée grâce à certaines initiatives que des provinces mettent en place, telles que la modernisation du code du bâtiment en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec. La demande en bois d’œuvre canadien augmentera donc considérablement à l’avenir. Par exemple, encore une fois ici en Colombie-Britannique, la taille des immeubles pouvant être construits au moyen du bois massif encapsulé est passée de 12 à 18 étages.
Il existe d’énormes opportunités pour l’industrie du bois d’œuvre, et les investissements que nous faisons aujourd’hui aideront ce secteur à les saisir de toutes les façons possibles. Au fur et à mesure que nous bâtirons ce pays, nous changerons le processus d’approvisionnement du gouvernement fédéral afin d’exiger que les entreprises qui ont des contrats avec le gouvernement fédéral utilisent le bois d’œuvre canadien.
Le quatrième pilier consiste à lancer de nouvelles initiatives visant à élargir et à diversifier les marchés internationaux où l’on peut envoyer les produits forestiers canadiens obtenus de manière durable. Par exemple, nous allons revitaliser certains programmes fédéraux pour mettre en marché des produits du bois novateurs, durables et de grande qualité. Pensons à des programmes tels que Produits de bois canadien qui, dans les dernières années, ont connu un franc succès en faisant la promotion, par exemple, de la construction en bois dans de nouveaux marchés asiatiques.
En ce sens, nous allons promouvoir l’élaboration de codes du bâtiment dans ces pays et contribuerons à y favoriser l’usage du bois dans la construction. De plus, nous allons effectuer une promotion commerciale soutenue de nos produits. Ce faisant, nous allons insister sur le fait que le bois d’œuvre est écologique et que les stratégies de construction écologique peuvent amener des occasions économiques porteuses de changements tout en contribuant à la lutte contre les changements climatiques. L’objectif est de taille. D’ici la fin de la décennie, le Canada pourrait mettre la main sur une part importante du marché mondial de la bioéconomie, soit de 150 à 240 milliards de dollars.
Et, enfin, quels que soient les efforts que nous mettons à soutenir et à transformer notre industrie, nous savons qu’en période de grands changements, il faudra adapter notre main-d’œuvre. C’est pourquoi nous lançons aussi d’importants programmes de recyclage des compétences pour que les gens qui travaillent fort dans ce secteur puissent se servir de leurs compétences afin de saisir de nouvelles occasions, notamment dans cette toute nouvelle industrie résidentielle dont je parlais tout à l’heure. Seulement pour le secteur des produits forestiers, nous allons investir 50 millions de dollars dans le perfectionnement et le recyclage des compétences ainsi que soutenir plus de 6 500 travailleurs du secteur du bois d’œuvre.
Pour conclure, à ce moment charnière de son histoire, le Canada commence à passer de la dépendance à la résilience. Ensemble, nous allons écrire notre propre histoire au lieu de laisser quiconque nous la dicter. Nous bâtissons une seule économie canadienne à partir de treize, nous lançons toute une série de projets d’intérêt national, nous faisons des investissements sans précédent dans la construction résidentielle et nous diversifions nos partenariats commerciaux.
Et, pendant ce temps, nous allons bâtir un Canada fort en mettant à contribution les travailleurs canadiens, la technologie canadienne, le bois d’œuvre canadien et les valeurs canadiennes. Merci beaucoup. Merci.