Transcription - Discours du premier ministre Carney durant la journée nationale de la vérité et de la réconciliation
Discours du premier ministre Carney durant la journée nationale de la vérité et de la réconciliation
Miigwech. Charlotte, Reepa, aux Survivantes et Survivants ici présents, et à ceux de partout au pays, Miigwech. Merci.
Nous sommes réunis aujourd’hui sur le territoire traditionnel non cédé de la Nation algonquine Anishinaabe. Votre Excellence la Gouverneure générale, chers collègues, distingués invités, en ce jour à la fois solennel et porteur d’espoir, permettez-moi de commencer par une réflexion qui illustre notre parcours.
Au début de mon mandat en tant que premier ministre, j’ai demandé qu’une œuvre autochtone soit installée à l’extérieur de la salle du Cabinet, qui se trouve derrière nous, dans l’édifice de l’Ouest du Parlement. Elle s’intitule « La brève histoire du design issu de la côte du Nord-Ouest » et a été réalisée par Luke Parnell. Elle illustre une partie douloureuse de notre histoire commune au moyen de 11 panneaux de bois sur lesquels sont représentées des images inspirées des motifs ornant les boîtes en bois cintré et les bols de fête des Nisga’a et des Haïdas. Les premiers panneaux regorgent de couleurs vives, puis, peu à peu, ces couleurs s’estompent jusqu’à ce que les panneaux du milieu soient recouverts de peinture blanche, reflétant une culture littéralement effacée. Les derniers panneaux se rapprochent de la splendeur des premiers, avec des images renouvelées et vivifiantes, bien que marquées par les épreuves vécues.
Cette œuvre traduit la douleur de la répression et de l’assimilation, mais aussi la possibilité d’une réconciliation et d’un renouveau fondés sur la vérité. Cette dernière est le fondement de la justice, et le fait est que, pendant plus d’un siècle, notre pays a administré des pensionnats. Plus de 150 000 enfants des Premières Nations, inuits et métis ont été séparés de leur famille et de leur communauté, et privés de leur langue et de leur culture.
Les pensionnats représentent l’architecture d’une politique d’effacement. Ce n’est pas un chapitre lointain, mais une vérité qui perdure.
Les pensionnats sont une vérité que les Survivants ont portée alors que d’autres ne le faisaient pas. Une vérité racontée plus de 6 500 fois devant la Commission de vérité et réconciliation, afin que nous ne puissions plus dire que nous ne savions pas.
En cette Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, nous rendons hommage aux Survivants et aux enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux. Nous réfléchissons à l’héritage dévastateur et aux répercussions persistantes du système des pensionnats indiens. Et en tant que gouvernement et en tant que peuple, nous associons le souvenir à la responsabilité.
La responsabilité de faire progresser la réconciliation. La responsabilité de créer les conditions de renouveau et de regain.
Le nouveau gouvernement du Canada continue de donner suite aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. Nos progrès se poursuivent en ce qui concerne les appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Et nous mettons en œuvre, en partenariat avec les peuples autochtones, la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
(Applaudissements)
Je sais que nous avons encore bien des choses à accomplir, mais nous bâtissons ensemble dans les domaines des soins de santé, du logement, de l’éducation et des opportunités économiques. Nous défendons les droits des Autochtones et donnons à leurs communautés les moyens d’assurer leur sécurité et leur prospérité.
Le nouveau gouvernement du Canada sera lui aussi un partenaire indéfectible, en respectant l’autodétermination, en reconnaissant que le partenariat commence par une compréhension partagée, et en faisant de l’équité et de la participation autochtone une priorité dans la construction de notre pays.
(Applaudissements)
Merci.
Car s’il est essentiel de bâtir, il est tout aussi important de bâtir de la bonne façon, en accordant une place fondamentale au leadership, à la prospérité et aux opportunités des peuples autochtones. Ces principes sont essentiels dès le début.
(Applaudissements)
Nous nous engageons à bâtir un avenir où les Survivants seront honorés par le souvenir, la justice et un Canada plus fort et plus équitable.
Un Canada rendu plus fort par la résilience des communautés autochtones.
Comme Son Excellence la Gouverneure générale nous l’a rappelé, la réconciliation est une tâche générationnelle, vécue et mise en pratique au quotidien par chaque Canadien et chaque Canadienne.
(Applaudissements)
Et c’est justement pour cette raison que j’ai commencé par vous parler de l’œuvre, car les images de la douleur causée par la répression et de la possibilité d’un renouveau sont les dernières que moi-même, en tant que premier ministre, et les ministres voyons avant d’entrer dans la salle du Cabinet pour prendre certaines des décisions les plus importantes pour notre pays. Elles sont là pour que nous nous souvenions du passé. Et ainsi, nous sommes pleinement conscients de notre devoir. Nous ne vous décevrons pas.
Merci beaucoup. Et vive le Canada!