Transcription - Le premier ministre Carney prononce un discours sur le plan du Canada avant le budget 2025
Le premier ministre Carney prononce un discours sur le plan du Canada avant le budget 2025
Ah, merci! Ah bon! Bon, merci beaucoup. Merci, Madame Fortier, merci Madame Mona. Merci, Madame la Présidente. C'est un grand plaisir d’être ici parmi vous.
Bonsoir. Cela fait un certain temps que je ne suis pas allé à l’université. Très longtemps, en fait. Cela fait longtemps, mais il y a des similitudes entre nos parcours, n’est-ce pas? Faites-moi confiance, je vais vous expliquer. En fait, nous avons tous étudié et intégré le marché du travail – vous entrerez bientôt sur le marché du travail – à des périodes de profonds bouleversements, n’est-ce pas? Et j’ai appris certaines choses depuis que j’ai obtenu mon diplôme, et surtout que la vie ne suit pas une ligne droite et que l’histoire et le progrès des nations sont marqués par des moments charnières, des moments où l’avenir est en jeu, où nos actions peuvent être décisives.
Et dans des moments comme celui-ci, nous devons être audacieux. Il faut tracer une nouvelle voie, et il faut le faire ensemble. Le Canada traverse un moment comme celui-là aujourd'hui. Les changements technologiques s'accélèrent.
Le monde est plus dangereux et plus divisé. Comme nous le savons, les États-Unis ont fondamentalement changé leur approche du commerce. Ils augmentent leurs droits de douane à des niveaux qu’on n’avait plus vus depuis la Grande Dépression, et l’ampleur et la rapidité de ces changements ne représentent pas une simple transition. Ils constituent un point de rupture et signifient que notre stratégie économique doit changer en profondeur. Et que – même si on a tous traversé des périodes d’immenses changements, vous comme moi – votre avenir ne ressemblera pas à mon passé. Parce que mon époque d’étudiant était marquée par des événements d’une ampleur similaire, mais allant dans une direction très différente. Lorsque j’avais votre âge, le mur de Berlin est tombé, ce qui a provoqué une longue période de libéralisation des échanges de biens, de capitaux et de personnes, une période de paix.
C'était une époque d'optimisme, d'espoir et de promesses, et ces dynamiques favorisaient particulièrement le Canada. Notre géographie enviable nous donnait l'accès à la plus vaste et à la plus dynamique des économies, et nous tenait à distance de la plupart des guerres et des attentats terroristes qui ont eu lieu.
Alors, en raison de ces avantages, au fil des décennies, notre économie s’est intégrée de plus en plus étroitement à celle des États-Unis, grâce à l’Accord de libre-échange des années 1980, à l’ALENA des années 1990, puis à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique signé en 2018. Les échanges commerciaux canadiens ont augmenté de plus de 400 % pendant cette période, et notre économie a doublé de taille. Mais ce processus, ce processus d’une décennie d’intégration croissante entre les économies canadienne et américaine, est maintenant terminé. Et la conséquence en est que plusieurs des forces d’hier de notre pays, surtout sur le plan économique, des forces fondées sur nos liens étroits avec les États-Unis, sont devenues nos vulnérabilités. Ainsi, les emplois des travailleurs des secteurs les plus touchés par les droits de douane américains – l’automobile, l’acier, le bois d’œuvre – sont menacés, et nos entreprises freinent leurs investissements en raison du climat d’incertitude qui plane sur nous tous. Notre relation avec les États-Unis ne sera plus jamais la même, même si, dans ce nouveau monde protectionniste, nous avons le meilleur accord commercial de tous les pays et que nous travaillons à l’améliorer encore davantage.
Parallèlement, la technologie transforme notre façon de travailler, de vivre et de communiquer. Quand j’étais aux études supérieures, la « Toile », comme on l’appelait – c’était le terme moderne de la superautoroute de l’information, si vous l’avez déjà entendu –, la Toile commençait tout juste à voir le jour. En classe, nous utilisions le papier et le crayon. Nous nous parlions au téléphone, et souvent au sujet des mêmes nouvelles, des mêmes films, des mêmes groupes de musique. Ma génération était connectée par des fils. La vôtre l’est par du code et, pourtant, notre société n’a jamais semblé aussi déconnectée. Notre espace public est fragmenté par des chambres d’écho en ligne, où il est parfois difficile de distinguer le vrai du faux, et où les idées contraires polarisent plus qu’elles ne persuadent. Dans ce contexte, les Canadiens et les Canadiennes ont repris conscience de certaines choses fondamentales au cours de la dernière année. D’abord, nous devons prendre soin de nous-mêmes, parce que nous ne pouvons pas dépendre d’un seul partenaire étranger. Nous devons prendre soin les uns des autres, parce que nous sommes plus forts ensemble. Et nous avons appris que ce n’est pas le moment d’être prudents, parce que la chance sourit aux audacieux.
