Transcription - De nouvelles mesures pour protéger et renforcer l’industrie canadienne de l’acier
De nouvelles mesures pour protéger et renforcer l’industrie canadienne de l’acier
Notre pays a été bâti par des travailleurs et travailleuses de l’acier comme ceux qui se joignent à nous aujourd’hui, ou plutôt c’est moi qui me joins à eux. L’Amérique du Nord a été bâtie par des travailleurs et travailleuses comme eux; le monde est bâti par des travailleurs et travailleuses comme eux. Et il est tout à fait normal que nous soyons ici avec tant de membres du caucus du gouvernement pour une série d’annonces importantes.
L’acier est à la fondation même du Canada et on aura besoin de beaucoup plus pour lancer les projets d’intérêt national qui s’étaleront sur les décennies à venir. L’acier sera aussi essentiel à nos projets d’infrastructure énergétique, nos ports, nos nouveaux corridors ferroviaires et commerciaux, la défense, et nos centres de données sur l’intelligence artificielle, mais nous devons d’abord surmonter certains grands défis immédiats.
Oui, pour arriver là où nous devons aller, il nous faut relever certains défis immédiats. Ces dernières années, l’industrie mondiale de l’acier a connu un changement fondamental. Cette évolution est attribuable à de nombreux facteurs, mais je tiens à souligner que la concurrence étrangère bénéficie injustement de politiques et de pratiques contraires au marché. Aujourd’hui, les mesures commerciales prises par les États-Unis transforment encore davantage la dynamique du marché mondial de l’acier et les chaînes d’approvisionnement.
Soyons clairs, le Canada sera l’un des pays les plus touchés par cette évolution. En effet, nous sommes très exposés à la restructuration fondamentale de l’industrie mondiale de l’acier. Nous exportons beaucoup d’acier, notre consommation d’acier par habitant est très élevée, et notre marché d’importation est ouvert de façon disproportionnée. En fait, notre marché de l’acier est l’un des plus ouverts au monde. Les importations représentent près des deux tiers de la consommation actuelle d’acier au Canada, comparativement à moins d’un tiers pour les États-Unis et moins d’un sixième pour l’Union européenne. Et au fil du temps, nous devenons trop dépendants des États-Unis, notre principal client, puisque plus de 90 % de nos exportations d’acier sont destinées au Sud de la frontière.
C’est pourquoi, à l’avenir, nous devons diversifier nos relations commerciales. Et surtout, nous devons compter davantage sur l’acier canadien pour les projets canadiens, et ces changements commencent dès aujourd’hui. Dans un monde de plus en plus imprévisible et peu fiable, il faut nous concentrer sur ce que nous pouvons contrôler.
Nous pouvons positionner nos industries pour qu’elles réussissent. Nous pouvons préparer notre main d’œuvre. Avec le bon plan, nous pouvons contrôler notre destin économique. Nous devons agir maintenant pour que notre économie reste résiliente et forte, peu importe ce que feront les États-Unis ou tout autre pays.
Le Canada a ce dont le monde a besoin. Nous sommes en train de devenir une superpuissance en matière d’énergie, et nous sommes un exemple à suivre en ce qui concerne les fondements d’une économie moderne. De l’acier à haute valeur ajoutée à l’aluminium, en passant par les minéraux critiques et l’intelligence artificielle. Et les Canadiens et Canadiennes viennent de donner aux gouvernements le mandat de bâtir de grandes choses, des projets d’intérêt national qui transformeront notre économie. Nous avons le potentiel de devenir notre principal client dans le secteur de l’acier, mais nous n’y arriverons pas si nous ne gérons pas la profonde transformation qui est en cours dans l’industrie.
