Transcription - Le Canada renforce ses liens avec la Lettonie et renouvelle une mission essentielle de l’OTAN
Le Canada renforce ses liens avec la Lettonie et renouvelle une mission essentielle de l’OTAN
D’accord. Eh bien, c’est... Bonjour, tout le monde. C’est encore le matin. J’ai l’impression qu’on pourrait être en après-midi après tout ce que nous avons vu. C’est un déploiement absolument extraordinaire, un groupe extraordinaire de femmes et d’hommes. J’ai le plaisir de saluer les membres des Forces armées canadiennes et de nos alliés de l’OTAN. C’est un honneur. C’est un honneur immense pour moi et pour le ministre de la Défense nationale du Canada d’être ici avec vous aujourd’hui à la base du Camp Ādaži. Le ministre et moi venons d’arriver d’un voyage qui nous a menés à Riga, à Berlin, à Varsovie et à Kyiv. Et il était tout à fait de mise que ce voyage aboutisse ici. Il va de soi de conclure notre voyage ici, à la base du Camp Ādaži, aux côtés de tant de femmes et d’hommes courageux qui défendent nos valeurs, notre liberté et notre sécurité tous les jours.
Comme nous l’avons vu ce matin, ce site est beaucoup plus qu’une base militaire. C’est un ancrage pour le service et la coopération, un fondement pour la sécurité. Un fondement pour la sécurité dans un monde plus divisé qu’auparavant, dans un monde où nous devons de nouveau composer avec des puissances dures et des agressions autoritaires. Cette base-ci est un pilier du service de la coopération et de la sécurité dans un monde qui est à nouveau confronté à des puissances militaires, à des frontières contestées et à l’agression autoritaire.
Les personnes qui portent l’uniforme, les 14 uniformes présents sur cette base, représentent plus d’une demi-douzaine de pays alliés. Des alliés qui sont formés ensemble en matière de combat avancé et de stratégie. Des alliés qui travaillent ensemble en parfaite harmonie. C’est l’un des exploits les plus impressionnants réalisés sur cette base, colonel. Ils travaillent ensemble en harmonie afin de préserver la paix et la sécurité en Lettonie, la sécurité collective dans les pays baltes, en Europe et dans l’ensemble de l’OTAN.
Je vous remercie. Merci pour votre sens du devoir et pour le dévouement dont vous faites preuve chaque jour. Dimanche, quand le ministre et moi étions à Kyiv pour le Jour de l’indépendance de l’Ukraine, on peut difficilement exagérer l’immense gratitude que la population ukrainienne a manifestée face aux contributions que le Canada et nos alliés ont apportées pour assurer leur liberté et leur indépendance.
Parmi les contributions du Canada au fil des ans figurent les quelque 45 000 membres des Services de sécurité de l’Ukraine qui ont été formés par des soldats canadiens dans le cadre de l’opération Unifier. Et nous verrons certains de ces soldats, certains officiers plus tard aujourd’hui. Les Ukrainiens savent que le Canada et ses alliés sont à leurs côtés. Ils savent que leur cause est la nôtre, que nous nous dressons avec eux pour la liberté, la démocratie et l’indépendance. Comme c’était le cas en 1991, quand le Canada est devenu le premier pays du G7 à reconnaître l’indépendance de la Lettonie. L’anniversaire, le 34e anniversaire, était hier. Nous avons reconnu cette indépendance après que la Lettonie ait courageusement reconquis son indépendance au terme de plusieurs décennies de gouvernance soviétique. Et c’était le cas au moment où la Russie a annexé illégalement la Crimée, en 2014. Le Canada, sous le premier ministre Stephen Harper, a lancé l’opération Unifier et envoyé des centaines de militaires des Forces armées canadiennes en Ukraine afin d’enseigner aux troupes ukrainiennes à riposter à l’agression russe. En avril de cette année-là, en 2014, plus de 100 membres des Forces armées canadiennes ont été déployés ici, en Lettonie, pour lancer l’opération Reassurance. Nous pouvons voir aujourd’hui tout ce qui a été bâti sur ces fondations. Trois ans plus tard, lorsque les menaces de la Russie à l’endroit des pays baltes se sont intensifiées, soit vers 2017-2018, le Canada s’est manifesté pour diriger le groupement tactique de l’OTAN affecté ici, à la base du Camp Ādaži, et y a déployé 450 militaires canadiens de plus. Et aujourd’hui, ce groupement tactique a pris de l’ampleur pour devenir une importante brigade multinationale où le Canada dirige plus de 3 500 soldats issus de 14 pays qui travaillent ensemble. Des soldats qui travaillent ensemble en vue de dissuader toute agression russe sur le flanc est de l’OTAN, de s’en protéger et de fortifier notre défense commune sur le plan des ressources aériennes, terrestres et navales. Malheureusement, depuis le lancement de l’opération Reassurance, la nécessité et la pertinence de cette opération n’ont fait que s’accroître. Dimanche, à Kyiv, je me suis rappelé qu’il y a plusieurs décennies, au moment le président Ronald Reagan menait des efforts de paix auprès des Russes, il avait adopté le slogan « faire confiance, mais vérifier ». Sauf que Vladimir Poutine n’est pas Mikhaïl Gorbachev. Poutine veut répandre les ténèbres, pas la glasnost. Il veut un empire, et non la perestroïka. Avec Poutine, nous ne pouvons pas « faire confiance, mais vérifier ». Nous devons dissuader et nous renforcer. Dissuader toute nouvelle agression et fortifier notre défense commune.