Nous pouvons nous donner beaucoup plus que d'autres ne pourront jamais nous prendre. Nous sommes maîtres chez nous; ce sont les Canadiens qui décideront de ce qui se passe ici.
C’est notre pays. C’est votre avenir. Et nous allons vous le redonner.
(Applaudissements)
Pour affronter un monde plus dynamique, plus concurrentiel et plus hostile, nous devons tracer une nouvelle voie, en puisant dans les nombreuses forces de ce pays, en nous appuyant sur nos valeurs et en nous inspirant de notre histoire. D’abord, pour ce qui est de nos forces, le Canada possède ce que le monde recherche.
Nous sommes bordés par trois océans, et nous sommes le seul pays à avoir des accords commerciaux avec chacune des économies du G7, offrant à nos entreprises un accès inégalé aux marchés mondiaux.
Nous sommes une superpuissance énergétique. Nous détenons la troisième plus grande réserve de pétrole et la quatrième plus grande réserve de gaz naturel au monde. Notre réseau électrique est propre à 85 % et a un immense potentiel pour alimenter l’économie verte de demain. Nous possédons aussi certaines des plus vastes ressources de minéraux critiques et de terres rares au monde.
Le Canada est un chef de file en intelligence artificielle, dans les sciences de la vie et en informatique quantique. Nos universités figurent parmi les meilleures au monde – merci, Madame. Les scientifiques sont parmi les plus cités, et elles attirent et forment les meilleurs talents : vous.
Notre gouvernement a la capacité financière d’agir avec détermination, et nous devons nous appuyer sur ces forces maintenant. Notre deuxième avantage, c’est que le Canada incarne les valeurs auxquelles le monde aspire. Le Canada a toujours été et restera toujours attaché aux droits fondamentaux, à la dignité humaine et à la liberté individuelle. Nous sommes une société pluraliste. Nos villes figurent parmi les plus diversifiées au monde, des lieux où les gens apportent le meilleur de leur culture. Dans notre espace public, il y a des voix fortes, diversifiées et libres.
Et les Canadiens et Canadiennes valorisent la collaboration et le partenariat, et nous sommes résolus à bâtir un avenir durable. Ces valeurs profondes sont aussi des atouts économiques. Elles donnent aux investisseurs la confiance pour bâtir ici. Elles offrent aux innovateurs des bases stables pour prendre des risques ici. Elles donnent au monde les raisons de faire confiance aux Canadiens comme partenaire fiable.
L'histoire du Canada est remplie d'aventuriers, de preneurs de risques et de bâtisseurs. Au fil des siècles, pour réussir et prospérer, nous avons dû aller plus loin, construire plus vite et rêver plus grand. Il est important de se rappeler que le Canada d'avant la Confédération, c'était une époque d'audace et de prise de risques.
Bien avant la Confédération, notre pays a été façonné par les peuples autochtones, les coureurs des bois et les voyageurs qui ont cartographié le continent et bâti d’immenses réseaux commerciaux d’un océan à l’autre, bien avant que les Américains n’aient quitté Saint-Louis. Quand la Seconde Guerre mondiale s’est terminée, le Canada était ambitieux, déterminé et uni dans une mission : bâtir de grandes choses. La voie maritime du Saint-Laurent. La Transcanadienne. Expo 67. La tour du CN.
Nous avons construit de nouveaux quartiers pour des centaines de milliers de vétérans et de leurs familles, et ouvert de nouvelles universités pour lancer leurs carrières. On avait le sentiment d'avoir la main sur notre avenir.
Notre pays était autrefois un pays de bâtisseurs. Nous pouvons bâtir de nouveau. Nous étions un pays d’explorateurs. Nous pouvons tracer de nouvelles routes. Nous prenions autrefois de grands risques audacieux dans ce pays. Il est temps de recommencer à viser haut.
(Applaudissements)
Parlant de viser haut, nous nous sommes fait faire la leçon il y a quelques jours, si je me souviens bien.