Et pour ce faire, nous devons changer notre façon de faire les choses afin de mieux soutenir nos entreprises et nos travailleurs et travailleuses pendant cette période de changement. C’est pourquoi je suis fier d’annoncer aujourd’hui que le nouveau gouvernement du Canada prendra plusieurs mesures. Tout d’abord, nous prendrons une série de mesures pour stabiliser notre marché national de l’acier et prévenir les détournements préjudiciables des courants commerciaux découlant des tensions commerciales actuelles. À la lumière de l’examen de nos accords commerciaux sur l’acier que nous avons annoncé le mois dernier, les modifications suivantes des contingents tarifaires entreront en vigueur d’ici la fin du mois.
Pour les produits de l’acier provenant de pays n’ayant pas d’accord de libre-échange, nous resserrerons le niveau des contingents tarifaires à 50 % des volumes de 2024 et appliquerons des droits de douane de 50 % sur toutes les importations dépassant ces niveaux. Pour les produits de l’acier provenant de partenaires ayant des accords de libre-échange, nous instaurerons un niveau de contingent tarifaire correspondant à 100 % des volumes de 2024, et nous appliquerons les mêmes droits de douane de 50 % sur les importations dépassant ces niveaux.
Le gouvernement est en train de revoir son cadre de remise afin de favoriser l’utilisation de l’acier et de l’aluminium canadiens dans les produits fabriqués au Canada, et il appliquera des droits de douane supplémentaires sur les importations d’acier de tous les pays autres que les États-Unis contenant de l’acier fondu et coulé en Chine. Les ententes en vigueur avec nos partenaires de l’ACEUM demeureront telles quelles, et les mesures commerciales actuelles avec les États-Unis ne seront pas modifiées. Ces mesures prises ensemble permettront de garantir aux producteurs d’acier nationaux une plus grande part du marché canadien. Elles permettront de créer des chaînes d’approvisionnement plus résilientes et de débloquer de nouveaux capitaux privés dans la production canadienne.
Mais compte tenu de la situation du commerce mondial, nous réévaluerons tous nos accords commerciaux actuels concernant l’acier, conformément aux progrès réalisés dans le cadre de nos discussions bilatérales avec les États-Unis. Nous tiendrons également compte des négociations sur l’acier que les États-Unis mènent actuellement avec d’autres pays, car ce qui se passera dans ces négociations aura une incidence sur ce qui se passera ici. Ensuite, nous investirons dans les entreprises sidérurgiques canadiennes et, surtout, dans les travailleurs et travailleuses de l’industrie canadienne de l’acier.
S’appuyant sur les améliorations apportées à l’assurance-emploi et au partage du travail de l’assurance-emploi, le gouvernement investira 70 millions de dollars dans les ententes sur le développement du marché du travail pour fournir de la formation et des mesures de soutien du revenu à près de 10 000 métallurgistes touchés. Par le biais d’investissements dans la requalification et d’une aide accrue aux travailleurs, nous veillerons à ce que les travailleurs aient les compétences et le soutien dont ils ont besoin pour répondre aux besoins futurs de cette industrie.
Afin de bâtir une industrie de l’acier plus résiliente et plus diversifiée répondant aux besoins d’un Canada en pleine croissance, le gouvernement fournira un milliard de dollars au Fonds stratégique pour l’innovation pour aider les entreprises sidérurgiques canadiennes à faire avancer des projets qui augmenteront leur concurrence, qui catalyseront leur production de produits en acier qui ne sont pas actuellement fabriqués au Canada, et qui créeront des emplois pour servir les secteurs en croissance de notre économie, y compris dans le domaine de la défense.
Par ailleurs, l’initiative Pivoter pour se propulser de la Banque de développement du Canada est élargie pour fournir du soutien aux petites et moyennes entreprises admissibles de l’industrie de l’acier ayant des problèmes de liquidité. Et 150 millions de dollars de l’Initiative de réponse aux droits de douane des organismes de développement régional seront utilisés en priorité pour l’industrie de l’acier.