C’est pourquoi le ministre et moi avons annoncé hier que le Canada prolonge son mandat à la direction de l’opération Reassurance pour trois années supplémentaires. Ce renouvellement va accroître les capacités de rassurer et de renforcer notre défense collective en Lettonie, rehausser notre coopération en matière de sécurité et renforcer la capacité de dissuasion de l’OTAN. La prolongation de l’opération Reassurance s’inscrit dans notre mission globale qui consiste à réinvestir pour rebâtir et réarmer les Forces armées canadiennes. En juin, avec nos alliés de l’OTAN, qui sont tous représentés…en fait, dont beaucoup sont représentés ici aujourd’hui… Avec nos alliés de l’OTAN, nous avons approuvé la nouvelle cible de l’OTAN en matière de défense qui consiste à investir 5 % de notre PIB annuel dans la prochaine décennie. Ainsi, le Canada va quadrupler ses dépenses militaires en termes monétaires d’ici la fin de la décennie. Cette année seulement, nous réalisons des investissements supplémentaires de 9 milliards de dollars, et nous travaillons de toute urgence à rehausser nos capacités en matière de défense pour être à la hauteur des menaces qui s’étendent dans le monde. Notre plus grande force, ce sont les femmes et les hommes des Forces armées canadiennes. C’est à vous que nous confions le soin de porter ce drapeau, de représenter notre nation au service de nos alliés et de nos valeurs les plus importants. Vous êtes ceux à qui nous faisons confiance pour porter le drapeau canadien, ceux qui risquent leur vie pour nous. En temps de crise, quand les gens voient une feuille d’érable sur l’uniforme, ils voient de l’espoir. Ils reçoivent de l’aide et votre salaire doit refléter le poids de vos responsabilités.
Dans les moments de crise, quand les gens voient la feuille d’érable sur une manche, ils voient de l’espoir et reçoivent de l’aide, et la rémunération de nos soldats devrait correspondre au poids de leurs responsabilités. C’est pourquoi, le mois dernier, le ministre et moi avons annoncé la plus importante augmentation salariale en une génération pour les Forces armées canadiennes, grâce à laquelle tous les militaires verront leur solde augmenter. Ces augmentations sont rétroactives au 1er avril de cette année et vont s’ajouter au salaire de base. Nous instaurons également une nouvelle solde du service militaire qui sera rattachée aux années de service. Nous augmentons aussi le salaire des militaires qui participent à des missions de formation ou à des déploiements dans des secteurs à haut risque, comme ici. De plus, nous réformons les indemnités d’affectation, pour veiller à ce que les familles perturbées par les déménagements fréquents, y compris certains des soldats venus ici, en Lettonie, reçoivent un meilleur soutien. Lorsque les membres des Forces armées seront mobilisés ici au pays ou outre-mer, ils pourront se concentrer sur leur mission sans autre préoccupation. Et c’est comme ça que nous faisons en sorte que lorsque les Canadiens et Canadiennes sont en détresse, lorsque nos alliés appellent à l’aide ou lorsque notre souveraineté est menacée, les Forces armées canadiennes sont prêtes.
Pour soutenir les femmes et les hommes de nos forces armées, nous réalisons d’importants investissements dans nos capacités militaires. En juin, nous avons établi un nouveau partenariat UE-Canada en matière de sécurité et de défense, ce qui a mené à la participation du Canada à l’initiative européenne Safe et à la relance, ou plutôt au lancement du plan ReArm Europe. Ce faisant, nous serons en mesure de nous associer avec nos alliés européens pour investir dans de nouveaux drones, de nouveaux navires, de nouveaux aéronefs et de nouvelles munitions plus rapidement et de manière plus économique. De plus, nous créons chez nous un nouvel organisme d’approvisionnement en matière de défense afin de pouvoir construire à un rythme soutenu. Ainsi, les femmes et les hommes des forces armées disposeront de l’équipement militaire de pointe dont ils ont besoin et qu’ils méritent. Ces investissements vont moderniser notre armée et consolider notre rôle de chef de file dans le monde. Si nous voulons dissuader l’agression russe dans les pays baltes et dans toute l’Europe, si on veut assurer une paix durable en Ukraine, défendre et promouvoir nos valeurs de liberté, de démocratie et de paix, le Canada doit le faire en position de force. En bref, si nous voulons un monde plus sûr, nous avons besoin d’un Canada plus fort.
Parce que si nous voulons dissuader toute agression russe contre la Lettonie, les pays baltes et l’ensemble de l’Europe, si nous voulons instaurer une paix et une sécurité plus durables et à long terme, si nous voulons défendre et promouvoir nos valeurs de liberté, de démocratie et de paix, le Canada doit le faire à partir d’une position de force. En un mot, si nous voulons un monde plus sûr, il nous faut un Canada plus fort.
En somme, c’est le service; les femmes et les hommes derrière moi et les personnes qu’ils représentent… c’est leur service et leurs sacrifices qui font la force du Canada. À l’heure où nous abordons les problèmes qui touchent le monde en ce moment charnière de l’histoire, le leadership du Canada se mesurera non seulement par la force de nos valeurs, mais aussi par la valeur de notre force. Cette force se trouve en première ligne dans la lutte entre l’autoritarisme et la démocratie, entre la liberté et la peur, et ce, en grande partie grâce à leur service, à votre service, à votre service et à vos sacrifices. C’est une lutte que nous gagnerons parce que nous sommes plus forts ensemble. Merci beaucoup. Merci beaucoup.