(Rires)
C’est exactement ce que représentera le prochain budget : bâtir, reprendre le contrôle et gagner. Nous ferons des investissements qui auront des retombées pendant des générations, afin de protéger nos communautés, nos frontières, notre mode de vie. Nous allons bâtir une économie plus forte où chacun a la chance d’avancer et nous allons donner aux Canadiens et aux Canadiennes les moyens d’agir grâce à de nouvelles possibilités, à de meilleures carrières et à un coût de la vie plus abordable.
Nous commençons avec la protection parce que, pour bâtir davantage, nous devons d’abord protéger ce que nous avons. Les communautés sûres attirent les gens et les familles qui veulent s’enraciner, acheter une maison, bâtir une carrière valorisante et offrir une bonne éducation à leurs enfants. Alors, dès la réouverture du Parlement ce printemps, nous avons présenté la législation la plus ferme de l’histoire du Canada pour sécuriser nos frontières et lutter contre le trafic d’armes et les drogues illégales comme le fentanyl. Nous avons déposé un projet de loi pour combattre la montée inquiétante et regrettable de la haine et de l’intimidation violente, notamment pour lutter contre l’antisémitisme et l’islamophobie. Et comme je l’ai annoncé la semaine dernière, nous déposerons des projets de loi pour rendre plus strictes les conditions de mise en liberté sous caution et les peines.
Pour renforcer la sécurité de nos communautés, nous embauchons 1 000 nouveaux membres de la GRC. Et pour protéger nos frontières, nous embauchons 1 000 nouveaux agents des services frontaliers. Pendant que nous rendons nos rues plus sécuritaires et renforçons nos frontières, nous devons aussi accroître notre souveraineté dans un monde plus dangereux et plus divisé. C’est pourquoi le nouveau gouvernement du Canada entreprend la plus forte augmentation des dépenses militaires depuis une génération – ou en plusieurs générations pour être plus précis – et forge de nouveaux partenariats avec nos alliés, notamment l’Union européenne, pour renforcer notre sécurité collective.
Parce que vous méritez un foyer sûr, parce que vous méritez de vous sentir en sécurité. Parce que nous défendrons la souveraineté du Canada, et parce qu'il n'y a pas de prospérité sans sécurité.
(Applaudissements)
Cela dit, la protection ne suffit pas. Nous devons bâtir, et notre plan, d’abord et avant tout, est de bâtir ici, chez nous, afin de reprendre le contrôle de notre avenir et, comme je l’ai mentionné, de vous rendre le vôtre. Au cours des six derniers mois, nous avons mis en place les conditions nécessaires pour que de grands projets se réalisent, plus vite. À la fin juin, nous avons adopté la Loi sur l’unité de l’économie canadienne, pour éliminer les obstacles fédéraux au commerce intérieur et accélérer l’approbation des projets d’intérêt national. En août, nous avons ouvert le Bureau des grands projets, un guichet unique pour faire avancer plus rapidement les projets d’intérêt national.
Des projets qui vont connecter, vont diversifier et vont (inaudible) pousser. Des projets qui vont exporter vers de nouveaux partenaires partout dans le monde. Des projets qui vont créer des centaines de milliers d'emplois bien rémunérés, de bons emplois syndiqués pour les travailleurs canadiens.
Le mois dernier, nous avons annoncé la première tranche de grands projets, c’est-à-dire 60 milliards de dollars d’investissements dans l’énergie nucléaire, le GNL, le captage de carbone, les minéraux critiques et de nouveaux corridors commerciaux. Nous avons aussi présenté des stratégies – éolien en mer, train à grande vitesse, nuage souverain – pour générer des dizaines de milliards d’investissements supplémentaires, tout en créant les conditions d’un pays plus connecté, plus productif et plus ambitieux. Et ça ne fait que commencer. Notre prochaine série de projets d’intérêt national sera annoncée d’ici la Coupe Grey, après la Série mondiale, mais avant la Coupe Grey.
(Applaudissements)
Et le cœur de notre stratégie budgétaire sera d’attirer des investissements sans précédent au Canada au cours des cinq prochaines années. C’est ce qui va propulser ces projets.
Parce que nous nous concentrons aussi sur la construction de millions de nouveaux logements qui vont renforcer nos communautés, construire plus vite avec des technologies canadiennes, des travailleurs canadiens, du bois canadien et de l'acier canadien. Construire des logements que les Canadiens peuvent réellement se permettre.