Enfin, le Crédit pour les grandes entreprises touchées par les droits de douane, qui a été lancé au début de l’année, sera actualisé de plusieurs façons. Les critères d’admissibilité seront élargis, et un financement à taux plus avantageux sera offert aux entreprises de l’industrie de l’acier. Ces changements comprendront la réduction du chiffre d’affaires annuel minimum requis de 300 à 150 millions de dollars, la réduction du prêt minimum de 60 à 30 millions de dollars, la prolongation de la durée du prêt de 5 à 7 ans, la réduction du taux d’intérêt initial et l’obligation pour les entreprises de maintenir leurs travailleurs en poste et d’investir dans leur formation. Grâce à cette série de mesures, nous ferons en sorte que les entreprises sidérurgiques canadiennes disposent des capitaux, des travailleurs et travailleuses et du temps nécessaires pour développer les compétences, et se doter des outils et des installations nécessaires pour répondre aux besoins d’un Canada en pleine croissance.
Nous allons également donner la priorité à l’utilisation de l’acier canadien pour bâtir les grands projets que nous entreprenons, y compris des millions de nouveaux logements, de nouveaux ports, des ponts, des infrastructures énergétiques et des investissements dans nos capacités de sécurité et de défense. Alors que nous nous acquittons de notre mandat de bâtir de grandes choses plus rapidement, nous veillerons à ce que l’acier canadien et d’autres matériaux canadiens soient utilisés en priorité dans ces projets de construction. À cette fin, nous modifierons le processus d’approvisionnement du gouvernement fédéral afin d’obliger les entreprises qui passent des contrats avec le gouvernement fédéral à s’approvisionner en acier canadien pour les marchés publics.
Je vois que nous n’avons pas eu à le faire pour le groupe Walters, qui l’a fait directement dans ses services au Parlement et de nombreux autres, et les musées à travers cette grande nation.
C’est ce que notre plan pour bâtir un Canada fort permettra de faire. Nous allons de l’avant avec les investissements sans précédent dans l’énergie, d’infrastructure, la défense et la technologie. La Loi sur l’unité de l’économie canadienne, qui a récemment été adoptée, permettra de réaliser de grands projets à une vitesse sans précédent en utilisant de l’acier, de l’aluminium et des minéraux essentiels canadiens, et en tirant profit de l’expertise des travailleurs canadiens. Nous serons nous-mêmes notre meilleur client en créant davantage de carrières payantes chez nous et en augmentant notre production afin d’être mieux équipé pour rejoindre de nouveaux marchés en Europe et en Asie.
En conclusion, le secteur canadien de l’acier a l’habitude de se réinventer et de réinvestir dans ses activités à des moments critiques. Après la Seconde Guerre mondiale, le Canada a bâti des maisons, des usines et des infrastructures à un rythme jamais atteint auparavant et, pour répondre à cette demande, l’industrie sidérurgique canadienne s’est rapidement modernisée et a augmenté sa production de façon considérable. Aujourd’hui, nous devons à nouveau pivoter. Pour que le Canada puisse bâtir rapidement de grandes choses, il ne faut pas que notre industrie de l’acier recule, mais qu’elle avance.
Nous avons besoin d’une main d’œuvre forte et qualifiée, et un marché équitable et compétitif au Canada. C’est ce que nous faisons en tant que pays à grande échelle. L’industrie canadienne de l’acier sera toujours au cœur de notre compétitivité, de notre sécurité et de notre force. Et c’est pourquoi, afin de bâtir un Canada fort, ça commence par les investissements dans des industries clés comme celle-ci.
À ce moment décisif de notre histoire, le Canada passe de la dépendance à la résilience. Nous pouvons nous donner plus que ce qu’aucun pays étranger ne pourra jamais nous enlever. Nous bâtissons une seule économie canadienne au lieu de treize. Nous nous lançons dans une série de projets d’intérêt national. Nous réalisons des investissements sans précédent dans notre défense et notre sécurité, et nous diversifions nos relations commerciales. Nous bâtissons avec des travailleurs et travailleuses canadiens, en utilisant de l’acier canadien, pour un Canada fort.