Nous avons lancé Maisons Canada ici à Ottawa afin d’aider à doubler le rythme de construction de logements en une décennie grâce aux nouvelles technologies d’usine, ce qui va permettre de réduire les délais de 50 %, les coûts de 20 % et les émissions de 20 %. Il ne s’agit pas seulement de ce que nous construisons, mais aussi de la manière dont nous le construisons. Nous bâtirons de façon inclusive, en partenariat étroit à chaque étape avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Nous bâtirons en solidarité avec les travailleurs, en créant de bons emplois syndiqués. Dans le Budget 2025, nous présenterons notre nouvelle Stratégie de compétitivité climatique, qui est axée sur les résultats plutôt que sur de simples objectifs, et sur l’investissement plutôt que sur l’interdiction. Nous bâtirons de façon durable.
Le budget va contenir une nouvelle stratégie pour bâtir de façon durable et compétitive pour l'avenir du Canada. On va se concentrer sur les résultats plutôt que sur les objectifs, sur les investissements plutôt que les interdictions. Nous bâtirons de façon durable en misant sur l'énergie, le transport, le logement et la fabrication à faible émission pour renforcer notre compétitivité. Parce que réduire les émissions n'est pas seulement un devoir moral, c'est aussi un impératif économique.
Notre stratégie tient compte du fait que, dans l’économie mondiale d’aujourd’hui, nous devons bâtir de manière durable. Ce n’est pas seulement un devoir moral, mais aussi un impératif économique. C’est un devoir moral et un impératif économique. Par-dessus tout, nous bâtirons au moyen de ressources canadiennes. En raison des nouvelles menaces à la sécurité que le monde laisse à nos frontières, nous réalisons les plus importants investissements militaires depuis des générations. Mais jusqu’à maintenant, plus de 70 cents de chaque dollar d’investissement en immobilisations militaires étaient dépensés aux États-Unis. Notre nouvelle Agence d’investissement en défense veillera à ce que nous développions davantage nos capacités de sécurité et de défense ici, au pays, afin de créer de nouvelles carrières dans le secteur aérospatial, la construction navale, les cyberactivités et l’IA pour nos ingénieurs, techniciens et scientifiques.
Nous avons des possibilités similaires dans le secteur de l’acier. En fait, 80 % de l’acier acheté par l’Europe est fabriqué en Europe et 75 % de l’acier acheté aux États-Unis y est fabriqué, tandis que seulement 40 % de l’acier acheté au Canada est produit ici. Cela n’a pas de sens, pas quand nous avons les personnes, les ressources et les entreprises pour le produire chez nous. Notre prochain budget visera à faire progresser notre nouvelle politique « Achetez canadien », en accordant la priorité à l’acier, à l’aluminium, au bois d’œuvre, aux biens manufacturés et aux technologies du Canada pour les projets canadiens. Ainsi, les nouvelles commandes de maisons, d’infrastructures et d’équipements de défense deviendront de nouvelles commandes pour les fournisseurs canadiens. Nous serons nos propres meilleurs clients afin que le soudeur qui travaille à forfait à St. John’s puisse obtenir un emploi à temps plein.
Et pour qu’une ingénieure de l'Université d'Ottawa ait une carrière de grande qualité qui l'attend ici, au Canada.
Nos partenaires du monde entier remarquent déjà cette nouvelle ambition canadienne. Le mois dernier, nous avons signé un accord de libre-échange historique avec l’Indonésie, le quatrième pays le plus peuplé au monde. Nous venons de conclure des ententes essentielles avec les Émirats arabes unis en intelligence artificielle, avec l’Union européenne en matière de défense et de commerce, et avec l’Allemagne sur les minéraux critiques. Nous renouons le dialogue avec les grandes puissances que sont l’Inde et la Chine, tout en approfondissant nos partenariats avec nos alliés traditionnels. Et pour consolider cet élan, et vous donner un peu de contexte, l’objectif du Canada est de doubler nos exportations vers des pays autres que les États-Unis au cours de la prochaine décennie, ce qui va générer 300 milliards de dollars de commerce supplémentaires, et de nouvelles commandes pour les ressources, les technologies et l’expertise canadiennes.
J’ai parlé de la protection et de la réalisation de projets, et maintenant nous allons parler des mesures pour donner des moyens d’agir. Chacune et chacun d’entre vous êtes ici, dans cette salle et l’autre d’à-côté, pour acquérir les connaissances nécessaires afin de bâtir l’avenir que vous désirez. Pour être outillés et avoir de meilleures chances d’obtenir la vie que vous souhaitez pour vous-mêmes et votre famille. Nous continuerons de bâtir un pays où davantage de personnes ont davantage d’occasions.
Nous continuerons de soutenir les plus vulnérables, d'offrir un répit à ceux qui ont du mal à s'en sortir en bâtissant un pays où la vie est abordable. C'est le troisième objectif de notre plan; donner à tous les Canadiens et Canadiennes les moyens de réussir.
Nous commencerons par faire baisser les coûts, et par des programmes et services qui fournissent les bases solides d’une vie digne. Alors, la toute première chose que nous avons faite après l’élection a été de réduire les impôts pour tous les Canadiens qui paient de l’impôt et d’offrir ainsi des allègements fiscaux à plus de 22 millions de Canadiens et de Canadiennes. Nous avons réduit les impôts pour diminuer le coût du logement des acheteurs d’une première maison – j’espère qu’il y en a dans cette salle – ce qui a immédiatement donné accès à la propriété à plus de Canadiens et de Canadiennes, en particulier les jeunes familles.
Tous les grands projets que nous mettons de l’avant, des nouveaux logements et nouveaux ports à l’énergie propre, créeront au Canada des carrières syndiquées bien rémunérées. Ce sera une période formidable pour les métiers spécialisés. Mais également, dans le budget, nous ouvrirons de nouveaux parcours d’apprentissage et des programmes de formation et lancerons une nouvelle stratégie des talents pour la prochaine génération de scientifiques et d’innovateurs qui va bâtir ce pays. Au fur et à mesure que nous bâtissons de nouvelles industries et créons de nouveaux marchés, vous aurez les compétences nécessaires pour saisir ces occasions. Car quand les Canadiens et les Canadiennes se donnent mutuellement les moyens d’agir, tout le monde y gagne et le Canada prospère.
Pour saisir ce moment (inaudible)…
(Applaudissements)
… Pour saisir ce moment charnière, nous devrons prendre des décisions difficiles. Nous devrons transformer la façon dont l'État fonctionne. Dépenser moins pour que les Canadiens investissent davantage, bâtissent notre pays et créent de meilleures jobs.
Le prochain budget équilibrera le déficit de fonctionnement en trois ans en réduisant les dépenses inutiles et en faisant plus avec moins. Vous voyez, le fait est que dans la dernière décennie, les dépenses fédérales augmentaient de plus de 7 % par année. Nous dépensions plus vite que notre économie ne croissait. Alors, nous devons changer les choses, et notre nouveau gouvernement le fait.
À titre d’exemple, nous venons d’achever un examen de 60 jours de la paperasserie qui a permis de trouver près de 500 façons de simplifier les services gouvernementaux, d’éliminer les dédoublements et de réduire les coûts. Et quand on pense que Postes Canada perdait 10 millions de dollars par jour… Madame la Présidente, aimeriez-vous avoir 10 millions par jour? Imaginez tout ce que vous pourriez faire pour l’université avec cette somme. Alors, quand nous avons constaté que Postes Canada perdait 10 millions de dollars par jour, nous avons pris des décisions responsables. Même avec de tels gains d’efficacité et une meilleure gestion, nous devrons faire moins de certaines choses que nous souhaiterions faire, afin de pouvoir faire davantage de ce que nous devons faire pour bâtir un Canada meilleur.
Ce budget va protéger les programmes essentiels qui donnent à chaque Canadien une vraie chance d'avancer. On va protéger le Régime canadien de soins dentaires qui permet enfin à plus de 5 millions de Canadiens d'avoir accès à des soins dentaires abordables, et on va rendre permanent le Programme national d'alimentation scolaire, qui aide 400 000 enfants à recevoir chaque jour des repas sains.
(Applaudissements)
Nous allons protéger le Système national d’apprentissage et de garde des jeunes enfants pour offrir à 900 000 enfants le bon départ qu’ils méritent et pour que les parents n’aient plus à choisir entre leur famille et leur carrière. Notre budget instaurera aussi des prestations fédérales automatiques pour que des millions de Canadiens et de Canadiennes à faible revenu puissent recevoir l’aide dont ils ont besoin. Nous devons rester bien lucides par rapport à notre situation actuelle pour pouvoir bâtir ensemble celle de demain. Je vais donc vous parler du contexte économique actuel. C’est l’ancien banquier qui va vous parler, maintenant.
La situation actuelle au Canada, c’est que l’inflation a diminué. Elle a fortement chuté, mais le coût de la vie demeure trop élevé. Ajoutons qu’en ce moment au Canada, nous bâtissons bien plus de maisons. Les mises en chantier augmentent et l’abordabilité s’améliore, mais cela reste difficile. Nous devons encore construire beaucoup plus de maisons, plus rapidement. Ce gouvernement reprend le contrôle de l’immigration, avec une baisse d’un tiers des demandes d’asile et une diminution de plus de 70 % des nouveaux travailleurs étrangers temporaires cette année. Pour harmoniser les niveaux d’immigration avec nos besoins et notre capacité d’accueil, le Budget inclura le nouveau plan d’immigration du Canada pour faire mieux pour les nouveaux arrivants et pour tout le monde.
De plus, dans l’ensemble de l’économie, nous créons des emplois et nous sommes sur la voie d’être la deuxième économie qui connaîtra la croissance la plus rapide du G7 au cours des deux prochaines années, même si certains secteurs clés que j’ai mentionnés tantôt, dont l’automobile, l’acier, le bois d’œuvre, les produits forestiers et l’aluminium, ainsi que certaines régions, subissent de très fortes pressions. La réalité, pour l’instant, c’est que, malgré tout, malgré ces grands changements, notre économie tient le coup. Par contre, si nous n’agissons pas maintenant, les pressions ne feront que s’accentuer. Plus important encore, c’est que notre objectif n’est pas simplement de nous en sortir passablement bien, mais de devenir plus forts que le reste du G7. Alors que nous travaillons en ce sens, je fais cette promesse aux Canadiens et aux Canadiennes : je vous parlerai toujours franchement des défis que nous devons affronter et des choix que nous devons faire.
Soyons clairs : nous ne transformerons pas notre économie facilement ni en quelques mois; cela prendra des sacrifices et du temps. Notre gouvernement travaillera sans relâche pour éliminer le gaspillage et améliorer l’efficacité. Et lorsque nous devrons faire des choix difficiles, nous le ferons avec réflexion, transparence et équité. Nous travaillerons en collaboration avec nos collègues de tous les partis pour bâtir, protéger les Canadiens et les Canadiennes et leur donner des moyens d’agir. Nous ne ferons pas de la petite politique. Nous ne perdrons pas de temps. Et nous n’hésiterons pas. Nous ferons tout ce qu’il faut. Nous jouerons pour gagner. Nous miserons sur le Canada et sur tous les Canadiens et Canadiennes.
(Applaudissements)
Je fais cette promesse aux Canadiens : Je serai toujours franc au sujet des défis que nous devons affronter et des choix que nous devrons faire. Nous n'allons pas transformer notre économie facilement ni en quelques mois. Cela exigera certains sacrifices et cela prendra du temps. Notre gouvernement travaillera sans relâche pour éliminer le gaspillage et améliorer l'efficacité. Et lorsque nous devrons faire des choix difficiles, nous le ferons avec réflexion et transparence.
Nous travaillerons en collaboration avec nos collègues de tous les partis pour bâtir, protéger et donner plus de pouvoirs aux Canadiens. Nous ne jouerons pas de jeux, et ne nous perdrons pas de temps. Nous ne nous retiendrons pas; nous ferons tout ce qu'il faut. Nous jouerons pour gagner, nous miserons sur le Canada et sur tous les Canadiens. C'est notre pays, c'est votre avenir. Nous allons vous en donner le contrôle.
(Applaudissements)
Et pour conclure, parce que nous sommes tous dans le même bateau, je vous demande de vous engager. Le fait que vous soyez ici ce soir, parce que vous pourriez faire tant d’autres choses, montre que vous souhaitez vous engager. Participez. Veillez les uns sur les autres et prenez soin les uns des autres.
Je sais, pour l’avoir appris dans nos livres d’histoire à l’université, et pour l’avoir vécu depuis, que la chance sourit vraiment aux audacieux. Et le tournant décisif dépendra de ce que le Canada choisira de faire aujourd’hui. Nous devons changer certaines de nos façons de faire, mais nous ne changerons jamais qui nous sommes. Ce moment a révélé, oui, les limites de notre indépendance économique auxquelles nous devons nous attaquer de front, et nous le ferons. Mais, surtout, il a révélé une nation plus déterminée, généreuse, travaillante, compatissante et ambitieuse que n’importe quelle autre sur cette planète. Nous formons un Canada fort. Vive le Canada.
(Applaudissements)